Une usine Valeo pourrait se convertir au rétrofit avec Rev Mobilities

L'espoir renaît dans l'usine Valeo de La Suze-sur-Sarthe (72). Selon des sources syndicales, plusieurs repreneurs potentiels prépareraient des dossiers à soumettre à l'équipementier pour éviter de voir les portes se refermer définitivement le 25 avril 2025.
Conformément à la loi Florange encadrant le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), les candidats ont jusqu'à la fin mars pour se faire connaître. Et parmi eux figurera très certainement Rev Mobilities. La société d'ingénierie, spécialisée dans le rétrofit des véhicules thermiques en voitures électriques, aurait des vues sur les infrastructures de Valeo.
Et pour cause, l'entreprise est à la recherche d'un lieu capable de loger une unité de production de grande envergure. Une ambition que confirmait récemment dans la presse locale, Arnaud Pigounides, le président de Rev Mobilities. Ce dernier ne cache pas, depuis quelques mois, sa volonté de bâtir une Rev Factory, soit une usine où tous types de véhicules thermiques défileraient pour être convertis à l'électrique.
Entre 100 et 200 emplois sauvés
Rien n'est encore joué. Plusieurs paramètres sont à considérer chez Rev Mobilities. Il faudra assurer un flux d'activité suffisant pour amortir l'investissement. Selon nos informations, Arnaud Pigounides négocierait actuellement avec un constructeur allemand aux multiples plateformes les détails d'un projet de grande ampleur.
Rev Mobilities pariera également sur la politique des agglomérations. Si celles-ci font la part belle aux bus convertis à l'électrique pour le transport public, alors les commandes pourraient se multiplier. Y-aura-t-il un effet Duralex, comme s'interroge à titre de comparaison un consultant, faisant allusion aux nombreuses commandes passées après le sauvetage de l'entreprise, afin de lui donner de l'élan.
L'usine Valeo fait vivre pas loin de 300 personnes de manière directe. Dans le cadre du PSE, un peu plus de 220 postes sont en danger. Rev Mobilities aurait deux propositions à formuler, à croire une source ayant pris connaissance du dossier. Un plan sauverait une centaine d'emplois. L'autre en préservera le double.
Ensuite, viendra le temps de l'adaptation des infrastructures et de la formation des collaborateurs dans ce complexe jusqu'à présent tourné vers les modules thermiques. "Mais il y a une solide base technique qui donnera la possibilité de travailler aussi bien sur la conversion à l'électrique des bus que d'autres plateformes, comme les utilitaires ou les pick-up", glisse un consultant familier de ce domaine.