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MRA

Faut-il revaloriser les taux horaires avec l’inflation ?

Publié le 10 mars 2023
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Confrontés à une facture énergétique qui explose, des pressions inflationnistes et une contrainte financière accrue (remboursement des PGE, resserrement du crédit, etc.), de nombreux garages s'interrogent sur la nécessité d'augmenter leurs taux de main d'œuvre. Pour Alliance Automotive, il en va pourtant de leur survie.
MRA taux horaires
Pour aider ses garages à mesurer l'impact de l'inflation sur leurs coûts de fonctionnement, Alliance Automotive leur propose de suivre un audit complet. ©AAG

S’il risque d’affecter le pouvoir d’achat des automobilistes, le contexte inflationniste pèse également sur la rentabilité des garages. Avec la hausse de leurs coûts fixes, l’addition commence à avoir un goût salé pour nombre d’ateliers. D’autant que les aides de l’État liées à la crise du Covid-19 doivent être remboursées. Autrement dit, les réparateurs qui ne répercutent pas ces hausses de coûts sur leur tarification mettent leur rentabilité en péril. Dans ce contexte, l’augmentation des taux de main d’œuvre s’impose comme une nécessité pour de nombreuses entreprises.

"Quand le réparateur pratique des remises sur la pièce et ne valorise pas suffisamment sa main-d'œuvre, il s’expose à de graves problèmes avec la montée actuelle des charges. C’est pourquoi nous proposons à nos adhérents de les accompagner avec des tableaux de bord qui permettent de piloter au mieux leur rentabilité", indique Fabien Guimard, directeur des réseaux de réparation automobile du groupe Autodistribution.

Alliance Automotive propose un audit à ses MRA

Alliance Automotive Group (AAG) a également pris ce sujet à bras-le-corps avec un plan dédié, dès octobre dernier. Face aux difficultés du secteur de la réparation, le groupement s’est associé au cabinet KPMG pour proposer à ses adhérents un audit de leur entreprise. Les coordinateurs du réseau ont été formés à la lecture de bilans pour pouvoir accompagner les ateliers.

"Les garagistes se sont habitués à voir leur comptable une seule fois par an. Mais nous n’avions jamais connu de crise de cette ampleur auparavant… Or, quand le bilan est passé, il est déjà trop tard. Nous devons anticiper ce qui pourrait se passer", explique Vincent Congnet, directeur des réseaux d’AAG.

Grâce à cet audit, les réparateurs peuvent évaluer la santé financière de leur entreprise et identifier les actions à mettre en place pour booster leur rentabilité. Parmi elles, une augmentation des taux horaires est jugée indispensable par le dirigeant. "Selon nos estimations, si le garage n’augmente pas au moins de 7 % ses taux de MO dès le début de l’année, il ne pourra pas couvrir la totalité de ses charges et de leurs hausses."

Des MRA trop dépositionnés ?

Vincent Congnet rappelle, à ce sujet, que les taux horaires des MRA sous enseigne restent encore trop bas, s’élevant en moyenne à 54 € HT. "C’est la catégorie d’acteurs qui offre les prix les plus intéressants du marché, depuis toujours. C’est normal d’être dépositionnés, mais nous n’avons pas suivi la même courbe de progression que nos concurrents. Nous devons donc nous réajuster. Selon moi, nous devons être entre 20 et 30 % inférieurs à la référence constructeur."

A lire aussi : Réparation : l'inflation cache un recul d'activité en 2022

Pour aider ses adhérents à réduire leurs charges, AAG a également noué des partenariats avec une quarantaine de fournisseurs. Location de véhicules de courtoisie, assureurs ou fournisseurs de cartouches d’encre : de nombreux prestataires se sont engagés à proposer des conditions tarifaires plus avantageuses aux réseaux du groupe.

Découvrez notre dossier complet consacré aux réseaux de MRA dans le J2R n°131 de mars 2023.

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