Monica Fuentes et Marina Alvarez : duo de choc et de cœur
Face à la morosité de l'hiver, oubliez le carotène et les cures de vitamine C. À la place, prenez donc une bonne dose de "Fuentes-Alvarez" ! Plus qu'une pastille à faire fondre dans un verre d'eau, ce mélange magique distille ses vertus à celui qui prend le temps d'en profiter. Il y a dans la voix et le cœur de Monica Fuentes et Marina Alvarez le soleil de leurs origines.
Une chaleur et une bonhomie empreintes d'un accent qui dit beaucoup du chemin parcouru. De leur Espagne natale à leur France adorée, elles sont devenues en une quinzaine d'années, pour la rechange, deux visages incontournables et indissociables. Voir l'une nous renvoie forcément à la seconde. Parlez à l'une nous pousse naturellement à demander des nouvelles de la seconde.
Mais le fait d'insister sur l'importance de ce binôme dépasse le cadre de la belle histoire humaine. Car hier comme aujourd'hui, quelles que soient leurs couleurs, Monica Fuentes et Marina Alvarez ont toujours fait de leur proximité mutuelle un atout fort pour faire prospérer leur entreprise. "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin…", dit l'adage.
Au départ, pourtant, les deux femmes semblaient bien loin du monde de l'automobile. Tout s'est écrit un peu par hasard. Élevée par un père passionné de voitures et benjamine de trois frères, Monica s'imagine dans sa jeunesse devenir pénaliste. Elle embrasse alors des études de droit avant de bifurquer vers le commerce international, pour voir du monde et du pays. Ce qui sera chose faite puisque sa première expérience professionnelle, dans l'univers des explosifs, la mènera aux quatre coins du globe.
Une question de feeling
Marina, de son côté, grandit dans une famille peu sensible à l'automobile. Son grand-père a bien tenté de transmettre sa passion à sa progéniture, mais sans grand succès, admet-elle. À l'heure de trouver sa voie, son ambition à elle consiste à découvrir la France. D'abord le Nord, puisqu'elle débute sa carrière dans le groupe Decathlon. Depuis le siège situé à Villeneuve-d'Ascq (59), elle contribue à l'émergence de l'enseigne sur le sol espagnol en aidant ses compatriotes à monter leurs magasins.
Au bout de cinq ans, elle retraverse les Pyrénées et s'apprête à croiser la route d'une certaine Monica… qui, depuis quelques années, a quitté le monde des explosifs pour celui de l'après-vente automobile.
Un soir, alors que j'étais au Chili, on m'a parlé d'une entreprise qui pourrait m'intéresser. Familiale, très ambitieuse, notamment à l'international, elle se trouvait en Espagne, dans ma région d'originese souvient-elle.
En 2008, elle rejoint ainsi les équipes de Lizarte, spécialiste du remanufacturing. "C'était un vrai challenge car Lizarte n'était alors pas aussi développé qu'aujourd'hui. Mais j'ai adhéré au projet, à l'état d'esprit aussi." En 2010, alors qu'elle cherche à renforcer son équipe, elle fait la connaissance de Marina Alvarez. "À ce moment-là, j'étais sur un autre projet, pose-t-elle. On s'est rencontrées, on a senti très vite qu'on était faites pour s'entendre mais quand Monica m'a appelée pour le poste, j'ai dit non…"
"Moi, j'étais très embêtée, se remémore cette dernière. Quand je recrute quelqu'un, je fais attention au parcours et aux acquis, mais je me concentre surtout sur le feeling. Et là, on avait toutes les deux le feeling."
La France en commun
Un an plus tard, un poste se libère en France, et la voilà qui retente sa chance. Le "non" se transforme en un grand "oui". "Pour mon premier jour, Monica m'attendait à la fenêtre de Lizarte !", en rigole encore Marina. L'histoire est lancée et ne s'arrêtera plus. Pour la nouvelle recrue, sa comparse va devenir une alliée et un soutien crucial. Car, comme elle l'explique sans ambages, "tout n'a pas été simple" au départ.
Le marché français demeure compliqué à appréhender. Avec du temps, de l'énergie et la bienveillance de ses interlocuteurs, elle a fini par en maîtriser tous les rouages. "Ça, c'est la force de notre équipe qui a toujours été là pour m'aider, mais aussi la qualité du marché, souligne Marina Alvarez. Que ce soient les groupements, les réseaux ou même les journalistes, j'ai toujours été très bien accueillie."
Cet attachement envers notre pays est d'ailleurs un atome crochu extrêmement prégnant entre elles deux. "Bien sûr, on partage un lien très fort avec la France", confirme Marina Alvarez. "Mes filles, comme les enfants de Marina, sont franco-espagnoles. Mon mari est français… développe Monica Fuentes. En fait, la moitié de mon cœur est français. Ce pays, c'est toute mon histoire."
Au fil des années, des deux côtés de la frontière, Lizarte va ainsi grandir grâce à l'expertise et au professionnalisme de ce duo de choc. 2019 marque une parenthèse pour le binôme. Monica Fuentes, se sentant au bout de l'aventure, décide de quitter l'entreprise. Elle rejoint alors TC Matic, spécialiste espagnol de la remise à neuf des boîtes de vitesses automatiques, qui souhaite, comme Lizarte dix ans plus tôt, partir à la conquête de l'Hexagone.
Je me disais que j'étais encore jeune, que j'avais une expertise à partager et que j'avais toujours envie de créer. Avec TC Matic, il y a eu ce feeling et j'ai très vite su où je voulais aller.
Admiration réciproque
Séparées sur le plan professionnel, les deux femmes n'en restent pas moins toujours très proches au niveau personnel. Ces deux caractères forts se sont ainsi parfaitement trouvés. Surtout, l'une et l'autre se vouent une admiration et un attachement sans limite. "Marina est une personne très courageuse, très intelligente, d'une grande sincérité", dit l'une quand l'autre confie : "Monica, pour moi, c'est l'honnêteté, la persévérance, la force."
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Avec ou sans bureau commun, les deux amies ont ainsi continué de se voir et de s'appeler. "Il y a une confiance totale entre nous", sourit Monica Fuentes. "Quand il faut se dire les choses, on se les dit, confirme Marina Alvarez. Mais sans jamais se faire de mal. Quand on aime quelqu'un, on ne veut pas lui faire de mal." Il était écrit que ces deux-là ne resteraient pas éloignées longtemps. Mi-2023, une opportunité se dessine chez TC Matic.
Comme un sketch qui se répète, Marina refuse dans un premier temps, même si cette main tendue l'interroge. "J'avais besoin de plus de dynamisme, et la proposition ne pouvait pas se refuser", dit-elle. Revirement de situation. Le binôme se reforme, tel un duo de rock stars prêt pour une nouvelle tournée triomphale.
TC Matic a un potentiel de croissance énorme en France, c'est ça qui m'a beaucoup attirée. Et puis, avec Monica, je savais que je n'allais pas nulle part. C'était très rassurantexplique Marina Alvarez
"J'ai 100 % confiance en Marina, complète Monica Fuentes. Elle a une immense connaissance du marché. Je suis très fière de son parcours." Contrairement aux carrières, l'amitié n'a pas de point final. Et le plus beau est sans aucun doute à venir pour elles. Ces deux optimistes ne diront sûrement pas le contraire.