Réparation de batteries : Revolte veut changer les règles du jeu

Et si une voiture électrique pouvait vivre plusieurs vies grâce à ses batteries ? C’est la conviction de Revolte qui lance l’association Upgrade Club. Son objectif est clair : porter la voix des acteurs de la réparabilité auprès des instances européennes. "L’upgrade va tout changer : la réparabilité des véhicules électriques, leur assurabilité, le coût de détention, l’analyse de cycle de vie, la durée des contrats de leasing", explique Revolte.
En unifiant les acteurs concernés (équipementiers, flottes professionnelles, assureurs, spécialistes du remanufacturing) l’association veut ouvrir le dialogue à Bruxelles et défendre une approche plus durable de la maintenance des véhicules électriques. "Depuis 2021, nous nous sommes mobilisés auprès des députés, des ministres et de l’Ademe, mais le combat n’est plus national, il est désormais européen", souligne la jeune entreprise.
Réparer, réutiliser… et maintenant upgrader
Avec l’Upgrade Club, Revolte espère aussi franchir une nouvelle étape dans son développement. Depuis sa création en 2021, l’entreprise s’est fait un nom sur le marché de la réparation et de la revalorisation des packs batteries. Ses techniciens interviennent dans trois ateliers – bientôt quatre – pour prolonger la durée de vie des modèles électriques et hybrides. Plus de 4 000 réparations ont déjà été réalisées, et près de 600 professionnels ont été formés à ces opérations complexes.
Mais un obstacle persiste : comment remplacer les cellules ou modules devenus introuvables pour des batteries de première génération ? Sur le plan technique, la solution existe. Installer des éléments plus récents permettrait de restaurer les performances d’origine. Sur le plan légal, en revanche, l’opération reste interdite : toute modification du pack d’origine entraîne la perte de l’homologation du véhicule, et donc de sa couverture d’assurance.
Un cadre légal à faire évoluer
Grâce à son association, Revolte, qui compte La Macif parmi ses actionnaires, espère rallier à sa cause les entreprises disposant de flottes hybrides ou électriques, les fabricants de batteries et tous ceux qui souhaitent participer à l’élaboration d’un cadre réglementaire plus souple.
"Les constructeurs essaient de verrouiller cette industrie naissante. Il est primordial de démocratiser l’upgrade et de la rendre accessible au maximum d’acteurs", insiste Revolte. L’Upgrade Club, qui dispose de son site web, invite ainsi les professionnels à rejoindre le mouvement. Un sondage sur l’upgrade des batteries a également été mis en ligne.
