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ShifTech débride la franchise

Publié le 15 avril 2022
Par Nicolas Girault
4 min de lecture
Spécialiste de l'optimisation et de la reprogrammation moteur, ShifTech est née en Belgique avant de prendre pied en France. L'enseigne accélère son développement en s'ouvrant à la franchise.
Les opérations de conversion au bioéthanol concernent 40 % de l'activité des centres ShifTech.
Les opérations de conversion au bioéthanol concernent 40 % de l'activité des centres ShifTech. ©ShifTech

Parmi les exposants de la dernière édition de Franchise Expo, en 2021, ShifTech faisait partie des nouveaux venus dans les réseaux automobiles. Cette participation a marqué un tournant dans la vie de l'entreprise, qui nourrit depuis de fortes ambitions de croissance. Après avoir réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros, le spécialiste de la reprogrammation moteur veut en effet passer à la vitesse supérieure et compte désormais sept implantations (dont trois en propre) près de Paris, Marseille, Lyon, Tours, Gap, en Belgique et au Luxembourg. Si ShifTech se montre aussi optimiste, c'est parce que la reprogrammation a le vent en poupe. Longtemps réduite à un simple gain de puissance, cette opération présente pourtant d'autres avantages pour ses bénéficiaires.

On assimile souvent la reprogrammation à l'optimisation de la puissance pour rouler vite. Mais aujourd'hui, il s'agit surtout d'améliorer l'agrément de conduite en gagnant du couple, notamment pour des véhicules chargés. Cela permet aussi de réduire la consommation de carburant explique Médéric Isker.

Le dirigeant de ShifTech précise que le débridage électronique permet notamment de corriger le downsizing des moteurs : "Par exemple lorsqu'on veut traverser le Massif central en camping-car en restant à une vitesse de croisière de 110 km/h ou qu'on veut conserver une vitesse de sécurité pendant les dépassements."

Plus de confort et d'économies de carburant

Ce sont ces multiples raisons qui ont conduit l'entrepreneur, véritable passionné de préparation automobile, à s'investir dans le projet ShifTech. C'est en 2011 qu'il rejoint, en tant que salarié, l'entreprise fondée trois ans plus tôt par deux associés belges. Convaincu par le positionnement de l'enseigne, il reprend avec succès le site de Saint-Cyr-sur-Loire (37), près de Tours, puis devient directeur de la marque en 2020. Il donne alors une nouvelle impulsion au réseau, en le faisant passer de 22 à 45 salariés. En 2021, Médéric Isker se décide à reprendre l'affaire et déplace son siège dans la banlieue tourangelle.

Dans la foulée, le dirigeant étend son maillage en l'ouvrant à de nouveaux investisseurs. "Depuis l'an dernier, nous avons commencé à nous développer en franchise, pour accélérer notre croissance", confirme-t-il. Cette nouvelle stratégie de développement se concrétise par une participation, en septembre dernier, au salon Franchise Expo, à Paris. À cette occasion, plusieurs candidats se montrent séduits par l'enseigne. "De nouvelles ouvertures devraient se faire au premier semestre 2022 à Lille, Nantes, Bordeaux et Conflans-Sainte-Honorine. Strasbourg et Toulouse suivront avant la fin de l'année", annonce Médéric Isker.

L'enseigne communique énormément sur les réseaux sociaux, notamment avec des vidéos soignées. C'est d'ailleurs principalement par ce canal que les candidatures affluent. "L'objectif est d'abord de se développer dans les 15 plus grandes villes françaises. Par la suite, l'idéal serait de positionner un centre tous les 150 kilomètres. Mais pour l'instant, nous nous développons en suivant les opportunités", souligne le dirigeant. Pour se lancer dans ces activités, l'enseigne recherche des candidats ayant de bonnes notions de gestion d'entreprise. Des expériences de gérant ou de directeur dans une entreprise sont privilégiées. Tandis que les techniciens doivent au minimum être issus de la filière automobile. Si les titulaires de BTS MCI (moteur à combustion interne) sont privilégiés, les profils d'anciens salariés de centres autos, avec un CAP ou bac pro mécanique, sont également les bienvenus.

Premier centre ShifTech implanté en France, le site de Saint-Cyr-sur-Loire (37) emploie sept salariés. Cette vitrine du réseau forme aussi les franchisés. ©ShifTech.

Premier centre ShifTech implanté en France, le site de Saint-Cyr-sur-Loire (37) emploie sept salariés. Cette vitrine du réseau forme aussi les franchisés. ©ShifTech.

Tous les nouveaux franchisés ShifTech suivent sept semaines de formation. Au menu : technique, administration, gestion du process de l'enseigne, etc. Quant aux techniciens, ils sont formés pendant un mois. Pour les opérations d'optimisation moteur, l'essentiel de leur mission est de servir d'interface entre le véhicule et le laboratoire du réseau.

Développement d'outils internes

Mais la reprogrammation moteur n'est pas à la portée de tous, et l'activité exige certaines compétences techniques. L'activité de ShifTech repose en grande partie sur ses capacités de recherche et développement, en particulier dans son équipe d'ingénieurs motoristes, implantée en Belgique. Sa mission ? Développer en interne des outils nécessaires à la modification de la cartographie d'origine du véhicule, tout en restant conforme aux normes des constructeurs.

Cela représente beaucoup de recherche et développement sur les bancs de puissance, pour connaître les limites de fiabilité de chaque boîte de vitesses, des embiellages, turbos, etc.

Ce travail est indispensable pour assurer l'activité essentielle de l'enseigne : l'optimisation moteur. "Car aujourd'hui, les véhicules sont bridés : des véhicules de 100, 150 et 200 chevaux disposent de la même motorisation. Par exemple, chez le groupe VAG, on retrouve le moteur d'une Audi A3 dans une Golf, une Skoda et une Seat", observe Médéric Isker.

Ainsi, à leur arrivée dans un centre ShifTech, tous les véhicules sont placés sur un banc pour mesurer leur puissance d'origine et acquérir des données transmises ensuite aux ingénieurs motoristes. Ensuite, les véhicules sont débridés et leur cartographie est optimisée sur mesure, sans dépasser les normes fixées par le constructeur. "Nous reprogrammons beaucoup de professionnels : utilitaires, taxis, véhicules diesel de gros rouleurs, etc. Des loueurs font aussi brider leurs véhicules sportifs. Chez les particuliers, notre cible, ce sont les clients de 30 à 40 ans, avec un véhicule neuf ou récent, voulant gagner du couple", confie Médéric Isker.

Ce dernier invite d'ailleurs les automobilistes à la prudence : "Nous conseillons à nos clients d'effectuer une demande à leur assurance avant toute optimisation. Car si certains courtiers et compagnies d'assurance acceptent la modification, d'autres non. Cela reste très aléatoire". Finalement, seule une minorité des clients de ShifTech sont adeptes d'une préparation plus poussée (tuning, etc.). Pour eux, les centres distribuent et installent aussi des pièces performances (lignes d'échappement, admissions, etc.).

Outre le gain d'agrément de conduite et les économies de carburant, la reprogrammation moteur fait aussi partie des opérations permettant de convertir son véhicule au bioéthanol. Aujourd'hui, cette prestation représente environ 40 % de l'activité de ShifTech. "Le client qui vient nous voir pour une conversion à l'E85 est plutôt un bon père de famille, qui veut faire des économies et réduire ses émissions de CO2", conclut Médéric Isker. Précisons que le réseau propose aussi le montage de boîtiers de conversion E85 homologués, qui permet de bénéficier d'une vignette Crit'Air 1.

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