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Comment la filière poids lourd peut faire face à la pénurie de main d’œuvre ?

Publié le 15 avril 2021
Par Elodie Fereyre
3 min de lecture
En dépit de résultats plutôt encourageants pour l’activité de maintenance des véhicules industriels, la main d’œuvre reste rare. Des acteurs du secteur se sont réunis, lors d’une table ronde de la Feda, pour aborder ces problématiques de recrutement et de formation.
Lors de son CDA du 8 avril 2021, la Feda a organisé une table ronde sur la thématique de la formation et de recrutement dans la filière poids lourds.
Lors de son CDA du 8 avril 2021, la Feda a organisé une table ronde sur la thématique de la formation et de recrutement dans la filière poids lourds.

Lors de son CDA digital, le 8 avril 2021, la Feda a dévoilé les différents chapitres de son nouveau livre blanc dédié à la maintenance des véhicules industriels. Une présentation qui a été suivie d’une table ronde sur l’un des enjeux majeurs de la filière poids lourd : la formation.

Comment rendre la profession attractive auprès des jeunes ? Comment former efficacement les professionnels en poste ? Comment mieux recruter ? Pour y répondre, étaient ainsi réunis autour du journaliste Emmanuel Taillardat, Guillaume Faurès, directeur général activités poids lourd groupe Autodistribution, Benoît Migeon, directeur général TVI Développement, délégué général ASAC et président Commission Feda VI, Jérôme Brunner, directeur des réseaux PL Alliance Automotive, Alain Landec, président de la Feda, Benoît Friede, secrétaire général du Garac expert formations VI, Philippe Gache, directeur Formations VI de Technopolys-Chambéry et Jacques de Leissegues, président de DAF Conseil.

Une pénurie généralisée

Alors que les résultats de l’activité maintenance se portent plutôt bien en ce début d’année 2021, en dépit de la crise sanitaire, les différents responsables de réseaux confirment le manque de main d’œuvre dans le secteur. "Nous estimons qu’il nous manque environ une centaine de techniciens", a notamment annoncé Guillaume Faurès d’Autodistribution. Pour Alliance Automotive, "c’est environ 10 % d’effectifs au niveau national" qui manquent à l’appel, selon Jérôme Brunner. Ainsi, quels que soient les postes concernés, la pénurie est globale et touche même les professionnels de la formation initiale. "Nous avons 42 offres d’apprentissage en bac pro de la part de nos partenaires et seulement 10 qui ont trouvé des candidats", étaye le secrétaire général du Garac, qui souligne également que les métiers du poids lourd souffrent d’une méconnaissance auprès des jeunes et que les réseaux constructeurs sont également souvent plus attractifs dans l’imaginaire collectif que les réseaux multimarques. Un véritable travail de communication est donc à mettre en place auprès des jeunes. "Il est également nécessaire d’inclure dans la formation les diverses évolutions technologiques qui ne cessent de s’imposer sur le marché", ajoute-t-il.

Des actions mises en place par les réseaux

Côté réseaux, Autodistribution et Alliance Automotive ont chacun lancé des initiatives pour booster la formation. "Depuis 2017, nous avons un partenariat avec le lycée professionnel Emile Béjuit, à Bron (69) dédié à AD. L’objectif est de donner envie aux jeunes et de montrer la diversité des métiers, que ce soit mécanique ou comptoir. Nous sommes maintenant en route pour trouver d’autres établissements. Le livre blanc fait également partie des actions incontournables car nous devons, tous ensemble, prêcher la bonne parole", confie Jérôme Brunner.

Même son de cloche chez Autodistribution :  "Nous avons lancé une école de ventes AD Poids Lourds il y a un an et aujourd’hui notre première promotion va être diplômée d’un CQP. C’est un succès, nous allons embaucher au moins 50 % de cette première promotion", lance Guillaume Faurès.

Le directeur général de TVI a quant à lui lancé un appel à la profession, incitant chacun à ne pas attendre que les jeunes soient formés dans les écoles mais à prendre les devants sur la question de la formation, avec notamment l’objectif de rencontrer 20 000 jeunes de 4e et de 3e pour leur présenter les métiers.

La formation aux nouvelles énergies indispensable

La table ronde a également été l’occasion de faire le point sur la formation continue et notamment de réagir à l’annonce très récente de l’arrêt des formation VI par le GNFA. Une mauvaise nouvelle pour le secteur selon les participants mais qui ne semble pas causer de problèmes aux réseaux de réparation multimarques qui ont développé leurs propres offres suite à la mise en place d’audits pour connaître les besoins.

Unanimement, les têtes de réseaux ont indiqué mettre un point d’honneur à proposer différentes formations, pour faire monter en compétences leurs salariés mais également pour les fidéliser. Parmi les formations les plus demandées viennent la gestion de l’outil diagnostic ainsi que l’impact de la norme Euro 6.

"Comme tous les véhicules sont passés depuis 2014 en Euro 6 et se retrouvent aujourd’hui massivement dans les ateliers, il y a un véritable cap technologique avec les anciens Euro 4 et 5, avec notamment les FAP, les vannes EGR, l’Ad Blue, etc.", précise Jacques de Leissegues, de DAF Conseil.

Enfin, tous les participants ont attiré l’attention sur le fait que les nouvelles énergies (GNV et électricité) vont devenir essentielles dans la formation des réparateurs, et ce dès 2022. Les acteurs ont saisi l'urgence d'inclure ces thématiques en formation continue et initiale, du fait, notamment, du développement des ZFE.

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