S'abonner
Services

Garages : créations en hausse, reprises en panne

Publié le 12 décembre 2025
â– 
Par Charlotte Morvan
â– 
2 min de lecture
Le nouveau baromètre ISM-MAAF affiche une année 2024 record pour la création d'entreprises artisanales. Mais derrière ces chiffres se dessine une réalité plus incertaine pour l'automobile : des milliers de garages devront être transmis dans les cinq prochaines années, sans certitude de trouver des repreneurs.
Près de 2 900 ateliers de réparation en France sont aujourd'hui dirigés par des chefs d'entreprise de plus de 60 ans. ©Adobestock-goodluz
Près de 2 900 ateliers de réparation en France sont aujourd'hui dirigés par des chefs d'entreprise de plus de 60 ans. ©Adobestock-goodluz

L'artisanat automobile n'a jamais autant séduit les entrepreneurs. En 2024, selon le dernier baromètre de l'Institut Supérieur des Métiers (ISM)-Maaf, pas moins de 12 640 nouvelles entreprises dans le secteur de la réparation ont vu le jour, soit une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente.

Cette performance place l'activité au 4e rang des secteurs artisanaux les plus attractifs en termes de croissance, juste derrière le nettoyage de bâtiments, les taxis-VTC et les soins de beauté.

Des difficultés de transmission

Pourtant, derrière ces chiffres encourageants se profile un défi majeur : la transmission des entreprises existantes. Selon l'étude de l'ISM, 2 930 dirigeants de garages automobiles ont aujourd'hui plus de 60 ans. Ces structures devront trouver repreneur dans les cinq prochaines années. Un véritable enjeu pour ces entreprises qui représentent un vivier de savoir-faire technique, des carnets de clients fidélisés et des emplois à préserver.

Précisons toutefois que cette tendance est globale dans les entreprises artisanale puisque 6 % de leurs dirigeants ont plus de 60 ans. Soit quelque 72 000 sociétés (pour 200 000 salariés) à céder très prochainement.

Seul hic : le baromètre ISM révèle que, dans le même temps, seulement 8 % des installations dans l'artisanat se font par reprise. Un chiffre qui témoigne des difficultés à transmettre. "Moins d’1 ouverture sur 10 est le fruit d’une reprise ou transmission d’entreprise. Les reprises sont minoritaires, à l’exception de certaines activités de l'artisanat de l’alimentation où elles concernent 19 % des créateurs", note le baromètre.

Entre opportunités et tensions du marché

Autre tendance révélée par le baromètre ISM-Maaf : le nombre de cessions de fonds de commerce stagne depuis 2018, avec même une légère baisse dans certains secteurs de services. Conséquence : une hausse du montant médian des fonds cédés, passé à 84 950 euros en 2024 (80 000 euros en 2023).

Cette tendance s'accompagne de disparités territoriales marquées. Les régions Bretagne et Pays de la Loire affichent des progressions notables des cessions, tandis que le Grand-Est et la Corse connaissent des baisses de plus de 10 %. Les zones rurales et les départements en perte de population, comme la Bourgogne-Franche-Comté ou le sud du Massif Central, voient leur tissu d'emplois artisanaux se fragiliser, compliquant d'autant les perspectives de reprise.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle