Le contrôle technique est-il trop cher ?

Obligatoire en France depuis 1992, le contrôle technique vise à prévenir les risques liés à des défaillances techniques des véhicules. Pourtant, cet examen périodique suscite une défiance croissante.
Selon une enquête menée par la néo-assurance Leocare, près de deux tiers des automobilistes estiment que son coût est trop élevé. Facturé en moyenne autour de 80 euros, la visite périodique représente une contrainte budgétaire pour de nombreux foyers, dans un contexte de hausse généralisée des frais liés à l’usage de la voiture.
Une utilité remise en question
Si une partie des automobilistes reconnaît l’intérêt du contrôle technique pour identifier des dysfonctionnements mécaniques, une proportion significative en conteste la pertinence.
L’étude révèle que 28 % des personnes interrogées considèrent cette obligation comme inadaptée aux réalités de la circulation actuelle. Plus inquiétant encore : près d’un tiers (29 %) doutent de son efficacité réelle en matière de réduction des accidents de la route.
Ce scepticisme semble avoir des conséquences concrètes. Près d’un quart des répondants admettent avoir déjà circulé avec un contrôle technique expiré, malgré les risques encourus. Ce comportement touche particulièrement certaines régions : 30 % en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, contre 16 % seulement en Bourgogne-Franche-Comté.
Une obligation légale en quête de légitimité ?
Les résultats de cette enquête mettent en évidence une dissonance entre la finalité initiale du contrôle technique – assurer la sécurité des usagers – et la perception qu’en ont les automobilistes.
"Alors que les discussions autour de la modernisation des normes et des modalités du contrôle technique se poursuivent, l’étude Leocare met en lumière une réalité préoccupante pour les citoyens et le monde de l’assurance : une partie des automobilistes ne perçoit pas cette obligation comme un levier de sécurité (pourtant impactant sur la réduction des accidents et de la sinistralité), mais plutôt comme une contrainte financière", regrette Christophe Dandois, cofondateur de Leocare.
Ce décalage pourrait nourrir une réflexion plus large sur la manière dont les politiques publiques en matière de sécurité routière sont expliquées, appliquées et perçues. Le sujet est d’autant plus d’actualité que la Commission européenne envisage l'annualisation du contrôle technique pour les voitures et utilitaires de plus de dix ans.