La FFC investit dans Transpolis
Président de la FFC, Patrick Cholton l'affirme avec conviction : "Il faut anticiper le futur et changer nos habitudes de travail. Tout ceci prendra du temps, on le sait, mais c'est aujourd'hui que se prépare l'avenir. D'ici deux ans, nous verrons qui aura plongé dans le projet Transpolis et, à mon avis, ceux qui auront sauté le pas auront sans doute déjà pris une longueur d'avance sur les autres." Pour le patron de Solutrans, l'entrée de sa Fédération au capital de Transpolis relève ainsi bien davantage de l'engagement social que de l'investissement commercial.
Implanté sur une ancienne base militaire
Au travers de cette démarche, c'est bien la défense du secteur industriel et sa consolidation face à la concurrence étrangère que Patrick Cholton entend souligner. "Transpolis est un projet fantastique qui doit permettre de faire émerger de nouvelles technologies, de nouvelles tendances, tout en favorisant les synergies entre différents secteurs. Tout ceci doit nous permettre de valoriser le savoir-faire français. Il y a quelques années, nous avons perdu la bataille de la productivité. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas perdre celle des nouvelles technologies."
La Fédération française de Carrosserie intègre désormais le tour de table de Transpolis aux côtés de dix autres actionnaires renommés que sont, entre autres, Renault Trucks, Colas, Aixam ou encore l'Ifsttar. Initiée en 2011, cette "ville-laboratoire" unique en Europe devrait voir le jour d'ici l'été 2018, les travaux ayant débuté le mois dernier, moyennant un investissement de 18 millions d'euros. Sur une ancienne base militaire implantée en périphérie de Lyon (69), ce projet s'étalera sur 80 hectares et reproduira un environnement routier complet avec un périphérique urbain, des routes de campagne, des zones autoroutières ou encore un hyper centre.
Le soutien des collectivités locales
En somme, un lieu aussi unique qu'atypique permettant aux industriels de réaliser des tests grandeurs natures. "Les industriels ont un vrai intérêt à utiliser Transpolis car ils ne trouvent pas dans leur environnement un outil leur permettant de développer une technologie dans des conditions réelles", indique Stéphane Barbier, directeur du développement de Transpolis. Tandis qu'un mini site est déjà en fonctionnement et permet de répondre aux sollicitations de groupes comme Plastic Omnium, MGI Coutier, Iveco, Bolloré ou Navya, le dirigeant estime qu'à l'avenir 80% des clients du site seront issus du monde du véhicule et 20% de celui des infrastructures.
"La vocation de ce futur site n'est pas d'être uniquement un centre de test. Au travers de Transpolis, nous souhaitons apporter de la valeur ajoutée. Nous voulons vraiment faire avancer la question de l'environnement urbain et ce projet doit clairement permettre de faire émerger de nouvelles solutions", ajoute Stéphane Barbier. Pour pouvoir boucler la boucle et pour être en mesure transposer in vivo les tests qui seront menés sur son site, Transpolis a également conclu plusieurs partenariats avec des collectivités locales toujours intéressées par ce type d'initiative.