PSA Retail inaugure sa plateforme PR de Marseille
La mutation du commerce des pièces de rechange se poursuit. Le groupe PSA Retail, filiale de distribution du constructeur français, vient d'inaugurer sa plateforme de Marseille-Marignane, entrée en activité le 6 juin dernier. Fruit d'un investissement d'environ un million d'euros (hors fonds de roulement), elle doit permettre de rayonner sur une large partie de la région Paca et l'Est du Languedoc-Roussillon.
Cette plateforme s'inscrit dans le vaste plan de PSA pour conquérir le marché de la pièce et qui prévoit un réseau de 12 plaques en France, pour un total de 40 sites dans neuf pays européens. Elle doit notamment être suivie de l'ouverture de celles de Nice (juillet) et Toulouse (août), avant que Rennes, l'Alsace et la Normandie (dans des villes à définir, ndlr) ne s'ajoutent au maillage.
Doubler les chiffres
Pour comprendre le rôle de ces plaques, revenons en arrière. En mai 2015, les concessionnaires et les succursales sous panneaux des marques du groupe PSA ont vu leur contrat de distribution de pièces résilié. Avec le préavis, ceux-ci arriveront officiellement à terme au printemps 2017. Une plateforme PR comme celle de Marseille reprend ce métier et les points de vente en deviendront les clients, s'ils en font le choix. En moyenne, une structure telle que celle-ci remplacera 10 sites existants.
Mais la véritable cible de PSA Retail restent les réparateurs. En se concentrant sur cette population et considérant sa force de frappe, la direction de la plateforme de Marseille estime pouvoir gonfler son portefeuille. "Nous voulons passer de 800 à 1600 clients à l'échéance 2020", annonce Gilles Cheval, le directeur de plaque PR de PSA Retail Marseille. Ce qui n'aurait d'autre effet que de doubler le chiffre d'affaires, à 80 millions d'euros annuels. "Nous visons un retour sur investissement en 4 à 5 ans", explique-t-on chez PSA Retail.
Pierre Sordoillet, le directeur de PSA Retail Marseille, veut faire de la qualité de service l'arme fatale de la plateforme PR. Les 5900 m2 de surface de stockage seront donc exploités de manière industrielle. "Nous disposons là d'un petit Vesoul", dit-il en référence au centre névralgique des pièces de rechange du groupe PSA. Il entend pouvoir livrer "2 à 3 fois par jour" tous les ateliers, dans un rayon de 90 minutes de route autour de la plateforme, soit jusqu'à Nîmes et aux portes de Toulon.
La carte de l'Europe se dessine
Dans l'entrepôt, 33 personnes s'activent à la préparation des commandes qui à 70 % parviennent par Internet. Mais quel a été l'impact social de la plateforme ? D'après les responsables du projet, il n'y a eu aucune véritable destruction d'emploi. "Pratiquement toutes les personnes ont été transférées vers ce site, assure Pierre Sordoillet. Il y a eu des départs volontaires, des réorientations de carrières et d'autres sont restés en relais dans les points de vente avec une mission de conseil auprès des réceptionnaires après-vente". Maintenant, il lui appartient de réinventer les surfaces libérées. Les pistes sont nombreuses, entre le développement du VO ou de la location, l'aménagement de lieu de vie ou, plus originale, la mise en place d'un parc de VD en autopartage.
Au-delà des frontières hexagonales, PSA Retail cherchent des emplacements. En Espagne, huit plateformes PR vont ouvrir en plus de Madrid, dont une dans la région de Barcelone et une pour couvrir la Galice et le Nord du Portugal. D'ailleurs, Lisbonne accueillera bientôt la sienne. En Italie, il s'agit de transformer l'organisation des plaques de Milan et Rome, déjà proches des normes qui seront imposées dans un an par le contrat du constructeur. Au Pays-Bas, trois emplacements ont été trouvés. Et si en Belgique six ou sept prétendants se sont manifestés, les plans de bataille en Allemagne et au Royaume-Uni demeurent à l'étude. Nous en serons plus au cours de l'année, laisse comprendre Jacques-Edouard Daubresse, de l'équipe projet Plaques PR de PSA Retail.
Gredy Raffin