Contrôle technique : la Feda s’oppose à l’annualisation

La proposition de la Commission européenne de réviser la périodicité du contrôle technique inquiète la Feda. Envisagée dans le cadre d’une réforme plus large du contrôle technique, cette mesure prévoit une visite annuelle pour les véhicules âgés de plus de dix ans. Selon la fédération, cette orientation ne repose sur aucune étude probante démontrant un lien clair entre l’âge des véhicules et leur dangerosité.
"L’écart de sécurité et de sinistralité entre véhicules de moins ou de plus de dix ans ne justifie en rien le passage à un contrôle technique annuel", estime la Feda, qui redoute une logique davantage économique que sécuritaire derrière cette réforme. Elle pointe notamment les intérêts commerciaux des opérateurs du contrôle technique, qui verraient dans cette évolution une opportunité de croissance.
Un parc vieillissant mais bien entretenu
En France, l’âge moyen des voitures particulières dépasse aujourd’hui les onze ans. Pourtant, selon la Feda, ces véhicules restent en grande majorité en état de circuler grâce à un entretien régulier assuré par les professionnels de la réparation et de la distribution. D'après les données de AAA Data, la durée de vie moyenne d’un véhicule avant sa mise à la casse atteint près de 21 ans.
La Feda rappelle que la bonne tenue du parc repose sur l’engagement constant des ateliers et distributeurs indépendants, qui assurent au quotidien sa maintenance préventive et curative. C’est cet entretien, et non la fréquence des contrôles, qui garantit la sécurité des usagers.
Des propositions alternatives pour un contrôle renforcé
Plutôt que d’instaurer un rythme plus soutenu des contrôles, la fédération suggère d’adapter leur contenu aux évolutions technologiques du parc. Elle préconise notamment une vérification plus poussée des systèmes d’aide à la conduite (Adas), dont le bon fonctionnement est crucial pour la sécurité.
Elle propose aussi l’intégration de critères spécifiques aux véhicules électriques et hybrides, tels que l’état de santé des batteries et la consommation énergétique réelle.
Enfin, la Feda plaide pour une meilleure prise en compte de l’éco-entretien des motorisations thermiques. Cette approche permettrait de valoriser les efforts des automobilistes en matière de réduction des émissions polluantes et d’inciter à des pratiques d’entretien plus vertueuses.