Les "veux" de la FNAA
En fait d'annonces d'actions concrètes, la FNAA a surtout rappelé les sujets qui lui tiennent à cœur et qui feront l'objet, en 2017 comme en 2016, de toute son attention. Si nous sommes restés sur notre faim en termes d'innovations, il était tout de même bon de rappeler que la Fédération Nationale des Artisans de l'Automobile reste ancrée dans les problématiques très "terrain" de ses adhérents, à 95 % des TPE de la réparation et de la carrosserie.
La FNAA "veut" préserver la mobilité…
C'est Gérard Sgobbo, Président de la branche Maintenance-Vente de la FNAA, qui a posé les bases de toute la stratégie de sa Fédération. Il s'agit de mettre en avant auprès des pouvoirs publics l'importance capitale du secteur de la réparation, dans la préservation de la mobilité de proximité. Grâce à son maillage bien entendu, représentant pas moins de 139 000 entreprises sur le territoire. En conséquence et eu égard à l'importance de la filière, la FNAA souhaite être mieux entendue et consultée sur les sujets critiques débattus par les pouvoirs publics.
Mais "veut" aussi des données techniques
L'occasion de revenir sur la mise à disposition des données techniques des véhicules, dans le cadre de protocoles de communication à distance. En effet, la réglementation européenne stipule que les constructeurs seront tenus de mettre à disposition les données remontées par les véhicules, et ce sur des serveurs neutres. La question reste donc posée, à la FNAA comme dans d'autres oragnismes professionnels, de la partialité de la démarche. En effet, si l'on laisse les constructeurs se charger de la redescente des infos, comment assurer que le volume intégral sera mis à disposition des indépendants, selon quelle fréquence et à quel prix ?
Une fédération qui "veut" une empreinte écologique
Pour Aliou Sow, secrétaire Général de la FNAA, l'avenir des réparateurs passe aussi par leur capacité à maintenir le parc existant, sans attendre le renouvellement. Il rappelle qu'il se vend, à ce jour, 3 VO pour un VN, et que l'âge moyen du parc avoisine les 9 ans, avec une fin de vie des véhicules enregistrée à 20 ans. La fédération veut donc centrer le débat sur les solutions de rétrofit, permettant notamment de rendre plus propres des véhicules anciens. Sans oublier l'Eco-Entretien, concept promu par la Feda, mais rapidement suivi par la FNAA, qui consiste, par le biais d'une analyse des 5 gaz à l'échappement, à isoler des avaries de vannes EGR, Turbo, Injecteurs, Fap…, dégradant les performances des systèmes antipollution des véhicules. En marge de cette considération écologique, la promotion de ces diagnostics permet aussi souvent de remplacer des composants avant que, en cascade, d'autre pièces plus onéreuses ne soient touchées.
Sur le sujet de la pièce de réemploi, Aliou Sow a également rappelé qu'avec un potentiel de seulement 2 à 3 % du marché, "les pouvoirs publics auraient pu préférer l'implication et la dynamique collective, aux sanctions financières". (NDLR: Un professionnel qui ne permet pas au consommateur d'opter pour l'utilisation de pièces de rechange à la place de pièces neuves, alors que cela est recommandé, s'expose à une amende de 3 000 € pour une personne physique et 15 000 € pour une personne morale. En cas de litige, c'est au professionnel de prouver qu'il a rempli son obligation d'information du consommateur.)
La FNAA "veut" enfin poursuivre son combat contre les abus des assureurs
Et c'est Marie-Francoise Berrodier, Présidente de la Branche Carrosserie, qui a rappelé les nombreux chantiers déjà en cours et qui se poursuivront en 2017. Au premier rang desquels le libre choix du réparateur, visant à faire connaître aux automobilistes leur possibilité légale de faire réparer leur véhicule ou bon leur semble. Alors que les assureurs tentent trop souvent d'orienter les véhicules vers les ateliers agréés. Des agréments qui font aussi l'objet de toutes les attentions. Puisque les contraintes pour les obtenir et les maintenir sont de plus en plus complexes, et remettent en question la rentabilité des entreprises (remises, véhicules de courtoisie, photo expertise…). D'autant que parfois, la promesse de volumes conditionnant un agrément n'est pas remplie. La FNAA demande alors qu'une clause volumétrique engageant les assureurs soit introduite dans les contrats d'agrément.