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Centres autos

Comment Carfit veut bouleverser la maintenance prédictive

Publié le 21 juin 2017
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Récemment implantée en France, la startup américaine Carfit a conçu un boîtier connecté capable de diagnostiquer l’état d’un véhicule à partir de ses vibrations. Le principe séduit constructeurs, loueurs et réseaux d’entretien…
Le boîtier Puls de Carfit et son application.

La maintenance par analyse des vibrations, vous connaissez ? C’est l’ingénieux concept imaginé par Carfit, une startup créée en 2016 aux Etats-Unis par Nicolas Olivier et Peter Hauser. Les deux dirigeants ont eu la bonne idée de fabriquer un boîtier connecté capable d’analyser les vibrations d’un véhicule pour mesurer l’usure de ses pièces. "A l’origine les deux associés travaillaient dans le domaine du "wearable", en particulier la montre connectée, et avaient défini des algorithmes pour suivre l’activité au poignet. Ils ont alors eu l’idée d’appliquer cette technologie à l’automobile…" rappelle Eric Espinasse, directeur des ventes Europe de Carfit.   

En effet, les vibrations générées par un véhicule en fonctionnement constituent une signature vibratoire. La moindre modification de ce bruit peut traduire la manifestation d’une anomalie des pièces en mouvement (pneus, amortisseurs, freinage, etc.), pouvant alors conduire à une panne. L’analyse périodique de ces vibrations fournit ainsi un véritable indicateur de surveillance des défaillances, qu’il soit de prévention ou de diagnostic.

Carfit chez Norauto

Fort de ce constat, Carfit a mis au point le Puls, un boîtier fixé sur le volant capable de collecter les vibrations de n’importe quel véhicule de tourisme. Ces données sont ensuite analysées et transmises par bluetooth à une application mobile qui se charge d’établir un diagnostic des organes mécaniques concernés et d’établir les prochaines opérations de maintenance à effectuer. "Chaque voiture a sa signature vibratoire. La modélisation de ces schémas par nos data-scientists nous permet de prévoir avec précision les besoins de maintenance du train roulant de la voiture. Autrement dit, notre système se concentre donc sur les pièces d’usure du véhicule, qui représente aujourd’hui plus de 40% du budget entretien d’un automobiliste" ajoute Eric Espinasse.

Cette technologie innovante a déjà séduit bon nombre d’acteurs du marché automobile, en particulier le constructeur Jaguar Land Rover ainsi que le groupe Mobivia (Norauto, Midas, etc.), tous deux entrés au capital de la start-up l’an dernier. Cette prise de participation a favorisé l’implantation de Carfit dans l’Hexagone puisque la société s’est installée en janvier dernier dans l’incubateur EuraTechnologies de Lille. En plein développement, Carfit entend aujourd’hui partir à l’assaut du marché automobile et déployer sa solution à grande échelle. Un accord a déjà noué avec l’enseigne Norauto qui commercialisera sa solution en marque blanche à partir de l’automne. La start-up ne s’arrêtera pas là et discute aujourd’hui avec de nombreux acteurs du secteur, en particulier les loueurs. Objectif : atteindre une flotte de 100 000 véhicules équipés en fin d’année contre 7 000 aujourd’hui (dont 6 000 en France).

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