FAP : formation accélérée aux particules
Lundi 14 mai, 8 heures, centre DAF Conseil de Bondoufle. Pascal Paurelle, formateur, accueille les stagiaires qui pointent le bout de leur nez au compte-gouttes. Ambiance studieuse, tout le monde n’est pas encore arrivé. Les plus ponctuels ne sont pas les moins timides. Seul le formateur parvient à leur décrocher la mâchoire. Nom, prénom, centre Midas, et une petite signature sur la feuille de présence. Trois ne viendront pas du tout. La session commence, l’échappement n’attend pas. Les techniciens Midas rassemblés autour de la table ce matin viennent apprendre l’entretien du filtre à particules (FAP), dans le cadre du programme “LA révision”.
Il semble bon de leur rappeler en effet que l’enseigne a décidé que ses effectifs n’interviendraient que sur le capteur de pression différentielle, pièce permettant au calculateur de déterminer l’état de charge du FAP. C’est en tout cas la seule pièce qu’il sera nécessaire de contrôler dans le cadre de ce programme particulier. C’est ainsi que cette journée a été pensée. Du sur-mesure, tout droit sorti de l’imagination de Pascal Paurelle et d’Yves Sauvêtre, responsable technique chez Midas.
“Le formateur est bon”
Pour des questions de suivi et d’efficacité, les stagiaires sont soumis à un questionnaire au tout début de la journée, afin de connaître leurs connaissances sur le module en question. Ils seront amenés à y répondre de nouveau en fin de journée, pour évaluer les connaissances acquises. Le but ici n’est pas de piéger les techniciens, mais bien de remettre en question l’efficacité du module, de mesurer les effets positifs – ou négatifs – du programme qui a été élaboré spécialement pour eux.
En analysant les réponses avant/après, cela permet de dire si le contenu est adapté et, comme cela avait pu l’être avec un module de plusieurs jours, pas trop compliqué. Du coup, pas question d’esquiver. Faire ce test, c’est aussi rendre service à son enseigne. Pascal Paurelle se souvient d’ailleurs d’un jeune futé : “Par crainte, j’imagine, il avait coché toutes les cases et écrit à côté : “Le formateur est bon, il trouvera les réponses tout seul.”” Cette anecdote n’a pas manqué de faire rire la petite assemblée.
Prêt à lancer le diaporama, Pascal Paurelle demande : “Avez-vous une attente particulière concernant cette formation ?” Parmi les réponses : savoir diagnostiquer, savoir parler au client, mieux visualiser avec des cas pratiques. Cela commence avec le support de cours qui leur a été remis, créé pour l’occasion. Pascal Paurelle et Yves Sauvêtre se sont concertés afin d’établir ce guide d’une trentaine de pages. Un coup d’œil sur le diaporama, un autre sur le livret, les techniciens sont plongés dans le vif du sujet. Les normes de dépollution, les enjeux techniques, le principe de fonctionnement, la présentation des systèmes, le diagnostic avec voyant allumé ou encore la sécurité font partie des thèmes abordés. Grâce à ses nombreuses illustrations, ce support se veut très didactique afin de permettre, si besoin, de s’y replonger facilement plus tard.
Pratiquer rapidement
De retour au centre DAF après le déjeuner. Les stagiaires en profitent pour échanger sur des pannes rencontrées par l’un ou l’autre. Astuces, conseils, tuyaux… ces modules de formation servent aussi à cela. Et très vite, les affaires reprennent. Pascal Paurelle détaille le programme de l’après-midi : “Travaux pratiques” dans l’atelier. Deux groupes sont constitués, qui interviendront à tour de rôle sur deux véhicules différents. Il y aura quatre ateliers, dont “l’identification du véhicule et de ses composants”, ou bien “effectuer la maintenance d’un système d’additivation”. Le formateur explique : “Ce sont des TP qu’ils gardent, et qui servent de base pour leurs travaux futurs. Le principe de cette journée, et qui constitue notre priorité, c’est de montrer aux gens tous les cas de figure. Ainsi, s’ils ont le maximum d’informations et qu’ils pratiquent rapidement, ils sauront éviter les pièges. A eux, ensuite, de s’habituer à regarder, dès qu’il y a une entrée atelier, la ligne d’échappement, et de mettre en pratique ce qu’ils auront appris aujourd’hui.”
Penchés sur les moteurs, les techniciens se lancent dans les exercices. Pascal Paurelle est là pour encadrer, aider si besoin. Très pédagogue, il distille de nombreux conseils sur le common rail, l’identification des pièces, ou le système Start & Stop par exemple. “Alors, ces véhicules, fapés ou pas fapés ?” leur demande-t-il. Un technicien : “Il n’y a pas de voyant, pas de bouchon aimanté… C’est difficile, mais on voit les tubes vers le capteur de pression différentielle…” La discussion est amorcée, et chacun y va de son détail avant que le chef d’orchestre de la journée n’ait le dernier mot. Exercice suivant. Ces TP sont aussi l’occasion de parler de la situation de chacun dans son atelier. En faisant le point sur les outils de diagnostic, dont la pratique fait partie des prérequis, Pascal Paurelle essaie de savoir si certains rencontrent des problèmes dans leur quotidien. Et distille un conseil de plus : “Utilisez toujours le même port USB.”
Hotline gratuite
“Notre force, ce sont les trois mois gratuits de hotline, dès le lendemain de la formation”, avance Pascal Paurelle. Cela fait partie de l’incitation à pratiquer le plus souvent possible dès le retour en atelier. Les formés peuvent ainsi se reposer sur une assistance technique pour les accompagner dans leur nouvelle compétence. Avec une constatation : “Ceux qui pratiquent très vite, finalement, n’appellent jamais !” Midas est en effet un gros client pour l’organisme formateur, et pour Pascal Paurelle, il est primordial “de faire les choses de la manière la plus sérieuse et la plus complète possible”.
En pause cigarette, Kamel, technicien, discute avec l’autre Pascal de la journée, formateur régional Midas qui est là, aussi, pour suivre le module. “La question, c’est pourquoi on a autant attendu avant de se former au FAP”, s’interroge le premier. “C’est parce que si le réseau amène plusieurs compétences en même temps, ça complique les choses. A la fois pour ceux qui mettent en place et pour ceux qui apprennent. Cela ferait trop d’un coup”, rétorque le formateur. Ce module a commencé en avril, et ce 14 mai, huit groupes d’une dizaine de personnes s’étaient déjà succédé. Certains centres pilotes effectuent des phases de test avant un déploiement national. “Il faut savoir que c’est une contrainte, nous explique-t-on. Il y a des comptes rendus à produire et, souvent, ce sont les mêmes centres qui sont volontaires au départ.” C’est ainsi que Midas, avec des partenaires tels que DAF Conseil, monte doucement en compétence, dans sa volonté de venir titiller l’offre constructeurs.