Racheté, le groupe Tenneco mise sur ses marques fortes
"Rien ne va changer pour nos clients et partenaires." Audrey Harling, vice-présidente de Tenneco et directrice générale de la division DRiV EMEA Motorparts, a voulu se montrer rassurante lors d’une table ronde organisée le 19 mars, alors qu’elle évoquait le rachat de Tenneco par le fonds de capital-investissement Apollo. Annoncée le 23 février, l’acquisition évaluée à 7 milliards de dollars devrait être conclue au cours du second semestre 2022. "C’est une très bonne chose pour Tenneco, avec des perspectives très positives à long terme", a-t-elle ajouté.
Des marques fortes
Le groupe, qui ne changera pas d’identité, espère même renforcer sa présence mondiale. "Nous essayons de faire grandir notre portfolio, et nous voulons être capables de proposer les produits à nos clients, y compris pour les hybrides et électriques, poursuit Audrey Harling Une bonne partie de nos produits y sont d’ailleurs adaptés". Pour rappel, Tenneco est présent sur le marché de la rechange via son entité DRiV et sa division Motorparts. Et y est particulièrement implanté grâce à ses différentes marques Monroe, Moog, Ferodo, Champion ou encore Walker. Le groupe indique qu’elles se placent toutes sur le podium de leurs marchés respectifs.
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L’exemple de Monroe, leader en France sur celui de amortisseurs, a été appuyé par les dirigeants lors de cette table ronde. La marque vieille de plus d’un siècle équipe un véhicule sur cinq et possède la gamme la plus large du marché. Tellement "confiant en sa qualité" selon les mots de Stéphane Verschelde, directeur AM DRiV France, Tenneco a même étendu la garantie des produits Monroe en novembre dernier, de trois à cinq ans. Une extension qui pourrait, à l’avenir, "potentiellement" concerner d’autres marques. Stéphane Verschelde ajoute :
Année après année, nous avons convaincu les clients. Aujourd'hui, nous avons probablement la meilleure couverture de parc sur le marché français. Sur la qualité et la reconnaissance de la marque, il n’y a pas de débat.
Un des défis à venir pour Tenneco est une meilleure communication sur ces marques, le groupe pointant du doigt que les acteurs ne sont parfois pas au courant qu’elles proviennent du même fournisseur.
Les turbulences ne sont pas finies
En 2021, Tenneco a vu ses ventes s’élever à 18 milliards de dollars. "Nos revenus sont bien équilibrés. Notre portfolio n’est pas dépendant d’une seule marque", affirme Audrey Harling. La DG de la division DRiV EMEA Motorparts note cependant que les effets de la continuent à se faire ressentir. "C’est difficile niveau transports et approvisionnement de matières premières, reconnaît-elle. Et nous n’avons pas encore vu le pire. L’impact sera encore important pour tout le monde. Nous devrons répercuter la hausse des coûts sur nos tarifs s’ils continuent d’augmenter."
Le groupe se félicite tout de même d’avoir une "chaîne d’approvisionnement solide" en Europe, limitant sa dépendance à d’autres fournisseurs (les produits Monroe sont par exemple fabriqués à 75 % en Europe). "2022 sera une année de challenges", conclut Audrey Harling.