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Véhicule connecté : la filière indépendante hausse le ton

Publié le 6 avril 2023
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Quelques jours après l’adoption du Data Act, plusieurs acteurs du marché automobile, dont le loueur ALD et le manufacturier Michelin, interpellent Bruxelles sur la nécessité de garantir un accès aux données embarquées dans les véhicules.
Data Act voiture connectée
Le collectif de groupes de consommateurs et d’acteurs de la filière automobile veut des règles claires sur l’accès aux données embarquées pour assurer "une concurrence loyale entre tous les acteurs". ©AdobeStock

"Il faut agir sans délai pour débloquer le potentiel des voitures connectées en Europe." C’est le message adressé au commissaire européen Thierry Breton par une association inédite regroupant équipementiers, loueurs, acteurs du marché de la pièce de rechange, organisations professionnelles (dont la Feda), etc. Alors que le Parlement européen a adopté, le 14 mars 2023, le règlement sur l’accès aux données (Data Act), cette alliance inédite appelle aujourd’hui Bruxelles à présenter rapidement des mesures législatives concernant l'accès aux données, aux fonctions et aux ressources embarquées dans les véhicules.

Constructeurs et "hyperscalers" : une menace pour les indépendants

Dans cette tribune commune, les différents signataires ont souligné la nécessité de mettre en place une "législation avantageuse" pour les consommateurs et la concurrence afin de favoriser un marché compétitif pour les services de voitures connectées. La Commission estime que ce marché pourrait atteindre un montant de 400 milliards d'euros à l'échelle mondiale d'ici à 2030.

Si le potentiel du secteur est considérable, l’accès aux données du véhicule connecté reste très incertain. Les différents acteurs de la filière estiment que les constructeurs jouissent d’un avantage incontestable, qui pourrait s’accentuer avec leur association aux "hyperscalers", ces géants du cloud aux infrastructures hors normes (Amazon, Microsoft, Google, etc.).

Il est urgent de mettre en place une réglementation sectorielle et juridiquement contraignante régissant l'accès aux données embarquées afin de garantir la liberté de choix des utilisateurs, une concurrence loyale et un écosystème entrepreneurial européen compétitif et indépendant

insiste Lorraine Frega, vice-présidente directrice de Michelin.

Même position du côté de Benjamin Krieger, secrétaire général du Clepa, qui redoutent les conséquences d’un monopole des constructeurs sur le marché de l’après-vente. "Les équipementiers automobiles européens ont besoin d'un accès équitable aux données et aux ressources embarquées pour pouvoir survivre et prospérer dans un secteur en constante évolution. Sans cela, nous ne pourrons pas, ni l'ensemble de l'écosystème du marché des pièces de rechange, rivaliser avec les géants de la technologie qui dominent déjà les systèmes d'infodivertissement des véhicules et innover avec des composants et des services répondant aux nouvelles exigences numériques", précise-t-il.

Une législation sectorielle d’ici à l’automne 2023

Rappelons que ce n’est pas la première fois que le secteur des services automobiles manifeste son inquiétude sur la réglementation concernant l'accès aux données automobiles. En janvier dernier, plusieurs organisations professionnelles avaient déjà déploré auprès de Bruxelles le retard pris par l’avancement de ce texte.

La Commission avait initialement prévu de voter cette loi en 2021. Si le Data Act a donc été voté en mars dernier, l’alliance estime qu’il est aujourd’hui indispensable de mettre en place un cadre spécifique au marché automobile. Elle appelle donc Thierry Breton à présenter une législation sectorielle juridiquement contraignante d'ici à l'automne 2023.

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