Taxe sur les entrepôts : la logistique et la distribution s'inquiètent
Le secteur de la distribution de pièces de rechange s'inquiète d'une nouvelle taxe qui devrait concerner les entrepôts logistiques. En effet, deux amendements adoptés dans le cadre du projet de loi de finances 2025 prévoient l'extension de la Tascom (taxe sur les surfaces commerciales) aux entrepôts de plus de 10 000 m², et de la majoration de la TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties) sur les sites et centres de distribution. L'extension de la Tascom pourrait ainsi coûter 35 euros du mètre carré pour les entreprises concernées.
Ces deux textes ont suscité la colère de l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF), la Confédération des grossistes de France (CGF), l'Association de référence de l’immobilier logistique (Afilog), la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), France Logistique et l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui se sont unies exprimer "leur profonde inquiétude" contre ces projets qui "fragilisent directement le secteur logistique français".
"Alors que nos entreprises doivent déjà faire face aux défis de la transition écologique, à l’inflation, aux tensions internationales – ces nouvelles charges fiscales auraient pour conséquences directes des licenciements et de la perte de pouvoir d’achat des Français. Nous appelons à une véritable prise de conscience des parlementaires sur les conséquences de ces mesures. Ces projets de taxation punitifs doivent être purement et simplement retirés", demandent les cosignataires.
De son côté, la Feda confirme que ce sujet a retenu toute son "attention" et s'aligne donc sur la position de la CGF, à laquelle elle est affiliée.
Des conséquences pour les consommateurs ?
Selon les organisations professionnelles, cette double taxation "placerait la France hors jeu par rapport à ses voisins européens et à ses concurrents internationaux". Elle pourrait en effet conduire à la fermeture et à la délocalisation de nombreuses plateformes logistiques.
"À l’heure où la France veut renforcer son industrie et sa souveraineté économique, taxer la logistique, c’est taxer indirectement tous les secteurs économiques qu’elle sert. Par ailleurs, les taxes étant répercutées sur le consommateur, elles se retrouveront nécessairement dans les prix à la consommation", ajoutent les fédérations. Ces derniers rappellent, en outre, que l'activité des entrepôts a encore chuté de 2,3 % au 2e trimestre 2024, et que la demande de bâtiments logistiques s'effondre de 38 % par rapport à 2023.
Les cosignataires du communiqué redoutent une taxation de l’ensemble des entreprises françaises, de commerçants de proximité et PME aux grands groupes, tous secteurs confondus.