SDV : quand le code s’invite dans l’atelier

Dans le sillage de l’électrification, le software defined vehicle (SDV) incarne la prochaine rupture technologique de l’industrie automobile. Là où chaque fonction du véhicule reposait autrefois sur son propre calculateur, les SDV centralisent désormais la puissance de traitement autour de quelques ordinateurs haute performance, reliés en permanence au cloud.

Cette architecture permet d’ajouter ou de modifier des fonctionnalités via de simples mises à jour logicielles. "Le SDV, c’est considérer la voiture comme un objet connecté. Elle n’est plus figée en sortie d’usine : elle évolue tout au long de sa vie", résume Rodolphe Plasse, directeur du développement logiciel chez Bosch.

Selon une étude menée par Via ID, ces véhicules généreront jusqu’à 25 Go de données par heure de conduite, et 80 % des modèles neufs vendus en 2030 seront déjà conçus selon ce principe. En parallèle, la part du logiciel dans la valeur totale d’un véhicule pourrait atteindre 60 %. Un bouleversement comparable à celui qu’a connu la téléphonie portable avec le smartphone.

Des modèles économiques à réinventer

Pour les constructeurs, la mutation est déjà engagée. Le logiciel devient un levier de revenus récurrents grâce aux services connectés et aux fonctions à la demande.

"Pour la première fois, une voiture peut évoluer avec son propriétaire", souligne Derek de Bono, vice-président Software Defined Vehicle Product chez Valeo. "On peut activer après l’achat des options non choisies à la commande : un éclairage plus performant, une puissance temporaire supplémentaire, ou encore des fonctions d’assistance avancées."

Ce modèle suppose toutefois d’avoir anticipé les pré-équipements nécessaires dès la production. Les véhicules deviennent des plateformes modulaires où certaines fonctions sont verrouillées jusqu’à leur activation par licence logicielle. Une transformation qui reconfigure le modèle économique : la création de valeur ne se joue plus uniquement à la fabrication, mais tout au long du cycle de vie du véhicule.

L’après-vente face au défi de l’accès et de la donnée

Pour les acteurs indépendants de la maintenance, l’enjeu principal réside dans l’accès à ces nouvelles architectures. Les constructeurs conservent aujourd’hui la maîtrise quasi exclusive des serveurs qui hébergent les configurations logicielles et les données prédictives.

Demain, on n’aura plus 100 calculateurs à diagnostiquer, mais 2 ou 3 modules proches d’un PC, connectés au cloud du constructeur. Beaucoup d’actions ne nécessiteront plus de brancher un outil de diagnosticClément Perrin, directeur IAM France chez Hella Forvia.

Le modèle actuel, fondé sur des normes comme la J2534, atteint ses limites face aux véhicules dépourvus de prise OBD ou dépendants de passerelles de sécurité. La question de la souveraineté de la donnée devient donc centrale. "Il faudra un Data Act spécifique à l’automobile, pour fixer les règles d’accès et les moyens opérationnels pour l’ensemble de la filière", insiste Clément Perrin.

Dans les faits, les constructeurs conservent une longueur d’avance. L’étude Via ID pointe la persistance de portails techniques propriétaires, de frais d’accès arbitraires et d’une interopérabilité limitée. À peine un tiers des marques respecteraient pleinement leurs obligations d’ouverture prévues par le règlement RMI.

De nouvelles compétences à acquérir

La montée en puissance du SDV exige aussi une mutation des savoir-faire. L’électronique de puissance, la cybersécurité et la gestion logicielle vont devenir des compétences incontournables dans les ateliers.

"La mécanique demeure, mais l’informatique prend une place considérable", confirme Derek de Bono. "Les calculateurs centraux sont complexes et coûteux. Cela va faire émerger une vraie filière de réparabilité électronique, capable d’intervenir au composant."

Face à ces évolutions, les besoins en formation se multiplient : diagnostic à distance, calibration des Adas, gestion des mises à jour OTA… Le métier de technicien va progressivement glisser vers celui d’expert logiciel. Mais pour Clément Perrin, la transition n’est pas forcément synonyme de complexité accrue.

Paradoxalement, ces véhicules peuvent être plus simples à entretenir qu’un moteur thermique Euro 6 saturé de sous-systèmes de dépollution. On entre dans un management du logiciel, différent mais plus rationnel.

De son côté, Valeo mise sur la formation et les partenariats technologiques pour accompagner les garages. "Nous avons plus de 9 000 ingénieurs en logiciel dans le monde, et notre Tech Academy aide les ateliers à monter en compétence", souligne Derek de Bono

Vers un marché polarisé ?

Reste que cette révolution logicielle risque, à terme, d’accentuer la concentration du marché. "La complexité croissante des SDV risque de pousser certains réparateurs à se recentrer sur des opérations mécaniques simples, tandis que d’autres se spécialiseront sur le diagnostic avancé", anticipe Rodolphe Plasse.

L’étude de Via ID confirme cette tendance : la maîtrise de la donnée et la capacité d’accès direct aux interfaces constructeur deviendront des facteurs déterminants de compétitivité. En parallèle, la montée en puissance des acteurs technologiques – Google, Amazon ou Microsoft – dans l’écosystème automobile pourrait bouleverser les équilibres traditionnels de la filière.

Malgré ces défis, les perspectives de création de valeur restent considérables. Les services connectés pourraient représenter jusqu’à un quart du chiffre d’affaires de l’après-vente en 2030. Autrement dit, la voiture définie par logiciel n’annonce pas la fin de la réparation, mais un déplacement de la valeur vers le logiciel, la donnée et le service.

Les constructeurs ne seront pas les seuls à en tirer parti, à condition que les règles d’accès et de partage soient équitables. Comme le résume Rodolphe Plasse, "le marché ne disparaît pas, il change de visage. Le défi pour l’après-vente, c’est de rester dans le champ de vision du véhicule connecté."

Five Star mise sur l'e-réputation pour booster l'activité des carrossiers

La version du DMS Global Repair utilisée par les carrossiers Five Star est maintenant interfacée à l'annuaire en ligne AlloGarage. Par ailleurs, des fonctions dédiées permettent aux réparateurs d'automatiser la gestion des avis clients sur ce logiciel. Ils peuvent ainsi les administrer en temps réel à partir de leur téléphone. Grâce à cet outil, les membres du réseau peuvent améliorer ou mieux exploiter leur réputation en ligne, à la fois pour conquérir de nouveaux clients et fidéliser les anciens.

Automatisation des avis clients

Les avis repris sur AlloGarage sont d'autant plus sérieux qu'ils sont vérifiés (attachés à une facture). Avec 40 000 prises de rendez-vous par mois pour plus de 25 000 garages recensés (en mécanique et carrosserie), la plateforme affirme sa légitimité sur le secteur de l’après-vente automobile.

"Nous constituons une alternative qualitative aux avis Google publiés sans vérification et les réparateurs travaillent en confiance avec nous", souligne Nicolas Chevallier. Le dirigeant d’AlloGarage ajoute : "Nous bénéficions par ailleurs d’un excellent référencement en apparaissant à la première position dans 90 % des recherches sur les 200 plus grandes villes françaises, ce qui confère aux acteurs de l’après-vente un surcroît de visibilité significatif". Les carrossiers – comme la carrosserie Treil à Pont-Sainte-Maxence (60) – engagés sur la plateforme confirment cet apport de visibilité.

Grâce au nouveau développement de Global Repair, un carrossier peut programmer l'envoi d'enquêtes de satisfaction sur son DMS après la facturation d'un client à l'atelier. Il est immédiatement informé des questionnaires envoyés, par mail ou SMS. Le taux et le nombre de réponses lui sont directement communiqués. Lorsqu'elles sont positives, le réparateur peut ensuite amplifier leur écho en les relayant automatiquement sur les comptes Facebook et Google My Business de son entreprise.

Gestion fluide et sans contrainte

Par ailleurs, ces retours des clients facilitent l’identification des axes d’amélioration pour renforcer la qualité de service des carrosseries Five Star. Leurs remontées jusqu’à la tête du réseau permettent d’identifier les bonnes pratiques à diffuser auprès de l'ensemble des adhérents.

L’interfaçage de Global Repair et d'AlloGarage s’inscrit dans la stratégie de Five Star visant à soutenir les carrossiers avec des outils numériques adaptés à leurs contraintes. "En intégrant les avis AlloGarage dans notre DMS, nous accompagnons les carrossiers Five Star vers l’optimisation de la réputation numérique qui leur confèrera un avantage concurrentiel, affirme Thomas Melzer, président du GIE Five Star France. De plus, en permettant une gestion fluide et non contraignante de cette solution, nous avons réussi à convaincre nos carrossiers de s’y engager, c’est une réelle satisfaction". Un argument supplémentaire à faire valoir auprès des adhérents qui n'ont pas encore sauté le pas de l'adoption de ce DMS.

Alexandre-Stéphan Haas prendra la direction du SRA au 1er janvier 2026

Après quatre ans à la direction du SRA, Rodolphe Pouvreau s'apprête à rejoindre La Macif comme directeur stratégie et performance des prestataires IARD. À compter du 1er janvier 2026, il sera remplacé par Alexandre-Stéphan Haas qui prendra sa succession. Actuel directeur du GCA – membre du GIE GPSA comme le SRA –, ce dernier supervise depuis 2023 la gestion opérationnelle des conventions d’assurance automobile, dommages et construction.

Juriste de formation, Alexandre-Stéphan Haas a débuté comme avocat au sein du cabinet Racine avant de rejoindre Groupama, où il a encadré les dossiers sinistres construction les plus sensibles et assuré l’harmonisation des pratiques internes.

Son arrivée intervient dans un contexte où le SRA ajuste ses travaux aux transformations du marché : complexification des sinistres, nouvelles motorisations, évolution des référentiels et attentes croissantes en matière de lisibilité pour les professionnels. L’organisme souligne que cette nomination "s’inscrit dans une logique de continuité et de renforcement de la coopération entre les entités du groupement".

Sous la conduite de Rodolphe Pouvreau, le SRA a connu un développement significatif. Le directeur a mené à bien plusieurs chantiers stratégiques, consolidé ses partenariats et renforcé la qualité de ses référentiels, aujourd’hui largement utilisés par les acteurs du marché. Il a également renforcé la visibilité du SRA en multipliant les interventions auprès des acteurs de la filière, où il présentait régulièrement les études et analyses de l’association sur la sinistralité automobile.

FNA : Robert Bassols reconduit et une organisation qui s’élargit

La FNA a choisi la continuité. Réélu à l’unanimité, Robert Bassols, en poste depuis 2021, prolonge son mandat jusqu’en 2028, tout en s’appuyant sur un bureau fédéral reconduit et élargi. Cette stabilité vise à maintenir une ligne claire : défendre les artisans et anticiper les mutations technologiques. Le syndicat veut notamment peser dans les débats sur l’accès équitable aux données embarquées et la construction d’une fiscalité soutenable.

"Cette assemblée générale marque une étape importante pour la fédération. Le renouvellement de nos instances, l’élargissement de nos métiers et le renforcement de notre présence territoriale traduisent notre ambition : accompagner tous les entrepreneurs-artisans de l’automobile face aux transitions majeures qui traversent le secteur", indique le président.

Outre la gouvernance centrale, l’organisation ajuste ses structures internes. La branche métier carburant élargit son champ d’action et devient la branche des énergies de la mobilité, intégrant autant l’électrification que les carburants alternatifs. La commission sociale évolue, elle aussi. Elle se présente désormais comme la commission sociale, formation et prospective, avec une mission élargie aux besoins d’attractivité et de montée en compétences.

Une représentativité renforcée et un maillage territorial élargi

La fédération poursuit également son travail d’ouverture vers de nouveaux métiers : vitrage, débosselage sans peinture, véhicules d’époque et réparation rapide. Au total, ce sont 20 spécialités qui font désormais partie de son périmètre. Une diversification pensée pour refléter la réalité des ateliers et répondre à des demandes plus ciblées des professionnels.

Sur le terrain, la FNA renforce sa présence avec l’ouverture de nouvelles unions départementales et régionales, notamment en Île-de-France, dans l’Hérault et le Centre-Val de Loire. La création d’une structure dédiée pour la région parisienne répond à l’importance économique de ce territoire et à la densité d’entreprises de services automobiles qui y sont implantées.

Matthieu Schmidt à la tête de First Stop Ayme

First Stop Ayme ouvre un nouveau chapitre et confie sa direction générale à Matthieu Schmidt. Cette nomination intervient dans le sillage du départ d’Éric Brisard, qui avait pris la tête de l'enseigne en 2024. Les deux dirigeants travailleront ensemble jusqu’à la mi-janvier 2026 pour assurer une transition ordonnée.

"Je suis ravi de relever ce nouveau défi, au sein de First Stop Ayme. Un secteur que j’affectionne particulièrement et où j’aurai à cœur de poursuivre le travail entrepris pour renforcer la présence et les performances de l’enseigne dans tout l’Hexagone," indique Matthieu Schmidt.

À 49 ans, ce dernier totalise près de deux décennies d’expérience dans la distribution spécialisée. Il fait ses premières armes chez Euromaster, où il évolue pendant plus de 15 ans au fil de fonctions à responsabilités croissantes. Entré en 1996 comme représentant technico-commercial B2B, il prend rapidement en charge des projets transverses en devenant chef de projet senior entre 1999 et 2003.

En 2004, il s'oriente vers le management opérationnel avec un rôle de chef de région, avant d’être nommé directeur général de la filiale suisse en 2007. Durant cette période, il pilote la transformation de l’activité locale, avec un travail soutenu sur les organisations commerciales et la qualité de service. Son expertise le conduit ensuite, en 2013, à diriger la business unit B2B Industrie d’Euromaster.

J2R#159

Décembre 2025/ Janvier 2026

Mobilians annonce la disparition de Sylvain Cantrel, figure du dépannage-remorquage

C’est avec émotion que Mobilians a annoncé la disparition de Sylvain Cantrel, figure majeure du dépannage-remorquage et trésorier national adjoint de l’organisation. Le président national du métier s’est éteint le 1er décembre 2025, des suites d’une maladie.

L’engagement de Sylvain Cantrel est celui d’un homme qui a consacré sa carrière à défendre ses "compagnons courageux", comme il aimait appeler les professionnels de ce secteur exigeant. Il rejoint le CNPA en 1994, au sein du bureau national du dépannage-remorquage, comme représentant départemental.

Il gravit rapidement les échelons, devient vice-président de la commission nationale aux côtés de Claude Schneider, puis lui succède en 2013 à la présidence du métier.

Un acteur majeur des relations institutionnelles

Parmi ses contributions majeures, il a réussi à structurer les échanges avec les donneurs d’ordre, un terrain longtemps difficile. Sous son impulsion, les liens avec les assisteurs, le ministère de la Justice ou encore l’Aftral se sont renforcés et professionnalisés.

Très investi en Normandie, il présidait depuis 2022 le métier dépannage en Seine-Maritime et à l’échelle régionale, tout en assumant des responsabilités de trésorier régional et national adjoint.

Les membres du bureau national et du bureau restreint ont déjà affirmé leur volonté de poursuivre son travail et de mener à bien les projets qu’il avait engagés.

Dans un message commun, Mobilians et les représentants du métier ont salué sa mémoire : "Merci pour votre énergie, votre dévouement et votre passion du métier. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches en ces moments douloureux."

Maxopièces signe son entrée en région parisienne

Après des années de développement organique, Maxopièces fait son entrée en région parisienne. Cette implantation relève moins d’un plan stratégique que d’une opportunité saisie au bon moment. Début septembre 2025, Frantz Breslauer, patron d’Equiparts, propose à Boris Hourcade, dirigeant de l'entreprise originaire de Chauny, de reprendre son magasin ouvert en 2017 à Lagny-sur-Marne (77). Ce dernier accepte aussitôt et se lance dans l’aventure.

Maxopièces débarque en Seine-et-Marne

L'acquisition, la première pour Maxopièces, représente un défi de taille. Le secteur géographique de la Seine-et-Marne, et plus globalement de l’Île-de-France, a un fort potentiel pour le distributeur. "Ce n’était pas forcément une volonté stratégique, mais une opportunité à saisir. Et on en est ravis", commente Boris Hourcade.

Le dirigeant reconnaît que le challenge est double car Equiparts a connu un démarrage réussi. "C’est une affaire qui réalisait environ 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires il y a deux ans. Son dirigeant souhaitait, dans un marché très concurrentiel, se concentrer sur son activité réparation (Frantz Breslauer est à la tête de deux sites Point S, ndlr). La base clients est saine, j’ai bon espoir de redynamiser l’activité."  

Le gérant de Maxopièces est d’autant plus confiant que la proximité avec le nouveau site de Château-Thierry, distant d'à peine 40 minutes, a donné tout son sens au projet. Par ailleurs, l'équipe de quatre salariés sur place, qui "ont tenu la barre" malgré la situation difficile, semble accueillir favorablement l'arrivée de la nouvelle direction.

Le levier de la diversification pour relancer l'activité

Pour redynamiser ce nouveau point de vente, Maxopièces compte s'appuyer sur l'un de ses points forts : la largeur de son offre de produits. Généraliste reconnu, le distributeur va immédiatement étoffer le catalogue historiquement proposé par Equiparts, qui ne vendait, par exemple, ni fûts d’huile, ni peinture.

"Rien qu’en élargissant l’offre, on va logiquement développer l’activité", estime Boris Hourcade. Géographiquement, ce dernier entend toutefois rester prudent, privilégiant le développement sur l'est de la région, notamment autour de l'A104, pour ne pas "aller concurrencer les distributeurs des départements 93 ou 94".

Le rachat d'Equiparts porte ainsi le nombre de points de vente Maxopièces à cinq, le tout nouveau site de Château-Thierry ayant officiellement ouvert ses portes le 1er octobre. Si le démarrage est jugé encourageant, la montée en puissance prendra un peu de temps.

"Une création prend toujours plus de temps qu’un rachat, mais Château-Thierry devrait vraiment décoller à partir de janvier. Beaucoup de clients attendent simplement de clôturer leurs objectifs avec leurs fournisseurs actuels pour démarrer l’année avec nous", explique le dirigeant.

Auto Précision : le pari de la digitalisation

Parallèlement à son expansion territoriale, le grossiste finalise un investissement majeur : le lancement de sa propre plateforme de commande en ligne, baptisée Auto Précision. Initialement prévu pour la rentrée, le projet a pris du retard compte tenu de sa complexité. Mais l'échéance est désormais fixée au 1er janvier 2026.

Avec ce nouvel outil numérique, l'objectif est de digitaliser 100 % de l'offre du distributeur. "Je pense qu’environ 30 % de notre offre n’apparaissent pas aujourd’hui dans l’outil Carcat (catalogue électronique de LKQ France, ndlr). Résultat : ils achètent ailleurs, faute d’information", regrette Boris Hourcade.

Avec une vitrine complète et claire de toutes ses gammes (pièces, peinture, moteurs, etc.), le dirigeant vise donc une augmentation mécanique du panier moyen de ses clients.

Si l'outil LKQ France sera conservé pour la majorité des clients, une cinquantaine d'entre eux basculeront sur Auto Précision dès le début de l'année. Ce projet mené "à long terme" représente un "important investissement", mais s'avère indispensable pour une entreprise qui a su maintenir une croissance constante, même en 2025.

Malgré un marché ressenti comme "tendu" depuis la rentrée, Maxopièces devrait, en effet, clôturer l'exercice à 7,5 millions d'euros, contre 7 millions l'année précédente. Avec l'effet cumulé des deux nouvelles structures, l'entreprise vise désormais un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2026, confirmant ainsi sa place parmi les distributeurs indépendants les plus dynamiques de la rechange tricolore.

IBIS France fédère une nouvelle fois la réparation-collision

Le palais des congrès du Futuroscope de Poitiers (86) a de nouveau rassemblé, le 18 octobre 2025, l’essentiel du monde de la réparation-collision. Pour la deuxième année consécutive, l’événement IBIS — soutenu par Cesvi France — a réuni assureurs, carrossiers, experts et fournisseurs autour d’un mot d’ordre : "Construire l’avenir ensemble". Six tables rondes ont passé au crible les grandes mutations du marché.

Les assureurs ont ouvert les débats  autour de divers sujets : électrification du parc, dérèglement climatique, arrivée de "l'assurance verte"... Autant de problématiques sur lesquelles l'intelligence artificielle (IA) est en partie mobilisée. "Avec l'IA, la limite n'est plus la technologie, mais la manière dont on va organiser nos outils, explique Angelo Maida, président du groupe Lacour. Où faut-il positionner l'IA pour avoir un retour sur investissement ? Car, elle a bel et bien un coût".

Haro sur les constructeurs

Le ton est monté encore d’un cran lorsque carrossiers et recycleurs ont pris le relais. Romuald Rozet, dirigeant du groupe CDA, est notamment revenu à la fois sur l'outil numérique et les personnes qui lui ont permis de bâtir son réseau de 15 carrosseries. Tandis que Johan Renaud, PDG de GPA, a témoigné que son "plus gros travail aura été de devenir un leader et d'orienter les équipes en percevant les signaux faibles de l'évolution du secteur". Une recette compliquée, qui lui a néanmoins permis de transformer le centre VHU familial en grande entreprise de recyclage multisite reconnu, sans renier ses valeurs.

Les tables rondes suivantes ont insisté sur un impératif devenu incontournable : la coopération entre réparateurs, experts et assureurs. Complexité croissante des véhicules, explosion des coûts de réparation, essor de la réparation durable… Désormais, toutes les parties doivent avancer ensemble. "Il est impératif que la réparation reste rentable avant tout, rappelle fermement Catherine Morhet, responsable administrative et financière du garage Morhet. Autrement, les carrossiers n'auront pas les moyens de s'adapter aux évolutions du parc".

Dans la foulée, réparateurs, assureurs et experts ont aussi ciblé les constructeurs. Accès limité aux données des véhicules, prix des pièces en hausse, design toujours plus complexe qui rend la réparation plus difficile qu’un remplacement coûteux… Sans oublier un engagement jugé timide en faveur du réemploi. Les griefs étaient nombreux.

Refus de la "voiture jetable"

Stellantis a répliqué par la voix de sa vice-présidente mondiale des pièces et services, Sylvie Layec, qui n’a pas esquivé le débat. "J'ai compris que nous étions les méchants. Mais nous avons pourtant fait notre part du travail, en travaillant sur des matériaux recyclables et des véhicules propres". Elle va plus loin : "Nous développons des solutions de réparation pour garder les véhicules plus de 15 ans". L’objectif est clair : rejeter la tentation de la "voiture jetable" attribuée à certains modèles d’Amérique du Nord ou de Chine.

Du reste, les réparateurs s'organisent aussi – notamment avec le technocentre du Cesvi – pour progresser techniquement et faire reculer l'envoi à la casse de véhicules économiquement irréparables. La montée en puissance des réseaux de réparateurs indépendants – thème de la dernière table ronde – avec l'appui de partenaires (comme les fabricants de peinture) soutient la croissance nécessaire pour que les ateliers s'adaptent à l'ensemble de ces changements.

Entre ces prises de parole, les nombreux participants – en hausse de 10 % par rapport à 2024, annonce l'organisateur – ont largement pu se rencontrer et échanger. Tous ces acteurs gardent à l'esprit l'importance de se rencontrer et de communiquer – y compris parfois malgré certains désaccords et intérêts contraires – pour résoudre des problèmes en commun. D'ailleurs, ce sera le thème annoncé de la prochaine édition 2026 : "Connecter les acteurs du changement autour du monde". Un programme encore plus ambitieux.

Clap de fin pour Automotive Factory Parts (AFP)

Si l'annonce n'est qu'une demi-surprise, son officialisation reste un petit séisme à l'échelle de la rechange tricolore. Le 20 novembre 2025, le tribunal de commerce de Nanterre (92) a prononcé la liquidation d'Automotive Factory Parts (AFP). La société fondée en 2009 par Serge Falco s'était déclarée en cessation de paiement quelques semaines auparavant.

Basée à Gennevilliers (92), l’entreprise a longtemps été l’une des plus dynamiques ainsi que l’une des plus vastes plateformes indépendantes d’Île-de-France. Depuis l'été 2016, AFP exploitait un entrepôt de 12 000 m2 développés, capables de stocker près de 60 000 références. Il y a encore deux ans, elle présentait un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros.

Sans son fondateur, AFP n'était plus vraiment AFP

Dès lors, comment expliquer une chute aussi brutale ? L'une des réponses tient en grande partie dans la disparition soudaine de son dirigeant-fondateur en janvier 2024. Professionnel aguerri, observateur averti et personnage attachant, Serge Falco portait à bout de bras une entité qu'il avait bâtie après avoir évolué chez plusieurs équipementiers (Magneti Marelli, etc.) et distributeurs (Cecauto, Orion).

Sans lui, AFP n'était plus vraiment AFP. Ses héritiers ne souhaitant pas prendre la relève, c'est IDLP, actionnaire minoritaire de la plateforme, qui avait pris le relais. Le groupe de la famille Godefroy avait même dépêché l'un de ses fidèles, Philippe Gougeon, pour assurer la continuité et gérer les affaires courantes. Mais leurs efforts n'ont pas été récompensés et la situation s'est rapidement dégradée. En moins de deux ans, le CA de la société a été divisé par quatre.

Aucune piste de reprise n'a abouti

Si la question d'une reprise par IDLP aurait pu se poser, il n'en a, en réalité, jamais été question. "Nous avons déjà deux sites à Gennevilliers, rappelle Fabrice Godefroy, son directeur général. Ce n'était pas viable pour nous d'en avoir un troisième." "Pour autant, on a tout fait pour maintenir l'entreprise à flot", affirme-t-il à plusieurs reprises.

"Alors même que nous n'avions qu'une part infime dans le capital d'AFP, nous nous sommes engagés pendant des mois pour tenter de trouver une solution. Deux ans c'est long… Il y a eu plusieurs pistes, qui ont été plus ou moins loin, avec différents profils de repreneurs mais rien n'a jamais abouti. Jusqu'à Equip Auto, on y croyait mais après le salon on a compris que ça ne fonctionnerait pas."

Reste-t-il un dernier espoir ?

Pour le dirigeant le cœur du problème, mais aussi quelque part la magie du sujet, tient précisément dans la perte du fondateur. "Serge, comme dans beaucoup de petites structures, était omniprésent et cumulait plusieurs responsabilités. C'était impressionnant de voir tout ce qu'il faisait. Avec son départ, c'est l'ADN d'AFP qui est parti et tout est devenu plus difficile. La société tenait grâce à lui."

Maintenant que la liquidation a été actée, un rebondissement est-il encore possible, permettant au passage de sauver la douzaine de salariés ? "Si pendant deux ans, rien n'a abouti, je ne vois pas pourquoi les choses bougeraient maintenant" analyse Fabrice Godefroy. Si un ultime espoir demeure, l'histoire d'AFP semble malgré tout sur le point de s'arrêter. Une triste conclusion.

Cyril Blazère (AAG) : "Napa représente près de 15 % de notre chiffre d’affaires poids lourd"

Le Journal de la Rechange et de la Réparation : L’activité poids lourd reste sous pression en 2025. Quel premier bilan pouvez-vous tirer de cet exercice, même s’il n’est pas encore terminé ?

Cyril Blazère : Le marché reste effectivement compliqué. De notre côté, nous distinguons deux volets d’activité : la partie négoce – c’est-à-dire la vente de pièces – et la partie ateliers, puisque nos filiales exploitent plusieurs sites de maintenance poids lourd.

Sur la partie négoce, nous tirons plutôt bien notre épingle du jeu. Notre activité est en progression par rapport à 2024, ce qui signifie, selon les données de la Feda, que nous sommes en position de gain de part de marché. En revanche, nous rencontrons des difficultés sur la partie atelier. Pas en termes de rentabilité, mais de ressources humaines : une quinzaine de postes de mécaniciens poids lourd restent ouverts.

Quand on sait ce que représente en chiffre d’affaires un poste de mécanicien, et la marge qui y est associée, c’est un vrai frein. La comparaison avec 2024 est donc un peu dégradée sur ce plan. Les difficultés de recrutement dans les ateliers ne datent pas d’hier, mais elles se sont encore accentuées ces derniers mois, notamment dans certaines régions où la situation devient critique.

J2R : Vous disiez que la partie négoce restait dynamique, grâce à plusieurs actions que vous avez engagées. Pouvez-vous nous en citer quelques-unes ?

C.B. : Notre ambition est d’enrichir en permanence notre catalogue, avec un assortiment toujours plus large, grâce à de nouveaux fournisseurs. Nous avons aussi fortement développé notre marque de distributeur, Napa. En 2024, son chiffre d’affaires a progressé de 25 %.

Et en 2025, la croissance se poursuit, portée par des actions ciblées et l’arrivée de nouvelles gammes : liquides de refroidissement, témoins d’usure, capteurs ABS, capteurs NOx, etc. Nous intégrons sans cesse de nouveaux produits dans notre MDD, ce qui nous permet de consolider notre position sur le segment "medium".

Par ailleurs, nous avons renforcé nos actions auprès des grands comptes. Le paysage du transport évolue : certaines sociétés sont rachetées, d’autres rejoignent des groupements tels qu’Astre, Flo ou Tred Union. Nous avons donc mis en place une politique spécifique pour ces clients, afin d’être présents et identifiés auprès de ces grands acteurs.

J2R : Et du côté de vos fournisseurs, rencontrez-vous encore des problèmes d’approvisionnement ?

C.B. : Non, pas particulièrement. Les tensions que nous avions observées en 2022 et 2023, après la pandémie de Covid, sont derrière nous. Les approvisionnements se sont normalisés et les réassorts sur nos plateformes fonctionnent de manière fluide.

J2R : La marque Napa prend visiblement de plus en plus d’importance dans votre stratégie commerciale. Comment expliquez-vous son succès ? Est-ce lié à l’évolution de la demande, au vieillissement du parc ?

C.B. : La progression de Napa s’explique par plusieurs facteurs complémentaires. Tout d’abord, le vieillissement du parc poids lourd joue un rôle déterminant. En France, l’âge moyen des véhicules ne cesse d’augmenter, et les transporteurs qui exploitent des camions de plus de 5 ans recherchent des solutions d’entretien plus économiques, tout en exigeant un niveau de qualité conforme aux standards des pièces d’origine.

Cette tendance pousse naturellement le marché vers des marques alternatives capables de proposer des produits fiables à un coût maîtrisé. Le rapport qualité/prix est ainsi devenu un critère décisif pour de nombreux gestionnaires de flotte, soucieux d’optimiser leur coût total de possession (TCO) sans sacrifier la disponibilité ni la sécurité des véhicules. Parallèlement, nous avons observé une montée en gamme significative de nos produits Napa.

Depuis plusieurs années, nous menons un travail de fond sur la sélection des fournisseurs, les processus de validation technique et le contrôle qualité. Cette exigence porte ses fruits : aujourd’hui, la marque bénéficie d’une reconnaissance solide auprès des distributeurs et des réparateurs. L’enrichissement constant du catalogue, avec l’introduction régulière de nouvelles références couvrant toujours plus de familles de produits, renforce encore son attractivité.

Grâce à cette dynamique, Napa représente désormais entre 13 et 15 % du chiffre d’affaires poids lourd d’Alliance Automotive Group France, un poids en constante progression au sein de notre portefeuille de marques.

J2R : Quel est l’état de votre réseau de distributeurs et de réparateurs ?

C.B. : Nous comptons environ 320 points de service, répartis entre 120 G-Truck, une centaine de MP-Truck et une centaine de Top Truck. Cela nous positionne comme le deuxième réseau poids lourd en France, juste derrière Renault Trucks, qui en compte environ 350. Ce maillage dense est un atout majeur, notamment pour répondre aux besoins des grands comptes évoqués tout à l’heure.

Nous cherchons encore à combler quelques zones blanches et à densifier notre présence, en particulier avec le réseau Top Truck, où nous avons encore un bon potentiel de développement pour gagner en capillarité.

J2R : Qu’en est-il du label dédié aux VU, Utilitaire Service Center ?

C.B. : Historiquement, le label Utilitaire Service Center dépendait du pôle poids lourd. Avec la réorganisation d’Alliance Automotive Group, il a été transféré au pôle VL, qui l’a rebaptisé Répar’Utilitaire.

Mais nous avons constaté que ce segment correspond davantage à une clientèle de professionnels BtoB, à 95 %, dont les besoins s’apparentent davantage à ceux du poids lourd qu’à ceux du VL.

La décision a donc été prise de rapprocher à nouveau ce label du pôle poids lourd. À partir de la fin de l’année, je reprends donc la gestion de Répar’Utilitaire.

Aujourd’hui, nous comptons environ 60 sites, avec pour objectif d’en avoir 150 à 160 d’ici 2027. C’est un axe de développement important : le parc de poids lourds français compte environ 600 000 véhicules, alors que le parc d’utilitaires dépasse six millions. C’est un marché considérable, où les attentes principales – réactivité et disponibilité – sont proches de celles du poids lourd.

J2R : L’économie circulaire est un autre axe fort du groupe, notamment avec le label Back2Car. Pour l’instant, cette activité est centrée sur le véhicule léger. Envisagez-vous une extension au poids lourd ?

C.B. : Oui, c’est une piste de travail. Aujourd’hui, Back2Car s’adresse à 99,9 % au monde du VL, mais les équipes étudient la faisabilité d’une offre dédiée au poids lourd. Nous en sommes encore au stade de la réflexion, mais il est probable qu’à court terme, nous développions une gamme Back2Car PL, afin de proposer une nouvelle catégorie de produits à nos clients.

J2R : Vous avez intégré le groupe métier VI de la Feda au cours de l’année. Quel rôle souhaitez-vous y jouer ?

C.B. : Je suis effectivement très enthousiaste de participer à ce groupe métier. Mon rôle sera avant tout de travailler avec les autres membres du groupe, sur des sujets généraux, et d’apporter mon expertise individuelle afin de servir les intérêts collectifs de la profession.

Florence Gete quitte la présidence du GAAP 

En cette fin d’année, la direction du Groupement des agents automobiles Peugeot (GAAP) est en pleine réorganisation. Après la nomination d’Éric Moll en tant que directeur général début septembre 2025, Florence Gete a annoncé lors d’une assemblée générale, le 22 novembre 2025, qu’elle cédait sa place à la présidence de l'organisation. Karim Hamadache, vice-président du groupement, agent Peugeot et Renault à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, a été nommé pour la remplacer.

Agent de la marque au lion en Auvergne-Rhône-Alpes, Florence Gete a consacré plus de 20 ans de sa carrière au GAAP, dont 10 ans à la présidence du groupement. Cinq mandats marqués par "les négociations contractuelles, la création de Stellantis et le Green Deal", comme elle le précise dans son post LinkedIn. "Je me suis battue pour garder notre indépendance avec toujours la volonté de faire rayonner la marque", ajoute-t-elle. 

Florence Gete et Karim Hamadache GAAP

Florence Gete et Karim Hamadache, alors respectivement présidente et vice-président du GAAP. ©LinkedIn-GAAP

Elle intègre l’organisation professionnelle en 2005 en tant que membre du bureau régional avant de devenir, en 2007, première déléguée de la région Sud-Est. Florence Gete devient par la suite vice-présidente nationale auprès de Jérôme Flachy pendant six ans.

"J’ai toujours essayé de trouver le juste équilibre dans la relation constructeur-concessionnaire-agent, en essayant de comprendre les enjeux et responsabilités de chacun. Je pars avec le sentiment d'un cycle accompli, je laisse un groupement organisé, fort et reconnu", conclut-elle dans son message sur le réseau social.

Mister-Auto : Paul Rolland est nommé directeur commercial et marketing BtoB

À compter du 1er décembre 2025, Mister-Auto confie ses activités commerciales et marketing BtoB à Paul Rolland. Rattaché à Jean-Michel Booh-Begue, directeur des opérations, ce dernier rejoint également le comité de direction. Il remplace Jérémy Chouteau, parti chez Exadis. Parmi ses missions, Paul Rolland a pour objectif d’accélérer la croissance de l’offre Mister-Auto Pro, qui représente déjà plus de 20 % du mix, contre 15 % deux ans plus tôt.

"Nous avons identifié en Paul Rolland la personnalité idéale pour poursuivre la promotion de Mister-Auto Pro et incarner son identité. Sa connaissance du marché, sa dimension humaine, et sa curiosité lui confèrent de réelles qualités sur un secteur où le sens de l’écoute et la technicité cohabitent. Nous avons toute confiance en sa capacité à accompagner Mister-Auto Pro vers son objectif de doubler son activité d’ici 2028", a déclaré Jean-Michel Booh-Begue.

Avant de rejoindre la filiale du groupe Stellantis, Paul Rolland a œuvré pour plusieurs équipementiers majeurs. Il a notamment exercé en tant que chef de produits entre 2008 et 2012 pour Hella, avant de rejoindre le groupe Delphi. Il y occupe différents postes, dont celui de responsable grands comptes France entre 2017 et 2020.

Il rallie ensuite les équipes de BorgWarner en tant que responsable commercial grands comptes jusqu’en 2023. Par la suite, il intègre ITW Automotive Aftermarket Europe pour prendre la direction commerciale France et Benelux.

LKQ veut simplifier la réparation des batteries haute tension

Face à des coûts d’équipement encore difficiles à absorber, nombre d’ateliers renoncent aux interventions sur les batteries haute tension. LKQ veut inverser cette logique au Royaume-Uni avec LKQ Electriq, nouvelle structure dédiée au soutien technique des garages et carrossiers.

Une solution pour externaliser les prestations sur les motorisations électriques

LKQ Electriq s’appuie sur l’expertise développée par Cedar Electric. Cette société anglaise dirigée par Kevin Pearce et Matthew Copp s’est spécialisée dans la réparation de motorisations électriques. Avec le soutien du groupe LKQ, elle propose un recours externalisé pour les diagnostics et réparations avancées, sans pousser les ateliers à investir dans des installations coûteuses.

"Au cours de la dernière décennie, nous avons travaillé pour prouver que des réparations sûres et fiables des batteries et des composants haute tension des véhicules électriques peuvent être effectuées en dehors des canaux OEM. Avec LKQ Electriq, nous mettons ce savoir-faire à la disposition des garages et carrosseries, leur permettant ainsi d'accepter des interventions sur des véhicules électriques qu'ils auraient autrement dues refuser", précise Matt Copp.

Une alternative au "tout remplacement"

Pour les automobilistes, l’intérêt est également économique : un remplacement complet de batterie reste hors de portée pour une grande partie du parc roulant. En proposant des solutions de remise en état ciblées, LKQ Electriq promet de réduire la facture et d’offrir une réponse viable.

Cette initiative répond aussi à une logique de durabilité : retarder la substitution complète des modules et optimiser la durée de vie des ensembles haute tension. "Nos solutions de réparation uniques évitent le remplacement complet de la batterie, ce qui permet aux véhicules électriques de fonctionner de manière plus durable", confirme Matt Copp.

Précisons que le lancement de LKQ Electriq s’inscrit dans une stratégie plus large déjà engagée par le groupe américain en Europe. Depuis 2021, il a notamment amorcé une montée en compétences des ateliers indépendants avec Moobi, un programme intégrant pièces, outillage, formation, assistance technique et solutions de recharge.

Ital Express élargit son terrain de jeu et vise l’Europe

L’information a circulé rapidement dans les allées de Solutrans : Ital Express vient de mettre un pied en Suisse italienne. Le distributeur de pièces poids lourds a, en effet, officialisé la reprise de Ticino Ricambi, structure spécialisée dans la pièce de carrosserie. Cette jeune entreprise, très digitalisée, a immédiatement séduit Patrice Claverie, patron d’Ital Express. "C’est une entreprise très dynamique, presque geek dans son approche, qui utilise énormément les outils web", confirme le dirigeant.

Une stratégie d’acquisitions désormais transfrontalière

Ce rachat succède à celui de Sidexport, finalisé un an plus tôt en Italie, à Turin. L’entreprise est également spécialisée dans la pièce de carrosserie pour véhicules légers et utilitaires. Elle dispose d’un entrepôt de 15 000 m² et d’un catalogue avec plus de 25 000 références. Son chiffre d’affaires annuel s’élève à environ 30 millions d’euros.

Avec ces deux opérations, Ital Express accélère la diversification de ses activités tout en se lançant à l’international. "Notre objectif est de transformer une PME française en petit groupe européen", confie Patrice Claverie.

Ces intégrations ouvrent d’ailleurs des pistes de synergies, notamment sur la logistique. Ital Express vient, à cette fin, de nommer un responsable supply chain afin d’améliorer les flux entre fournisseurs, entrepôts et clients. "La supply chain ne peut pas se piloter uniquement avec une vision financière. Il faut aussi une vision client et marché", précise le dirigeant.

Ital Express développe sa MDD

En plein développement à l’export, la société tricolore peut également s'appuyer sur une dynamique positive dans l’Hexagone. Après une année 2024 délicate, l’exercice en cours s’est révélé plus favorable même si la conjoncture reste tendue, souligne Patrice Claverie. "La filière transport est fragilisée et on observe une disparition progressive des petits transporteurs."

Dans ce contexte, le distributeur a axé sa stratégie commerciale sur l’expansion de sa marque privée TTP (Truck Trailer Parts), développée avec trois distributeurs ibériques et italiens. "Ensemble, nous devenons significatifs. On essaie d’être plus petits, mais plus flexibles et plus malins", glisse Patrice Claverie. Mais ce dernier reste prudent et limite cette MDD à quelques lignes de produits de consommation courante.

Cette approche pragmatique paraît d’autant plus opportune que certaines activités du groupe restent fluctuantes. C’est le cas de la vente de pièces pour engins de motoculture et agricoles via Anjou Diffusion (racheté en 2020) et DPM (2023), qui reste très dépendante des conditions météo. "En juin et juillet, nous avons bu la tasse. Mais cela fait partie du métier : il y a des années très bonnes et d’autres un peu moins", rappelle le dirigeant.

Une indépendance revendiquée

Face à ces aléas, Ital Express entend accélérer la structuration de son outil logistique. Le groupe souhaite notamment moderniser son site de Châlons-en-Champagne (51), avec des développements informatiques destinés à accélérer la préparation de commandes et raccourcir les délais d’approvisionnement.

Des projets ambitieux pour le distributeur qui devrait franchir cette année le seuil symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré cette croissance dynamique, Patrice Claverie ne voit pas l’intérêt de s’adosser à un groupement ou à une centrale internationale dans la phase actuelle. "Nous sommes droits dans nos bottes. Nous avons notre stratégie, et pour l’instant, nous n’avons besoin de personne pour la mener", conclut Patrice Claverie.

R-M lance un apprêt mouillé sur mouillé entièrement biosourcé

R-M lance un nouvel apprêt, Race-Wet-Fill-R, certifié Ccycled. Cette certification interne à BASF garantit que le produit est intégralement biosourcé, les composants pétroliers ayant été remplacés par des équivalents issus de la chimie végétale. Ce mouillé sur mouillé s’inscrit donc dans la gamme écoresponsable Agilis, au sein de la famille e’Sense. Il reste compatible avec les bases R-M et avec le vernis Race Finish-R, lui aussi certifié Ccycled.

Seulement cinq minutes d'évaporation

"Cet apprêt innovant soutient l’économie circulaire en minimisant les déchets et en réduisant les émissions de CO₂, tout en accélérant l’efficacité des processus pour nos clients", affirme Rahel Reichmann, responsable du développement durable pour les solutions de réparation automobile mondiales chez BASF Coatings.

L’intérêt est également énergétique : ce produit réclame moins de ressources tout en restant rapide à mettre en œuvre. Il s’applique sur des fonds déjà préparés, puis cinq minutes d’évaporation suffisent avant la pose des couches de finition.

Avec cet apprêt, les temps de préparation et d’étuvage diminuent par rapport aux produits courants. La marque affirme par ailleurs que ces gains ne se font pas au détriment de la qualité, la finition restant au niveau des standards R-M.

À Montajault, Autodistribution dévoile les coulisses de Reboost

Niterra élargit ses gammes NTK pour muscler son offre aftermarket en Europe

Déjà en vue au salon Equip Auto aux côtés de sa maison mère Niterra, NTK poursuit son ascension sur le marché de la rechange. L’entreprise japonaise, reconnue pour ses bougies d’allumage et ses capteurs, déploie cette année une extension de ses gammes.

Vannes EGR : 32 nouvelles références 

Élément clé du système d’échappement, la vanne EGR contribue à la réduction des émissions en abaissant la température de combustion. La gamme de Niterra, composée jusqu’ici de 152 références, s’élargit avec 32 nouveaux produits couvrant un parc de 22,8 millions de véhicules. D’ici 2027, cette extension menée sur trois ans permettra au groupe d’atteindre 54 % de couverture du parc européen, soit un gain de neuf points. 

Déjà installés sur l'ensemble des véhicules diesel et sur un tiers des moteurs essence, ces composants jouent un rôle essentiel dans le respect des normes européennes d’émissions. Parmi les 32 nouvelles références, onze sont destinées aux principaux constructeurs tels que Volkswagen, Mercedes-Benz, Nissan ou Renault.

La référence EGPO-N187 couvre par exemple la Skoda Octavia, tandis que la EGE5-A207 équipe les Nissan Qashqai et Dacia Duster. À elles seules, ces références représentent 11,9 millions de véhicules et contribuent à hauteur de quatre points à la progression de la couverture de l’équipementier.

Les 21 autres références ciblent de leur côté les VUL (Mercedes-Benz Vito, Renault Trafic III) ainsi que plusieurs modèles premium du parc VL, tels que l’Audi A3 ou la BMW Série 3. Elles couvrent 10,9 millions de véhicules supplémentaires, soit cinq points de couverture additionnelle.

Sondes Lambda, objectif 30 millions de véhicules en plus

Autre nouveauté majeure : l’enrichissement de la gamme de sondes Lambda avec 52 nouvelles références, dont 36 déjà disponibles à la vente. Parmi elles, six sont inédites sur le marché, couvrant à elles seules plus de neuf millions de véhicules. 

Indispensables à la gestion moteur, les sondes Lambda transmettent en continu à l’unité de contrôle les données nécessaires pour ajuster le mélange air/carburant et optimiser la combustion. Parmi les modèles concernés : les citadines Skoda Citigo, SEAT Mii ou VW up!, ainsi que les crossovers très diffusés que sont les Renault Captur ou Nissan Juke. Au total, cette extension permettra d’équiper 30 millions de véhicules supplémentaires à l’échelle européenne. Elle portera aussi la couverture de la gamme Lambda, déjà de 70 %, à un niveau encore supérieur, avec quatre points gagnés.

En parallèle, le groupe a mené une refonte de son catalogue. 250 références ont ainsi été révisées, ajoutant 20 millions de véhicules supplémentaires à sa couverture. Toutes ces nouvelles références sont d'ores et déjà accessibles sur la plateforme digitale TecDoc de l'équipementier japonais et seront intégrées aux prochains catalogues imprimés NTK.

Des évolutions qui coïncident avec les ambitions du groupe : consolider sa présence et sa position sur le marché européen. "Grâce à ces extensions de gammes de vannes EGR et de sondes Lambda de marque NTK, nous renforçons progressivement notre position de leader en rechange, en affichant l'un des niveaux de couverture les plus élevés parmi les fabricants haut de gamme du secteur. Au-delà des nouvelles opportunités commerciales générées, cela démontre une fois de plus notre engagement continu à fournir des produits de qualité supérieure à nos partenaires et, in fine, aux automobilistes", résume Frank Massia, directeur marketing aftermarket EMEA chez Niterra EMEA GmbH.

Contrôle technique pour les véhicules de plus de dix ans : l'UE tire le frein à main

Le volet le plus sensible du projet européen sur le contrôle technique n’ira pas plus loin. Réunis le 21 novembre 2025 au sein du Comité des représentants permanents des gouvernements des États membres de l'Union européenne (Coreper), les participants ont décidé de retirer l’obligation de contrôle technique annuel pour les véhicules légers de plus de dix ans. La Commission souhaitait instaurer cette mesure pour renforcer la surveillance du parc vieillissant.

La France, l’Allemagne et plusieurs capitales avaient fait connaître leur opposition, jugeant la proposition disproportionnée au regard des enjeux de sécurité routière et du coût qu’elle aurait généré.

Les États maintiennent les exemptions pour les motos

Autre point de crispation : l’extension du contrôle technique périodique aux motos de plus de 125 cm³. Bruxelles voulait rendre cette obligation systématique, même pour les pays disposant aujourd’hui de dispositifs alternatifs. Là encore, les États ont choisi de revenir en arrière et de maintenir les exemptions existantes. Une position qui rejoint les réserves exprimées notamment par Paris.

Rappels automobiles : le contrôle technique en première ligne ?

La position du Conseil doit encore être formellement validée par les ministres des transports lors de leur réunion du 4 décembre 2025. Le processus législatif reste toutefois loin d’être achevé. Le Parlement européen n’adoptera sa propre ligne que le 18 mars 2026, après présentation du rapport de Jens Gieseke (PPE) le 12 janvier. Les négociations interinstitutionnelles n’interviendront qu’à l’issue de cette séquence, repoussant d’autant toute décision définitive.

Inter Cars débarque bientôt en France

Pour Inter Cars, leader polonais de la distribution de pièces de rechange, le moment est venu de se tourner vers l’ouest. Après avoir conquis une partie des pays de l’Europe de l’Est, Maciej Oleksowicz, président du groupe, entend accélérer son expansion sur le Vieux Continent.

"Nous voyons deux marchés clés aujourd’hui : l’Allemagne et l’Autriche. Il faut suivre la logique logistique et assembler tous les maillons dans un réseau cohérent", explique-t-il à nos confrères de Puls Biznesu.

L’Allemagne comme pivot stratégique

Si Inter Cars a déjà un pied en Allemagne, il reste pour l’heure à consolider. "Nous sommes dans le top 10, mais sans présence physique. Cette position, nous la devons à l’e-commerce et à la vente à de petits distributeurs et magasins", rappelle Maciej Oleksowicz. La couverture directe des ateliers se limite aujourd’hui à une zone frontalière d’environ 100 km desservie depuis les entrepôts polonais et tchèques.

Mais la bascule opérationnelle vient d’être enclenchée. "Nous avons créé cette année une filiale allemande, nous allons construire de petits entrepôts et adapter notre système informatique au travail avec les ateliers", précise le dirigeant.

Objectif : faire de l’Allemagne le premier marché du groupe en cinq à sept ans, en capitalisant sur un tissu local fragilisé par la consolidation. "Il ne reste pratiquement plus de grossistes allemands indépendants. Beaucoup ont été repris par des institutions financières et accumulent les difficultés. Il n’y aura pas de meilleur moment pour y aller", estime-t-il.

Et la France ?

L’expansion vers l’ouest s’inscrit dans une trajectoire à plusieurs étages. Les Balkans (Kosovo, Monténégro, Macédoine, Albanie) permettent de densifier le réseau. La Scandinavie reste un marché observé de près pour sa maturité et son parc largement électrifié. Mais la véritable marche se joue en Europe occidentale, où Inter Cars prépare une montée en puissance progressive.

"Nous n’irons pas en Espagne aujourd’hui. Nous allons d’abord nous développer en Allemagne, puis entrer en France. L’Espagne viendra plus tard", détaille Maciej Oleksowicz. Pour la France, l’horizon est posé : une implantation dans trois à cinq ans, suivant la consolidation des infrastructures allemandes.

L’Italie fait, elle, l’objet d’un redéploiement complet. Présent depuis longtemps sur le marché transalpin, le groupe admet avoir raté son entrée. "Nous avons fait l’erreur de travailler essentiellement avec des magasins, sans construire de compétences locales. Nous cherchions le volume, pas une présence durable", reconnaît son président. Le redémarrage s’appuiera sur la grande plateforme logistique de Zagreb, en Croatie, pour couvrir d’abord le nord du pays avant de descendre vers le sud.

Les atouts du modèle Inter Cars

Si le groupe polonais estime disposer d’une carte à jouer à l’Ouest, c’est grâce à un modèle éprouvé en Europe centrale. La largeur du catalogue reste un atout stratégique pour le géant polonais. "Notre assortiment compte environ 750 000 références. Un atelier sait qu’il peut tout acheter chez nous, de la petite vis au plus gros composant", souligne Maciej Oleksowicz.

Autre pilier : l’organisation commerciale, fondée sur des sociétés locales chargées du contact terrain avec près de 200 000 clients. Ce qui lui permet de conjuguer effet d’échelle et agilité. Mais la véritable ligne directrice d'Inter Cars reste l’optimisation de la productivité en atelier. "Le temps d’un mécanicien vaut de plus en plus. Beaucoup de concurrents se battent sur quelques centimes, alors que la vraie valeur, c’est le temps", insiste Maciej Oleksowicz.

Une stratégie de croissance organique privilégiée

Pour mener à bien son plan de conquête, Inter Cars semble écarter la voie des acquisitions, pourtant fréquente dans le secteur. "Nous voulons nous développer par croissance organique, pas à travers des fusions. Quand on rachète un distributeur, on hérite d’une offre, de systèmes et de processus qu’il faut harmoniser. Pendant un an ou plus, on se concentre sur l’interne, pas sur le client", argumente Maciej Oleksowicz.

Le groupe entend donc reproduire sa méthode : une logistique réactive, un assortiment large et des équipes locales en prise directe avec les ateliers. Quant aux craintes de rejet culturel, le dirigeant les balaye : "Ce sujet revient trop souvent. En Autriche, on se demandait si des ateliers accepteraient d’acheter des pièces à une société polonaise. La réalité est simple : le marché européen est ouvert, et ce qui compte, c’est l’offre".

Filtration : Mann+Hummel mise sur la proximité pour rester leader

Accompagner ses clients du premier au dernier kilomètre, telle est la priorité assumée par Mann+Hummel. Une nouvelle fois présent à Solutrans via sa marque Mann-Filter, l'équipementier allemand a tenu à affirmer ses ambitions : maintenir son leadership dans les solutions de filtration destinées à la mobilité lourde. Avec 98 % du parc roulant VL et PL couvert, la qualité n’est plus un sujet. Désormais, c’est par la satisfaction client que le groupe entend conserver son avance.

"Aujourd'hui, la question qu'on se pose c'est comment on arrive à répondre aux besoins de chaque client qui est différent", explique Matthias Heu, responsable du secteur IAM, région nord-ouest pour Mann+Hummel. Pour trouver la réponse, l’entreprise assume une stratégie pédagogique autour de son monoproduit, la filtration, trop souvent sous-estimée dans les opérations de maintenance. "C'est vraiment une mission d'expliquer en quoi la filtration est importante. Quand on fait une vidange, il y a la filtration. Quand on fait des remplacements de maintenance, il y a la filtration qui rentre en jeu", analyse Philippe Astier, directeur commercial France et Benelux chez Mann+Hummel.

Des gammes adaptées aux usages

L'accompagnement des clients passe aussi par un savoir-faire technologique. Sur son stand, le fabricant a ainsi mis en avant trois filtres d'habitacle : classique, charbon actif et anti-allergène. Objectif : améliorer le confort des conducteurs à l'intérieur du véhicule en réduisant les particules nocives. "Il faut savoir que la cabine d'un camion est cinq fois plus polluée que l'air extérieur. Il y a une vraie prise de conscience pour les chauffeurs, pour qu'ils soient dans de bonnes conditions de conduite", explique Matthias Heu.

Matthias Heu, responsable de secteur IAM pour la région Nord-Ouest chez Mann+Hummel explique l'importance du filtre à huile de transmission Mann-Filter W 7071 pour les véhicules électriques ©Mann-Filter

Matthias Heu, responsable de secteur IAM pour la région nord-ouest chez Mann+Hummel, explique l'importance du filtre à huile de transmission Mann-Filter W 7071 pour les véhicules électriques. ©Mann-Filter

Autre exemple : les cartouches dessiccateurs, désormais distinguées par un code couleur pour guider l’utilisateur selon l’usage ou les caractéristiques du véhicule. Mais l’entreprise ne se limite pas aux besoins actuels. Pour rester leader, elle dit devoir "réagir deux fois plus vite que le marché" et prépare déjà les technologies à venir. "On se concentre sur la partie hydrogène, électrification et hybridation qui nous paraît être le marché de demain", souligne Matthias Heu.

Des produits certifiés et durables

Un filtre à huile dédié aux groupes motopropulseurs 100 % électriques était ainsi présenté sur le salon. Le groupe développe également des filtres à partir de bouteilles recyclées, preuve de son engagement en matière de développement durable.

Certifié Ecovadis et Gold, Mann-Filter vient d'ailleurs de recevoir le Prix de l'Innovation de la Clepa dans la catégorie "Environnement". "C'est peut-être la plus belle récompense aujourd'hui", conclut Philippe Astier. De quoi conforter une stratégie où innovation et proximité client vont de pair.

Pièces de rechange : un marché qui s’essouffle ?

Le marché de la pièce avance en terrain connu : lentement, mais sûrement. D’après le baromètre Feda d’octobre 2025, l’activité des distributeurs progresse une nouvelle fois de 1 %. Ce léger regain s’inscrit dans la continuité de septembre, même si le rythme reste contenu. Sur dix mois, la croissance reste faible et atteint globalement +0,6 %.

Les activités VL et PL sont d’ailleurs logées à la même enseigne. Le premier segment s’établit à +1 % en octobre, porté par les prestations ateliers (+10,5 %) et peinture/carrosserie sans surprise (+1,5 %). Le PL évolue au même rythme, avec une hausse homogène des différentes familles, dont un bond notable de l’équipement et de l’outillage (+11 %). En cumul sur dix mois, le VL progresse de 0,5 % tandis que le PL avance de 0,9 %.

Des prévisions peu optimistes

L’autre indicateur clé, celui du commerce de gros publié par la CGF, confirme la décélération des ventes de pièces de rechange après un printemps porteur. Ce baromètre souligne un ralentissement général de la consommation et des investissements, sur fond d’incertitude économique et politique.

Dans ce climat, les professionnels interrogés se montrent plus prudents : les anticipations d’activité deviennent moins favorables. En effet, la part des distributeurs qui attendent une hausse recule à 20 %, tandis que 16 % anticipent une baisse.

TVI : un nouveau shop pour doper la productivité du réseau

Dans les ateliers poids lourds, le rythme ne faiblit pas, porté par un parc vieillissant et des équipes souvent incomplètes. Entre des délais serrés, des immobilisations à limiter et une offre de pièces toujours plus vaste, identifier rapidement la bonne référence devient un exercice délicat. C’est pour répondre à cette réalité de terrain que le réseau TVI a entièrement repensé son site de commandes, qu’il a baptisé "Shop TVI".

"Identifier la bonne pièce au bon moment peut vite devenir un casse-tête : références multiples, catalogues dispersés, informations techniques incomplètes… autant de freins qui font perdre du temps et de la fiabilité", résume Marie Savarieau, responsable marketing et RH du groupe Savarieau, membre du réseau TVI.

Une identification facilitée pour tous les véhicules

Shop TVI veut être la réponse à ces problématiques. L’outil regroupe, dans un espace unique, l’identification des références constructeurs, les équivalences, la disponibilité, les prix et la commande. "Notre objectif est de proposer une solution unique, qui regroupe en un seul et même espace toutes les fonctions essentielles", poursuit Marie Savarieau.

Le portail permet notamment d’accéder à 2,8 millions de références issues de plus de 210 équipementiers, avec une livraison en moins de 24 heures depuis la plateforme logistique Cedilog. La recherche s’effectue directement à partir des planches constructeurs, garantissant une identification plus sécurisée des pièces, qu’il s’agisse d’un tracteur, d’une semi-remorque, d’un utilitaire ou d’un véhicule léger.

Une plateforme unifiée VI–VL grâce à l’Agra

Ce nouveau site est aussi le fruit d’une collaboration renforcée au sein du groupement Autolia, dont TVI fait partie. Le groupement y a, en effet, intégré la solution de l’Agra, spécialiste de la pièce VL, pour proposer un parcours unique. "Nous avons encapsulé la solution du groupement Agra pour ouvrir une plateforme unique permettant à nos adhérents d’acheter, via un seul canal, la pièce automobile comme la pièce poids lourd, avec accès à l’ensemble des plateformes de l’Agra et une commande depuis le même outil", confirme Benoît Migeon, directeur général de TVI.

Grâce à cette intégration, les centres et agents TVI peuvent désormais commander plus de 140 000 références VL supplémentaires, une première pour le réseau. Pour Marie Savarieau, cette ouverture place la nouvelle plateforme "au cœur d’une stratégie multimarque capable de répondre à tous les besoins en pièces, pour tous types de véhicules."

Au-delà de l’offre, l’outil répond aussi à des enjeux de compétences. Avec une pénurie persistante de magasiniers et une charge croissante sur les équipes, la productivité devient critique. "L’objectif est d’améliorer nos outils pour répondre aux enjeux de compétences, de temps et de data évoqués plus haut. Nous voulons optimiser la plateforme pour gagner du temps et de la productivité dans un marché où les points de marge sont difficiles à tenir", souligne Benoît Migeon.

Un constat partagé par Marie Savarieau qui estime que le portail Shop TVI offre, à chaque centre et agent, un "levier supplémentaire" pour mieux servir leurs clients transporteurs".

123 Pare-Brise renforce sa direction

Le fort développement de 123 Pare-Brise, passé dans le giron de Cary en début d'année, impose un renforcement de son organisation interne. Le groupe, qui dépasse désormais les 1 000 salariés, accueille d’abord Mélanie Masse au poste de directrice des ressources humaines. Elle prend la responsabilité d’une direction comptant 30 collaborateurs répartis entre Marquette-lez-Lille (59) et Bourgoin-Jallieu (38).

Sa feuille de route est claire : installer des fondamentaux solides, renforcer les expertises en paie, recrutement, formation, juridique et social, et positionner la fonction RH comme un véritable partenaire opérationnel. Son arrivée doit permettre d’accompagner un réseau qui continue de recruter à un rythme soutenu.

Forte d’un parcours construit dans des environnements en profonde transformation, Mélanie Masse a notamment exercé chez Sonoco, La Redoute et Colas, où elle a accompagné des projets de réorganisation d’envergure. En 2019, elle prend la direction RH du groupe Advitam au sein de la branche distribution de la coopérative agricole Uneal.

Une direction marketing pour accompagner le changement d’échelle

Outre cette nomination, 123 Pare-Brise annonce aussi la création d’un poste stratégique : directrice marketing et communication. Ce rôle est confié à Carolyn Duchaussoy, 44 ans, qui rejoint le comité de direction. Diplômée d’un Master 2 à l’ISTC, elle a évolué dans des contextes variés : industrie, grande consommation, agences et groupes internationaux.

Après des débuts chez CIMAIL et InBev, elle rejoint l’agence Nikita avant d’occuper pendant dix ans la direction marketing et communication d’EOS France. Plus récemment, elle dirigeait le marketing publicité de Rossel France, où elle a transformé la régie en structure de conseil, faisant passer son équipe de 3 à 18 personnes.

Chez 123 Pare-Brise, elle pilotera une équipe de dix personnes avec la mission de structurer une stratégie marketing durable et de valoriser les spécificités de l’enseigne.

Fare Automotive veut trouver sa place dans l'Hexagone

2026 sera forcément une année spéciale pour Fare Automotive. Fondée à Barcelone en 1986, l'entreprise familiale célébrera à cette occasion son 40e anniversaire. Et même si son actionnariat a changé depuis quelques années et l'entrée du groupe américain Terrepower (maison mère également de Metalcaucho), sa philosophie n'a pas bougé. Son cœur continue de battre en Catalogne, point de départ d'un rayonnement des deux côtés du détroit de Gibraltar.

"Historiquement, notre business s'est développé en Espagne et au Maghreb", resitue Lydie Poignard, responsable de la marque en France. Spécialiste des pièces en caoutchouc et en caoutchouc-métal, Fare Automotive a connu une première vie d'industriel, en fabriquant ses propres gammes. Mais en tant qu'entreprise "agile et efficace pour trouver les solutions adaptées à chaque marché", elle a évolué vers un rôle de distributeur de ses propres gammes, désormais produites par d'autres.

La France, 3e marché de Fare Automotive

Son savoir-faire s'est déplacé plus à l'est de l'Europe, en Turquie, et en Asie (Chine, Inde) tout en gardant "un niveau d'exigence équivalent aux fabricants premium", note Lydie Poignard. Si son portefeuille couvre une soixantaine de familles, l'essentiel de son activité tourne autour de produits majeurs que sont les supports moteurs (18 % de ses ventes), les durites (10 %), les pipes de thermostats (10 %) ou encore les kits de soufflet (6 %).

Bientôt quadra, Fare Automotive entend accélérer son internationalisation. Si le duo Espagne-Maghreb représente 70 % d'un chiffre d'affaires évalué à 15,5 millions d'euros (45 % pour le premier marché, 25 % pour le second), le reste du monde doit prendre de l'épaisseur dans un avenir proche. Dans cette optique, la France, son troisième marché avec 10 % de son business, occupe une place à part, et déterminante, dans la réalisation de cet objectif.

5 000 m2 de logistique à Barcelone

Aujourd'hui distribuée par les réseaux ID Rechange et GPI, la marque a confié son développement à Lydie Poignard depuis un an. Gage à elle d'asseoir sa position en misant sur ses fidèles partenaires et ses nombreux atouts. "Nous avons la chance de lancer chaque année de nombreuses nouvelles références. Cela nous permet d'avoir toujours une couverture du parc roulant quasiment parfaite, ajoute la responsable. À cela s'ajoutent également nos largeurs de gamme et une qualité de service optimale".

Pour assurer à ses distributeurs un réapprovisionnement régulier et une réactivité de tous les instants, Fare Automotive s'appuie sur deux entrepôts logistiques basés à Barcelone, d'une superficie totale de 5 000 m2 capables de rassembler plus de 12 000 références. Grâce à cet atout, et en renforçant son dispositif marketing (via notamment des vidéos commerciales et d'autres de formation à ses produits), le groupe espagnol espère bien concrétiser ses rêves de croissance.

L’Iron Cut facilite la dépose de pare-brise

VBSA enrichit sa gamme destinée aux professionnels du vitrage avec Iron Cut, un système de découpe reposant sur une architecture à double transmission. L’appareil peut être utilisé de manière classique, à la clé à cliquet, ou connecté à une visseuse pour bénéficier d’une extraction motorisée. Cette polyvalence permet aux techniciens d’adapter la force et la vitesse d’action en fonction du véhicule ou de la résistance du cordon de colle.

Pesant 1,44 kg, Iron Cut reste facile à manier dans les espaces réduits. La ventouse à dépression automatique assure un maintien stable sur le pare-brise, tandis que la corde de coupe — disponible en acier ou en nylon — permet de sectionner le joint sans impact sur la carrosserie ou le vitrage. Ce choix de matériaux élargit les possibilités d’usage, notamment sur les modèles sensibles ou les zones nécessitant une découpe plus progressive.

Un outil adapté aux ateliers et flottes mobiles

L’appareil dispose également d’un système de dépression hybride, électrique et manuel, garantissant la continuité du travail même en cas de batterie faible ou déchargée. Cette caractéristique, pensée pour les interventions hors atelier ou sur des chantiers dépourvus d’alimentation, fait de l’outil une solution robuste pour les flottes mobiles. L’autonomie annoncée atteint 4 h 30, rechargeables via USB-C, ce qui facilite l’usage quotidien comme la maintenance.

VBSA met également en avant la simplicité d’entretien de l’appareil. Les éléments mécaniques sont accessibles et peuvent être remplacés rapidement, un point important pour les ateliers qui multiplient les opérations de dépose–repose. Pensé comme un outil polyvalent, Iron Cut se positionne donc comme une solution intermédiaire entre les systèmes entièrement manuels et les machines électriques plus lourdes.

Alexis Frèrejean (Vroomly) : "Accompagner la distribution traditionnelle dans sa transformation numérique"

Le Journal de la Rechange et la Réparation : Avant d’aborder vos ambitions, jetons un œil dans le rétro : vous affichez plus de 6 000 garages actifs et 2,5 millions de références disponibles sur votre place de marché. Pouvez-vous faire un bilan des étapes majeures qui vous ont permis d’atteindre ces chiffres ?
Alexis Frèrejean : On est à un point très satisfaisant aujourd’hui, un vrai point charnière. Quand on a monté l’entreprise en 2017, à trois, on s’est fixé une mission : simplifier le quotidien des garages. On savait que la route serait longue, alors on est allés voir près d’une centaine de garages. C’était notre phase de "discovery". En creusant, on a confirmé deux besoins : d’abord l’apport d’affaires, ensuite une meilleure organisation de la gestion d’atelier pour la fluidifier – à l’époque, c’était encore très "papier-stylo".

Et on avait une conviction forte : sur un marché d’environ 30 milliards d’euros, dont plus de la moitié vient des pièces de rechange, le modèle de Vroomly passerait par la vente de pièces… Mais la valeur pour le garagiste ne s’arrête pas à la pièce : elle tient aussi aux services autour. On a donc décidé de prendre le problème "à l’envers" : d’abord apporter des clients, ce qui n’est pas simple. On a plutôt bien réussi : au fil des années, on a fédéré 5 000 à 6 000 garages.

Du coup, quand on est allés voir des distributeurs après la Covid, en 2021, on avait une vraie proposition de valeur : créer une plateforme permettant aux garagistes d’acheter mieux, plus vite, moins cher, avec davantage de choix. Surtout, nous voulions faire évoluer la distribution en nous appuyant sur des acteurs français qui font ce métier depuis longtemps plutôt que d’importer des pièces en direct.

Par la suite, on a lancé notre SaaS de gestion d’atelier, d’abord en test. Aujourd’hui, plus de 500 garages l’utilisent quotidiennement et on va le lancer commercialement en début d’année. C’est un point d’étape important : sur notre plan d’investissement de 2017, on avait promis un "360°" autour du garage pour que le réparateur puisse se concentrer sur son cœur de métier.

On l’a fait, avec une belle croissance : on a atteint un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros en 2025, soit +55 % sur l’année. Surtout, on a achevé la construction du produit et on est rentables depuis plusieurs mois. Bref, sur un plan écrit sur 8-10 ans, on est arrivés là où on voulait être.

Avec Parts, pour la même référence, on peut proposer un H+4 à 100 euros, un J+1 à 80 euros et un J+3 à 75-70 euros. Cette logique "customer-centric" paie : la croissance est là, la rentabilité aussi, et plus de 6 000 garages sont actifs sur la plateforme. Ça n’a pas toujours été facile, on a eu des doutes, mais on a amené le bateau au port. Maintenant, on sait où on veut l’emmener.

J2R : Vous visez une nouvelle croissance de 50 % en 2026, et une part de produits durables portée à 20 % du chiffre d’affaires d’ici 2026. Quels sont, selon vous, les principaux leviers pour y parvenir ?
A.F. : C’est très simple, nous suivons trois axes. Primo, nous voulons poursuivre notre croissance en France. Sur notre modèle, sans rien changer, il n’y a aucune raison de ne pas atteindre le demi-milliard d’euros de CA en B2B en France avec une plateforme bien conçue. Le premier levier, c’est donc de pousser ce que l’on fait déjà bien : le "one-stop shop".

En parallèle, nous souhaitons dupliquer le modèle à l’international. On vise l’ouverture d’un premier pays début 2026 : Espagne, Italie ou Allemagne. On a nos préférences, mais on étudie les trois pays pour ne pas se tromper. L’idée, c’est de bâtir un vrai playbook d’ouverture pour viser ensuite une position européenne. Le modèle est plus duplicable qu’on ne l’imagine. Certains nous disent que le "one-stop shop" est une tarte à la crème : tout le monde le clame, peu l’exécutent vraiment.

On voit des concurrents qui couvrent 30-50 % du scope ; la tendance est d’élargir, ce qui valide notre stratégie. Enfin, nous nous sommes aussi fixé pour objectif d’adresser de nouveaux clients : les grands comptes. On teste des offres en marque blanche avec des enseignes : soit sur la brique "logiciel de gestion", soit comme filet de sécurité sur l’offre pièces derrière leur supply chain. En bref, mettre notre technologie, un logiciel robuste et une marketplace bien approvisionnée à disposition de grands groupes, en marque blanche.

J2R : Votre développement peut-il aussi passer par de la croissance externe ?
A.F. : Nous restons ouverts sur ce sujet. Mais dans le web, associer deux sites, c’est comme marier la carpe et le lapin… Dans le "brick & mortar", on achète des actifs tangibles, des équipes. Sur des activités connexes, pour l’instant, on n’a pas trouvé de cible européenne qui nous intéresse. Ça pourrait changer si on attaquait une verticale voisine portée par un acteur ayant déjà bien préparé le terrain, mais ce n’est pas d’actualité.

J2R : Le service Parts pèse de plus en plus dans votre activité. Les distributeurs traditionnels étaient réticents à l’arrivée des marketplaces. Comment la relation a-t-elle évolué ?
A.F. : Chez Vroomly, nous n’avons jamais été réticents vis-à-vis d’eux. Nous avons quelques fournisseurs étrangers, mais l’immense majorité de notre volume vient de la distribution traditionnelle française. On met trop souvent tous les pure players dans le même sac. Or tout dépend du modèle.

Nous n’avons pas créé un concurrent de la distribution, mais un nouveau canal pour développer l’activité de nos partenaires. Au lancement, notre message aux distributeurs était simple : vous servez 500 à 800 garages, notre réseau en adresse 5000. Intégrons vos références à la plateforme pour élargir votre clientèle.

Pourquoi l'e-commerce séduit toujours plus les réparateurs

Nous privilégions des partenariats structurés avec la distribution ; nos véritables concurrents sont les pure players dont le modèle diffère du nôtre. Notre objectif n’est pas de court-circuiter la chaîne historique, mais d’accompagner la distribution traditionnelle dans sa transformation numérique.

J2R : Combien de distributeurs comptez-vous aujourd’hui sur votre marketplace ?
A.F. : On a 80 points de stock en France – ce qui ne veut pas dire 80 entités –, et ce maillage couvre 90 à 95 % des besoins de nos clients. On va continuer d’étoffer, notamment avec des “ultra-généralistes”. L’important n’est pas d’avoir un distributeur près de chez toi, mais un distributeur qui a la pièce. On travaille donc par familles (PRE, pneumatiques, carrosserie, etc.). Ce maillage est potentiellement infini. Quand on a commencé, ça marchait déjà avec 3 acteurs ; aujourd’hui, on en a 80. C’est très dense.

J2R : Y a-t-il des lignes de produits encore insuffisamment couvertes que vous voulez renforcer ?
A.F. : La principale force de Vroomly réside dans l’exhaustivité de son offre. Dès nos débuts dans la pièce, nous avons interrogé les garages pour comprendre leurs critères de choix d’un fournisseur principal. Trois éléments ressortent systématiquement, dans cet ordre : la largeur de gamme, la rapidité de livraison et le prix.

Autrement dit, le réparateur veut avant tout trouver la pièce, la recevoir rapidement et, bien sûr, l’acheter au bon tarif. Notre modèle nous permet précisément de répondre à ces trois exigences. Nous couvrons l’ensemble des familles de produits, et nous nous distinguons particulièrement sur plusieurs d’entre elles.

Vroomly propose aujourd’hui une offre très complète en pièces de rechange, une gamme de pneumatiques étendue, des références en carrosserie, mais aussi de la pièce d’origine. Avec, en complément, la possibilité d’une livraison en H+4. Le tout à un niveau de prix compétitif.

J2R : L’offre de pièces de réemploi (PRE) prend de l’ampleur chez vous. Est-ce parce que votre offre a grossi, ou parce que la demande s’accélère ?
A.F. : Les deux. Et il y a une troisième raison : la PRE, c’est win-win-win. Bon pour la planète, moins cher pour le garage et pour le client. Le frein, c’est que c’est un marché de pénurie. Le modèle marketplace fonctionne bien : en connectant plusieurs acteurs, on voit en temps réel où la pièce est disponible. Ce n’est pas un stock avec 15 unités en rayon.

Chez Vroomly, on a intégré PRE et Piec (pièces issues de l’économie circulaire) dans les résultats aux côtés des pièces neuves. Ces produits deviennent une option du quotidien, comparable aux gammes premium/budget. La visibilité éduque : même les garages réticents y sont exposés tous les jours et prennent peu à peu le réflexe. Aujourd’hui, la PRE représente 7 à 8 % de notre CA. Notre objectif à fin 2027 est de dépasser 20 %. Parce que c’est bon pour tout le monde, tout simplement.

J2R : Sur votre activité historique, la comparaison de devis, quelle est la typologie des 6000 garages actifs ?
A.F. : On a de tout : centres autos, fast-fitters, réseaux constructeurs. Mais Vroomly est avant tout le partenaire du MRA, le garagiste indépendant, avec ou sans panneau. Sur la prise de rendez-vous, le logiciel de gestion comme sur la pièce, c’est notre client principal.

J2R : Souhaitez-vous densifier encore ce maillage de garages partenaires ? Quels leviers d’acquisition privilégiez-vous ?
A.F. : Notre spécificité, c’est d’avoir soigné les MRA, parfois oubliés ailleurs. Vroomly vise à redonner du pouvoir au garagiste : lui offrir, grâce aux outils et à la notoriété, les moyens d’un franchisé, sans le coût. On a organisé l’entreprise pour traiter ce type de clients : marketing, forces commerciales, service client dédié MRA. Les leviers qui marchent sont ceux qu’on exploite depuis le début : bien communiquer, être proche des garages, échanger souvent avec eux. Oui, on veut étendre le maillage, surtout pour porter la solution “one-stop shop” à un maximum d’ateliers.

J2R : Comment générer plus de business pour ces ateliers ?
A.F. : On est très bons en SEO et en acquisition payante : on achète des mots-clés pour générer des rendez-vous. Avec l’arrivée de Karen, on va muscler la notoriété. Et on veut aussi outiller chaque garage pour développer sa notoriété : via Vroomly, lui donner de vrais leviers marketing pour augmenter son impact local.

J2R : Quelle direction souhaitez-vous suivre pour le développement des nouveaux services ?
A.F. : Accompagner le garagiste sur toute sa journée. On lui apporte des clients. On a désormais l’un des meilleurs SaaS du marché, proposé à un prix juste : devis en ligne (maîtrisés et réalisés en trois clics), transformation en ordre de réparation puis en facture, lien automatique avec l’agenda, gestion de la réception, affectation des productifs, profils réparateurs, etc.

Beaucoup proposent des briques isolées. Nous, on offre une expérience simple et exhaustive. Prochaine étape : rendre le tout encore plus "sans couture". Et permettre d’acheter/recommander des pièces depuis le devis, la plateforme ou la facture avec des workflows fluides et naturels pour l’atelier.

J2R : Karen, vous venez d’un univers très différent de l’après-vente. Quel regard portez-vous sur ce métier et sa digitalisation ?
Karen Seror : Le secteur reste fragmenté et, côté garages, encore sous-digitalisé. Dans certains ateliers que j’ai visités, on voit encore l’agenda papier et le paperboard. Ça m’a donné un flashback : j’ai connu d’autres secteurs au début de leur transition digitale il y a vingt ans. Ici, on est au démarrage et c’est passionnant d’y contribuer. Je parle souvent de "garage connecté" : véhicules connectés, outils connectés…

Côté produit, notre CPO, Jean-Philippe Coutard, porte la vision d’une application mobile. Le mobile est le compagnon naturel du garagiste : à portée de main, partout. Jusqu’ici, nos outils étaient accessibles en web app ; on va ajouter une vraie application, avec notifications push pour être présents à chaque étape du workflow quotidien. Notre mission, c’est d’être l’allié du garagiste, au plus près de lui. Je suis nouvelle, donc j’écoute, les fondateurs et les garagistes. Ma plus belle satisfaction sera la leur.

J2R : Vroomly, c’est à la fois un comparateur de devis, une marketplace de pièces et des services pour les garages. Comment voyez-vous la marque évoluer d’ici 3 à 5 ans ?
K.S. : Notre ambition est claire : faire de Vroomly l’allié du garage. On reste centrés sur le garagiste, dans le positionnement, les outils et l’expérience client côté atelier. Aujourd’hui, Vroomly est très associé au comparateur ; demain, la marque devra être associée au compagnon du garagiste, celui qui porte la voix des ateliers et revalorise la profession. C’est ambitieux, mais nécessaire. Cela passera par des campagnes de notoriété et de brand content, un dispositif marketing complet.
A.F. : Karen met en forme ce qu’on fait déjà : donner des outils, des services et des moyens aux indépendants – souvent derniers acteurs locaux – dans un contexte de mutations (énergie, réglementations, etc.). La marque doit refléter ce que l’on fait au quotidien.

Les ponceuses ont encore du grain à revendre

Si elles sont d'abord l'apanage des carrossiers, les ponceuses trouvent aussi leur place chez les mécaniciens, réparateurs de vitrage ou detailers, ces artisans du polilustrage. Leurs fournisseurs se recrutent autant parmi les spécialistes de l'outillage que chez les fabricants d'abrasifs, tels que Würth, Norton ou 3M.

Les ateliers se tournent majoritairement vers des partenaires capables de leur proposer des systèmes complets, associant outils et consommables. Dans cet univers concurrentiel, Mirka reste un cas à part.

"Nous sommes les seuls à fabriquer à la fois les abrasifs et les machines. Nos systèmes sont spécialement étudiés pour fonctionner ensemble", souligne Jean-Marc Démaret, directeur général de Mirka France. La marque finlandaise mise sur la cohérence : attache Velcro brevetée, abrasifs de haute technicité, perforation parfaitement adaptée au système d'aspiration des poussières…

Des systèmes complets

Face à Mirka, d'autres acteurs majeurs se positionnent, chacun avec leur approche. 3M et Rupes dominent le marché professionnel. Tandis que Festool a choisi, début 2025, de se retirer du secteur automobile pour se recentrer sur d'autres métiers. "Nos partenaires sont basés en Europe et en Asie. Tous doivent répondre à un cahier des charges très précis sur le design et l'ergonomie", présente Florent Guméry, directeur technique de 3M France.

Nous vendons environ deux tiers de ponceuses électriques, contre un tiers de pneumatiques Florent Guméry, directeur technique de 3M France

Les fabricants cherchent ainsi à rendre leurs systèmes toujours plus cohérents : compatibilité parfaite entre consommables et machines, maniabilité accrue, réduction de la pénibilité et constance du résultat. Dans les ateliers, ces ensembles prennent souvent la forme d'un chariot mobile combinant une centrale d'aspiration, plusieurs ponceuses d'excentricités différentes et une réserve de disques abrasifs. L'idée : tout avoir à portée de main pour gagner en efficacité.

Électriques, pneumatiques ou sans fil : les trois écoles

Sur le plan technologique, les modèles électriques filaires dominent aujourd'hui largement le marché, loin devant les pneumatiques. "Nous vendons environ deux tiers de ponceuses électriques, contre un tiers de pneumatiques", indique Florent Guméry.

Les ponceuses pneumatiques conservent toutefois leurs fidèles : plus endurantes et souvent plus robustes, elles affichent un coût d'achat inférieur. Leur revers ? Une consommation énergétique élevée – jusqu'à dix fois supérieure à celle des modèles électriques – et un niveau sonore plus important.

Les ponceuses électriques, elles, offrent un couple constant, un fonctionnement plus silencieux et un rendement stable. Soient autant d'atouts qui expliquent leur succès croissant. Mais sur celles à batteries, "le problème, c'est l'autonomie d'environ 40 minutes selon les utilisateurs", rappelle Julien Martin, technico-commercial Rupes. Néanmoins, elles ont les rencontrent de plus en plus  dans certains ateliers mobiles, ainsi que leurs cousines polisseuses chez les detailers.

Bientôt la "cobotique" au service du ponçage

Pour pallier cette contrainte, la marque italienne propose désormais des modèles hybrides pouvant fonctionner aussi bien sur batterie qu'en filaire – un compromis intelligent entre liberté et endurance. À plus long terme, les fabricants explorent déjà une nouvelle frontière  : l'assistance robotisée.

Mirka et 3M planchent sur des solutions "cobotiques" capables de soulager les opérateurs dans les tâches répétitives. Mais quelle que soit l'évolution des technologies, les automates devront, eux aussi, être équipés d'outils de ponçage performants.

 


M : complet, polyvalent et sûr

Chez 3M, le ponçage s'envisage comme un écosystème complet où chaque élément – machine, abrasif, aspiration – agit en synergie. Les ponceuses orbitales 3M, électriques ou pneumatiques, couvrent tous les besoins des ateliers : de la retouche localisée à la préparation de grandes surfaces. Leurs orbites de 2,5 à 8 mm et leurs plateaux de 75 à 150 mm garantissent une adaptation optimale à chaque opération. Associées aux abrasifs Cubitron II, à grains profilés de précision et perforation optimisée, elles offrent une coupe rapide, un enlèvement uniforme et une durée de vie prolongée.

Les systèmes intègrent également des centrales d'aspiration compactes et mobiles (en 30 ou 45 litres) pour un environnement plus propre et plus sûr. Avec leurs moteurs performants, leur tuyau antistatique, leurs freins à roulettes et leur fonction marche/arrêt automatique, ces équipements améliorent productivité, confort et santé au poste. Un ensemble pensé pour un ponçage plus intelligent, plus rapide et plus propre.

Mirka : sans fil pour corriger tous les détails

Toujours à la pointe de l'innovation, Mirka complète sa gamme avec deux nouvelles ponceuses orbitales aléatoires sans fil : les AROS-B 325 et AROS-B 350. Conçues pour les retouches, le ponçage de carrosserie brute ou les applications post-peinture, elles offrent une liberté de mouvement totale sans compromis sur la performance. Compactes, légères et à faibles vibrations, elles limitent la fatigue de l'utilisateur tout en garantissant une finition impeccable.

Équipées d'un plateau Ø 77 mm, d'un moteur sans charbons 12 V et d'une protection étanche contre la poussière et l'eau, elles s'adaptent aussi bien au ponçage à sec qu'à l'eau. L'AROS-B 325, avec son excentricité de 2,5 mm, privilégie la précision des retouches fines, tandis que l'AROS-B 350 (5 mm) se destine aux zones plus larges. Entièrement compatibles avec l'écosystème Mirka – batteries, abrasifs et application myMirka –, ces outils illustrent la maîtrise du fabricant finlandais dans l'art d'un ponçage ergonomique, efficace et connecté.

Rupes : pneumatiques et aléatoires, mais précises

Conçue pour les environnements professionnels exigeants, la Rupes TA156A allie puissance, précision et ergonomie. Cette ponceuse pneumatique orbitale aléatoire se distingue par son plateau de 150 mm, son orbite de 6 mm et son couple élevé, gages d'un ponçage fluide, régulier et reproductible. Son équilibrage précis et son faible niveau de vibrations améliorent le confort et le contrôle, même lors d'un usage intensif.

Avec une vitesse maximale de 11 000 tr/min sous 6,2 bar de pression, la TA156A garantit productivité et finition impeccable tout en réduisant la pénibilité. Compacte (1,1 kg), dotée d'un système d'aspiration centralisée et d'un régulateur de vitesse, elle s'adapte à tous types de surfaces et de matériaux. Livrée avec huile et clé hexagonale, elle incarne l'expertise de Rupes : performance, fiabilité et confort sans compromis.

Pièce d’occasion : la filière automobile passe la seconde

La pièce issue de l’économie circulaire (Piec) gagne du terrain, et pas seulement dans les discours. Le dernier baromètre réalisé par le Gipa pour Mobilians auprès de 509 ateliers représentatifs du marché montre une progression nette de la connaissance du sujet.

Une montée en compétence qui change la donne

Désormais, 81 % des réparateurs affirment savoir – ou penser savoir – de quoi il s’agit, et la part de ceux qui maîtrisent précisément le périmètre progresse de manière spectaculaire depuis 2023. Si l’acronyme reste encore flou pour une majorité d’entre eux, les différentes familles de pièces sont mieux identifiées, en particulier les pièces de réemploi et celles issues de l’échange standard.

Sur l’aspect réglementaire, la sensibilisation avance également. 78 % des professionnels déclarent connaître l’obligation d’informer systématiquement les clients de l’existence d’une alternative circulaire, depuis l’entrée en vigueur du décret de 2016. Parmi les ateliers concernés, 61 % proposent désormais une Piec en première intention, un taux en nette hausse sur un an. L’adhésion est aussi perceptible côté automobilistes : 74 % d’entre eux acceptent la recommandation du réparateur.

L’adoption de la Piec se confirme dans les ateliers

Au quotidien, les professionnels intègrent de plus en plus ces solutions. Le taux d’ateliers favorables à la pose de pièces de seconde vie atteint désormais 87 %, soit 33 points de plus en deux ans. La pièce d’occasion sert souvent de porte d’entrée : 43 % des réparateurs y ont recours lorsqu’un client en fait la demande.

Autre tendance notable : plus de la moitié des garages qui l’utilisent l’emploient désormais pour d’autres interventions qu’en carrosserie. Ce glissement indique une meilleure appropriation de la logique circulaire dès lors que les conditions techniques le permettent.

L’échange standard poursuit lui aussi sa progression rapide. Près des deux tiers des ateliers déclarent l’utiliser régulièrement ou systématiquement, une hausse de 39 points en un an. Cette solution reste privilégiée pour les organes mécaniques : alternateur, démarreur, turbo, etc.

La manière de la présenter au client évolue également : 81 % des professionnels utilisent spontanément le terme auprès de leur clientèle, et 97 % n’y voient aucune difficulté face au neuf. Autant de signaux qui confirment la complémentarité des différentes familles de Piec dans les pratiques.

Des hésitations persistantes selon les pièces

Malgré cette dynamique, certains freins restent bien présents. La qualité perçue constitue le premier motif de réticence pour les réparateurs qui n’utilisent pas encore la pièce d’occasion. S’ajoutent des questions de disponibilité ou de délais, qui varient selon les typologies de pièces et les réseaux d’approvisionnement.

Ces réserves expliquent en partie pourquoi une majorité de réparateurs considère nécessaire l’instauration d’une certification qualité dédiée à la pièce d’occasion : 72 % jugent cette labellisation indispensable, soit douze points de plus que l’an dernier. Précisons que Mobilians œuvre aux côtés de l'association SRA pour la création d'un label dédié à ces produits.

En parallèle, l'organisation professionnelle poursuit son travail d’harmonisation et de soutien réglementaire. L’organisation plaide notamment pour une fiscalité plus favorable, via l’instauration d’une TVA réduite dédiée aux pièces issues de l’économie circulaire. "L’objectif est de renforcer la lisibilité et la confiance autour de l’offre de Piec", rappelle le syndicat.

Autopuzz enflamme le stade de Lorient

Le 20 novembre 2025, Autopuzz a signé l’une des plus belles éditions de son salon annuel Prestige. L’événement tombe à un moment clé pour le distributeur lorientais, adhérent d’Alternative Autoparts, qui s’apprête à franchir pour la première fois la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

La filiale du groupe de Bernard Hory avait réuni près d’une cinquantaine d’exposants au stade du Moustoir, antre du FC Lorient, dont elle est l’un des sponsors. Environ 1 000 visiteurs ont fait le déplacement. Si le gros des participants provenait du Morbihan et du Finistère, bastions historiques du distributeur, certains professionnels sont venus de plus loin, attirés par la réputation croissante du rendez-vous : Normandie, Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur…

Salon Prestige Autopuzz stade de Lorient

La plupart des exposants du salon Prestige d'Autopuzz étaient installés dans les salons et vestiaires du stade de Lorient. Mais quelques-uns se trouvaient aussi sur le bord de la pelouse. ©J2R/NG

"Notre objectif est qu'ils puissent faire de bonnes affaires, dans un cadre prestigieux, explique Guillaume Ramirez, dirigeant d'Autopuzz. Aujourd'hui, le garagiste ne sort plus de chez lui. Il reçoit des livraisons directement chez lui et n'a même plus la bouffée d'oxygène de sortir les chercher. Cet évènement est donc un moyen de sortir, de se voir et de se parler".

Le salon Prestige sert donc de respiration et de point de rencontre entre garages, distributeur et fournisseurs, qu’ils interviennent dans la pièce, l’outillage, le pneumatique ou les services.

Accélérer les affaires avec de nombreuses animations

L'ensemble des équipes d’Autopuzz était présent, des commerciaux aux services administratifs et logistiques. Pour certains salariés, c’était une rare occasion de rencontrer physiquement les ateliers qu’ils accompagnent au quotidien. "Souvent, ces rencontres accélèrent le business", observe le dirigeant.

Les uns et les autres se sont donc retrouvés sur les trois niveaux et au bord de la pelouse des Merlus. Le rendez-vous a été ponctué d'animations : rencontre avec les footballeurs et d'autres sportifs de clubs sponsorisés (basket, handball, hip-hop, tennis de table…), visite des coulisses du stade, prestation de barbier, ateliers cocktails et fin de soirée animée par une DJ. L'évènement s'est prolongé jusqu'à tard dans la nuit.

L’organisation demande chaque année six à huit mois de préparation. Le stade du Moustoir, utilisé pour la sixième fois consécutive, impose en effet des contraintes fortes en matière de sécurité et de circulation. Mais l’investissement est largement compensé par l’impact commercial.

Mais le jeu en vaut la chandelle selon la direction d'Autopuzz : "Les retombées de ce salon sont généralement conséquentes et devraient durer jusque dans les dix prochains mois", précise Guillaume Ramirez. Le rendez-vous Prestige sera donc naturellement reconduit l’an prochain.

Norca garde le cap dans un marché devenu imprévisible

Au sein d’un marché du poids lourd où la demande fluctue brutalement, Norca veille à s'adapter. Il faut dire que l’entreprise familiale est confrontée à une activité qui joue au yoyo depuis le début de l’année. "Ces oscillations déstabilisent l’organisation et compliquent la gestion des stocks. Tout le monde vit la même chose", observe Thibault Castellanos, directeur général du groupe.

Dans ce paysage incertain, le distributeur biterrois distingue clairement les deux sphères de son activité. D’un côté, la vente à l’utilisateur final, en perte de vitesse. De l’autre, la distribution aux ateliers, qui amortit le choc et maintient la rentabilité.

Malgré ces secousses conjoncturelles, l’adhérent du groupement Autolia devrait boucler 2025 autour de 38 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Une activité atelier devenue centrale

La performance du réseau de réparation tire donc l’ensemble vers le haut. "Notre réseau d’ateliers se porte très bien, alors que la distribution pure rencontre davantage de difficultés", résume le dirigeant.

Les cycles du transport, étroitement liés à la consommation, expliquent ces mouvements brusques : dès que l’activité faiblit, les transporteurs réduisent leurs achats et se limitent aux réparations urgentes. À l’inverse, un pic les pousse à faire rouler toute la flotte, relançant la maintenance.

Cette dynamique conforte Norca dans ses orientations : en 2026, le groupe entend recentrer ses efforts sur l’activité garage, où la demande reste la plus stable. L’essor de la vente de pneumatiques, porté par son partenariat avec Vulco, va dans ce sens et renforce son ancrage auprès des réparateurs. Déjà présent à Toulouse avec deux centres aux couleurs de l’enseigne, le distributeur prépare désormais une ouverture à Perpignan.

Un réseau en pause mais prêt à repartir

Autre priorité pour Norca : l’expansion du réseau d’agences. Elle a avancé plus lentement que prévu cette dernière année, notamment après le décès de Thomas Fatoux, qui en pilotait le développement. "Il avait été absent plusieurs mois et nous attendions son retour pour relancer la dynamique. Son départ brutal a été un choc pour toute l’équipe", confie Thibault Castellanos.

En attendant son remplacement, la direction s’appuie sur cinq responsables régionaux pour animer les agences et accompagner les partenaires. "Nous allons repartir en misant sur l’humain. Sans organisation et sans équipes, rien ne fonctionne", insiste le dirigeant.

Malgré ce ralentissement, la structure commerciale reste solide avec 30 collaborateurs sur le terrain. De quoi préparer la prochaine phase de croissance, avec des ambitions affichées dans plusieurs régions stratégiques.

Elpy prend de l’ampleur et s’adresse désormais aux flottes

L’innovation numérique constitue un autre levier. Lancé lors de Solutrans 2023, le catalogue électronique Elpy franchit une étape importante. L’identification par numéro de châssis est désormais ouverte aux utilisateurs finaux, qui peuvent trouver leur pièce en quelques secondes. Pour obtenir les prix et disponibilités, la création d’un compte reste nécessaire, mais l’usage progresse vite.

"Elpy représente déjà 30 % des achats de pièces d’usure courante", indique Thibault Castellanos. Norca pousse désormais l’outil vers la gestion de parc : intégration des flottes, immatriculations, historiques d’entretien, réparations… Une orientation qui s’inscrit dans l’évolution des besoins des transporteurs, à la recherche de solutions simples et centralisées.

Une MDD en croissance

Dans un parc vieillissant, la MDD du groupe continue aussi de gagner du terrain. Elle représente déjà 30 % de son activité et se développe au détriment du milieu de gamme des équipementiers qui, lui, peine à conserver sa position.

"L’entre-deux de l’équipementier ne trouve plus sa place et subit la concurrence de la MDD", constate Thibault Castellanos. Dans ce contexte, Norca a revu le packaging de sa marque privée, adoptant un notamment un logo plus moderne.

Mais le distributeur biterrois maintient toutefois des limites claires : la MDD restera cantonnée aux pièces de grandes ventes. Les pièces techniques, faute de volumes suffisants, ne sont pas envisagées.

Stertil France plus ambitieux que jamais à Solutrans

Présent à Solutrans depuis plus de vingt ans, Stertil Equip’VI a réaffirmé sa place lors de l’édition 2025. Installée dans le hall C sur deux stands (C45 et C46), la filiale française du groupe néerlandais a choisi d’exposer l’essentiel de son offre, sans lancement marquant cette année. "Ce sont plutôt des évolutions que de véritables produits révolutionnaires", explique Denis Brondel, directeur général de Stertil France.

Earthlift, l’exemple d’une technologie durable  

L’absence d’annonce majeure ne signifie pas manque d’ambition. L’objectif assumé est clair : obtenir l’exclusivité en France sur l’ensemble de la gamme. Pour y parvenir, Stertil met en avant des équipements alliant performance, fiabilité et prise en compte des enjeux environnementaux. Les colonnes hydrauliques Earthlift en sont l’illustration. Huit ans après leur lancement, elles continuent de se démarquer par leur conception pensée pour durer.

Contrairement aux générations précédentes, qui utilisaient le moteur pour abaisser le véhicule, les Earthlift fonctionnent sur batterie pour la montée et récupèrent l’énergie lors de la descente, à l’image d’un véhicule électrique. Cette approche répond également aux exigences de la norme EN 1493, qui fixe les critères de sécurité mécanique, hydraulique et électronique des ponts élévateurs.

"Pratiquement tout est recyclable sur une colonne ! C’est de l’acier, il y a très peu de plastique, et même les cartes électroniques sont recyclables", poursuit Denis Brondel.

Service, formation, maintenance : un accompagnement complet

Stertil France revendique également une approche très directe de son métier. Pendant le salon lyonnais, l’entreprise a multiplié les démonstrations, expliquant notamment aux visiteurs les bonnes pratiques, les consignes de sécurité et les précautions spécifiques liées aux véhicules électriques.

Avec un service après-vente dédié composé de cinq commerciaux et douze techniciens couvrant l’ensemble du territoire, la société fournit également une expertise terrain continue. "On accompagne le pont jusqu’à son utilisation", rappelle le directeur.

Enfin, la filiale de Stertil prépare aussi ses prochaines évolutions, notamment sur l’alimentation des colonnes. "Aujourd’hui, on est sur des batteries classiques au gel. Demain, peut-être qu’on partira sur des batteries lithium, plus compactes et plus énergétiques", conclut-il.

Autodoc accélère sa croissance et renforce sa stratégie marketplace

En neuf mois, le groupe berlinois confirme son rôle de poids lourd du e-commerce automobile. Avec un chiffre d’affaires de 1,33 milliard d'euros (+17 %) et un Ebitda en progression de 8,3 %, Autodoc reste porté par son activité BtoC tout en accélérant sur son offre BtoB. L'entreprise souhaite également développer sa marketplace et Autodoc Pro pour renforcer sa place en Europe.

"Les chiffres actuels attestent de la solidité opérationnelle d'Autodoc et de son excellence stratégique. Nous avons pour objectif clair de renforcer et d'étendre notre position de leader", souligne Dmitri Zadorojnii, PDG d'Autodoc.

La plateforme dépasse désormais les 18,5 millions de commandes en douze mois et compte 9,1 millions de clients actifs au 30 septembre. Le BtoB, lui, explose avec un chiffre d’affaires de 99,8 millions d'euros, supérieur à l'année 2024. Les marchés français et allemands enregistrent près de 20 %, portés par une demande soutenue. Le panier moyen grimpe aussi légèrement, à 94,5 euros.

Logistique renforcée et nouvelles offres pour les pros

Pour soutenir cette croissance, Autodoc s'appuie sur son nouvel entrepôt de Gand, devenu un vrai hub logistique pour livrer plus vite en Europe de l'Ouest. "La Belgique devient pour nous une plaque tournante extrêmement dynamique", explique Dmitri Zadorojnii.

Le groupe a aussi lancé goCore, une nouvelle marque professionnelle développée avec des ateliers. Elle promet une qualité "premium" et des réparations à "juste prix", un argument clé pour les pros.

Une marketplace pensée pour attirer les distributeurs

La marketplace est aujourd'hui l'un de ses projets centraux. Lancée en France début 2025 puis déployée dans plusieurs pays européens, elle permet à des fournisseurs sélectionnés d'accéder directement à des millions de clients.

Côté pro, Autodoc Pro continue de grandir : 22 000 ateliers connectés en France, plus de 4 500 en Allemagne et déjà plus de 30 000 partenaires dans les pays où le service est disponible.

Autodoc termine l’année avec un "optimisme prudent ", prévoyant une croissance annuelle comprise entre 14 et 19 %, malgré un environnement toujours incertain. "Sous réserve que les défis économiques et géopolitiques ne viennent pas à s’intensifier, nous en restons à nos prévisions initiales", affirme Lennart Schmidt, directeur financier.

Après-vente : la hausse du panier moyen garde les ateliers à flot

La photographie livrée par Mobilians et Solware dans leur dernier baromètre, établie à partir d’un panel de 1 151 ateliers, met en évidence une réalité désormais familière aux réparateurs automobiles : la fréquentation recule, mais les résultats tiennent. Sur l’ensemble des onze premiers mois de l’année 2025, l’activité progresse de 0,6 %. Une augmentation modeste, mais notable dans un contexte d'érosion des entrées atelier.

Des ateliers moins fréquentés mais plus productifs

Les 783 sites de mécanique du panel affichent un chiffre d’affaires cumulé de 564,7 millions d’euros. Les recettes liées aux pièces atteignent 385,3 millions d’euros, en léger retrait de 0,3 % par rapport à 2024. En revanche, la main-d’œuvre poursuit sa croissance : +2,3 %. Soit 175,5 millions d’euros contre 171,6 millions un an plus tôt.

Cette dynamique contraste avec l’évolution des entrées atelier : la moyenne hebdomadaire recule de 1,7 %, passant de 42 à 41,3 véhicules. La valeur unitaire compense ce manque à gagner : le panier moyen grimpe de 2,2 %, atteignant 403 euros contre 394,4 l’an dernier.

Les 368 ateliers de carrosserie enregistrent un CA de 109,9 millions d’euros. Les ventes de pièces progressent de 1,1 % (64 millions d’euros), tout comme la main-d’œuvre qui gagne 1,1 % pour atteindre 37,8 millions d’euros. Comme en mécanique, la fréquentation se tasse : -2,5 %, avec 4,1 entrées hebdomadaires contre 4,2 en 2024. Le panier moyen bondit en revanche de 3,7 %, franchissant les 1 690 euros.

Une fréquentation en retrait, une valeur en hausse

En mécanique comme en carrosserie, la hausse du panier moyen constitue donc le principal amortisseur de la baisse de volume. Le baromètre Mobilians-Solware souligne que davantage d’automobilistes préfèrent réparer leur véhicule plutôt que le remplacer, un arbitrage qui prolonge la durée de vie du parc et renforce l’activité atelier. Cette évolution soutient la rentabilité, malgré un volume d'activité moindre.

Reste que cette mécanique d’équilibre a ses limites. Tant que le panier moyen progresse, les ateliers absorbent la baisse de fréquentation. Mais si le volume continue de s’effriter, la seule hausse de la valeur ne suffira plus à maintenir l’équation économique.

Le groupe Surplus Recyclage ouvre une usine de reconditionnement de batteries

En janvier 2026, le groupe Surplus Recyclage (GSR) lancera le recyclage des batteries de traction et des composants électroniques automobiles dans sa sixième usine. Celle-ci sera gérée par son entité GSR Energy créée en 2023, dont elle porte le nom. Cette nouvelle unité de production de pièces de réemploi (PRE) est implantée à Gaillac (81), sur le site historique du groupe.

Cette usine ouvrira ses portes après trois ans de recherche et développement. Elle donne au groupe la capacité de reconditionner et recycler des batteries électriques, ainsi que des composants électroniques. Il lui sera aussi possible d'y concevoir des packs d'énergie.

Différentes secondes vies possibles

GSR Energy prendra en charge les batteries de véhicules de nouvelle génération. Il s'agit aussi bien de celles des deux-roues motorisés que des voitures, VUL, véhicules industriels et engins de manutention… Après expertise et diagnostic complets, ces éléments seront ventilés dans différentes zones en fonction de la seconde vie qui leur sera réservée.

Les batteries en meilleur état pourront d'abord être reconditionnées ou réparées, pour rééquiper des véhicules sous forme de Piec (pièces issues de l'économie circulaire). Autrement, elles entreront dans la conception de packs d'énergie stationnaires ou mobiles… Elles pourront également être démantelées en entrant dans un circuit de pré-tri des matières.

Parallèlement, les composants électroniques seront également répartis entre différents services. Le groupe envisage de les reprogrammer. Voire même de cloner ou de "virginiser" certaines pièces lorsque cela est possible. Parmi celles visées figurent notamment les calculateurs moteur ou airbag, compteurs, BSI, etc.

Cette nouvelle installation marque un tournant stratégique pour le Groupe Surplus Recyclage, créé en 1984. En effet, ce dernier maîtrise depuis longtemps déjà le traitement des VHU et la production de PRE.

Anticipation de la réglementation européenne

"Nous entrons dans une nouvelle phase avec l'ouverture de GSR Energy, affirme Laurent Hérail, président de GSR. Avec 1,2 million de véhicules hors d'usage dont 50 000 électriques ou hybrides prévus en 2030, nous devons faire évoluer notre métier vers les véhicules et composants de nos nouvelles générations pour allier responsabilité environnementale et compétitivité".

L'entreprise a ainsi anticipé les évolutions réglementaires, notamment le règlement européen "Batteries", entré en vigueur en août 2025 en France. Plus largement, elle répond aux exigences de la filière et de ses partenaires : assureurs, constructeurs, éco-organismes… L'entité intervient aussi en sous-traitance pour les autres sociétés du groupe, respectivement dédiées aux voitures, aux motos et aux poids lourds.

Son gisement de pièces (mécanique, carrosserie, etc.) sert ensuite à approvisionner les professionnels de la réparation. GSR leur fournit 390 000 références de PRE, composants et batteries remanufacturés. L'entreprise étudie aussi la production et la valorisation de la masse noire. Autant d'activités qui devraient permettre à ses 290 salariés de générer un chiffre d'affaires de 95 millions d'euros en 2030.

Poids lourd : un marché qui ne cale pas

Le moteur du transport tourne au ralenti. Les indicateurs du Comité national routier (CNR) traduisent un affaiblissement durable de l’activité du transport routier de marchandises (TRM) : -0,2 % au deuxième trimestre, après une baisse d’un point au trimestre précédent.

Les immatriculations de véhicules industriels se sont, quant à elles, contractées de 17 % sur les huit premiers mois de l’année, signe d’un marché prudent, marqué par un attentisme généralisé. Les coûts d’exploitation, eux, continuent d’augmenter.

Malgré le repli du prix du gazole (-7,7 % en moyenne annuelle), les dépenses de maintenance progressent de 2,7 %, l’entretien et l’AdBlue pesant toujours davantage sur les comptes d’exploitation. Les coûts de détention du matériel roulant, gonflés par la hausse des primes d’assurance, bondissent de 4 %. Dans le même temps, les salaires et charges des conducteurs augmentent de 2 %.

Dans ce climat morose, les réparateurs et distributeurs poids lourds résistent, mais non sans inquiétude. Mobilians, qui représente la branche des services de l’automobile, alerte sur un contexte réglementaire jugé "instable et imprévisible". "Parmi les raisons profondes du ralentissement de nos activités, les incertitudes réglementaires pèsent lourd", souligne l’organisation.

Les ZFE, la future norme Euro 7, l’éventuelle écotaxe poids lourd ou encore les interrogations sur la fiscalité des biocarburants nuisent à la visibilité des entreprises de la filière. À cela s’ajoutent la hausse des taxes foncières et la réduction des aides à l’alternance, autant de freins à la reprise.

Le vieillissement du parc dope l’activité dans les garages

Ce ralentissement de l’activité pour la filière transport se traduit directement dans les ateliers. Moins de renouvellement de véhicules, plus d’entretien : le vieillissement du parc représente une perspective positive pour les professionnels de l’après-vente. De nombreux transporteurs prolongent la durée de vie de leurs véhicules, renonçant à investir dans du matériel neuf.

Résultat : l’âge moyen des poids lourds a atteint 9,4 ans en 2025, selon les données du Service des données et études statistiques (SDES). "Des clients ressortent d’anciennes remorques : on voit réapparaître des marques comme SMB ou ROR. Des entreprises remettent en route du matériel ancien rénové et ont besoin de pièces pour le faire tourner", constate Benoît Migeon, directeur général du réseau TVI.

Dans les centres du groupement, ce mouvement entraîne le retour de familles de produits quasiment disparues, comme les roulements ou les joints spi. L’usure du parc ne se traduit pas seulement par une hausse des réparations mécaniques. Les besoins se diversifient et les gammes techniques montent en puissance : liaison au sol, embrayage, filtration, environnement moteur. Les capteurs NOx, filtres à particules ou composants d’air comprimé enregistrent de fortes progressions.

Face à cette évolution, le ton est à l’optimisme, en particulier chez TVI. "J’ai fait le bilan des neuf premiers mois de l’année : environ les trois quarts du réseau TVI sont à +11 %. C’est une belle progression, notre activité est soutenue", salue Benoît Migeon. "Le parc vieillit, il y a du travail en atelier, des camions à remettre en état. Les véhicules réparés sont en grande partie ceux d’entreprises en compte propre : elles conservent leur flotte plus longtemps."

Pourtant, cette dynamique tranche avec celle du négoce de pièces, où la tendance reste plus mesurée. Selon le baromètre de la Feda, le segment poids lourd n'affiche qu'une progression de 0,9 % sur les 9 premiers mois de l'année. Ce qui laisse penser qu’en dépit du vieillissement du parc roulant, les difficultés rencontrées par les sociétés de transport n’épargnent pas non plus le marché de l’après-vente.

"Le marché progresse, mais ce ne sont pas des croissances à deux chiffres. De notre côté, on enregistre une hausse de 3 à 4 %. Après, c’est bien de faire du chiffre, encore faut-il que les clients nous payent. Et on s’aperçoit que c’est de plus en plus difficile pour eux en ce moment", témoigne Guillaume Faurès, directeur de l’activité poids lourd d’Autodistribution.

Chez Alliance Automotive Group, Cyril Blazere, directeur commercial France poids lourds, dresse un constat similaire, rappelant que la réparation est pénalisée par la pénurie de techniciens : "Le marché reste effectivement compliqué. [...] De notre côté, nous distinguons deux volets d’activité : la vente de pièces, qui progresse, et les ateliers, où nous rencontrons des difficultés de recrutement."

Les MDD et les gammes alternatives gagnent du terrain

Dans un marché où les tensions économiques se font plus fortes, les grands acteurs de l’après-vente poids lourd redéfinissent leur offre. La première tendance marquante reste la montée en puissance des marques de distributeur (MDD) et des gammes alternatives. C’est le cas chez Alliance Automotive, où les produits Napa séduisent de plus en plus de clients.

La marque représente désormais entre 13 et 15 % du chiffre d’affaires poids lourd du groupement. "La progression de Napa s’explique par plusieurs facteurs complémentaires. Tout d’abord, le vieillissement du parc poids lourd joue un rôle déterminant. Les transporteurs qui exploitent des camions de plus de 5 ans recherchent des solutions d’entretien plus économiques", affirme Cyril Blazere.

Autodistribution suit le même chemin avec sa marque Isotech. Cette dernière a enregistré une progression de 40 % en 2024 du fait de l’élargissement de l’offre, qui compte désormais 1200 références PL, contre 300 il y a trois ans. Elle devrait s’enrichir d’une gamme filtration et de balais d'essuie-glace courant 2026.

"Des clients qui, il y a encore quatre ans, ne juraient que par l’OEM et la pièce d’origine, cherchent désormais à réduire leurs coûts. Ils sont plus enclins à discuter", note Guillaume Faurès. "Sur certaines familles comme le freinage, la gamme Isotech a connu des croissances à deux chiffres. Sur les coussins, elle représente déjà 60 % de notre mix."

Du côté de TVI, si on ne dément pas le succès de ces marques alternatives, le réseau a adopté une approche différente : pas de MDD maison, mais un élargissement maîtrisé de l’offre économique via ses équipementiers.

"Nous allons chercher chez nos équipementiers leurs gammes économiques pour nous développer, comme nous le faisons avec Wabco via Provia, et le marché répond bien", explique Benoît Migeon.

L’économie circulaire trouve sa place dans les ateliers

Autre signe que le transport est en quête de solutions alternatives pour la maintenance des flottes : l’économie circulaire s’impose de plus en plus comme une évidence pour les constructeurs, les distributeurs et les réseaux multimarques.

Pourtant, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020 a étendu la responsabilité élargie du producteur (REP) aux deux-roues, trois-roues et quadricycles à moteur, oubliant les poids lourds. Une lacune que les acteurs du marché tentent de combler par leurs propres initiatives.

Aujourd’hui, plus des trois quarts des poids lourds arrivés en fin de vie quittent le territoire pour être réutilisés, principalement vers l’Europe de l’Est et l’Afrique, où ils poursuivent une seconde vie. Hors véhicules accidentés, moins de 25 % du gisement potentiel est traité en France, essentiellement par des centres spécialisés dans les poids lourds hors d’usage et des récupérateurs de métaux.

Un manque de structuration évident, mais aussi une opportunité pour les industriels et les réseaux souhaitant développer des offres de pièces remanufacturées ou de réemploi.

C’est notamment le pari de Renault Trucks, pionnier en la matière. Le constructeur a ouvert en 2022 à Vénissieux (69) sa première usine consacrée au démantèlement et à la revalorisation des camions en fin de vie. Baptisée Used Parts Factory, cette installation de 3000 m² accueille des véhicules âgés ou fortement kilométrés, dont certaines pièces conservent un fort potentiel de réutilisation.

AAG France compte environ 320 points de service, répartis entre 120 G-Truck, une centaine de MP-Truck et une centaine de Top Truck. ©Alliance Automotive

AAG France compte environ 320 points de service, répartis entre 120 G-Truck, une centaine de MP-Truck et une centaine de Top Truck. ©Alliance Automotive

Les moteurs, boîtes de vitesses, cabines ou parechocs sont démontés, nettoyés, étiquetés et réintégrés dans le circuit de la rechange sous le label Used Parts by Renault Trucks. Ces pièces bénéficient d’une garantie constructeur et sont revendues entre 50 et 60 % moins cher que les neuves.

Précisons que ce site complète le centre de la marque à Limoges, dédié au remanufacturing (moteurs, filtres à particules, systèmes d’échappement). Grâce à ces deux sites, environ 20 % des pièces Renault Trucks vendues en après-vente sont aujourd’hui issues de l’économie circulaire, avec un objectif de 30 % à l’horizon 2030.

Mais ce mouvement touche également la distribution indépendante. Chez Alliance Automotive Group, la réflexion est engagée autour du développement d’une offre Back2Car spécifique au poids lourd.

"Aujourd’hui, Back2Car s’adresse à 99,9 % au monde du VL, mais les équipes étudient la faisabilité d’une offre dédiée au poids lourd. Nous en sommes encore au stade de la réflexion, mais il est probable qu’à court terme, nous développions une gamme Back2Car PL", confie Cyril Blazere.

Main-d’œuvre : la panne structurelle

Si l’économie circulaire se fait donc une place grandissante, le principal défi de la filière reste aujourd’hui humain. Les réseaux comme les indépendants souffrent d’un déficit chronique de techniciens, d’autant plus criant que la demande reste forte. "Une quinzaine de postes de mécaniciens poids lourd restent ouverts. Quand on sait ce que représente en chiffre d’affaires un poste de mécanicien, et la marge qui y est associée, c’est un vrai frein", regrette Cyril Blazere.

Le constat est identique chez TVI, où le manque de bras en atelier pèse lourd sur l’organisation. "Le point le plus sensible concerne les managers, qui assurent la transition et portent la charge. Quand il manque des bras, soit ils mettent la main à la pâte, soit ils encaissent les critiques ; ils sont en première ligne et souvent les plus démoralisés", constate Benoît Migeon.

Face à cette problématique structurelle, Autodistribution s’efforce de structurer des réponses durables. "Certaines régions demeurent très compliquées : il n’est pas rare d’attendre jusqu’à six mois avant de trouver un technicien. Pour y faire face, nous avons diversifié nos canaux de recrutement et modernisé notre communication, notamment sur les réseaux sociaux. Nous poursuivons également notre partenariat avec l’Isaac de l’Étoile, qui accueille actuellement sa quatrième promotion : huit jeunes y suivent une formation de 14 mois en alternance entre l’école et nos ateliers", explique Guillaume Faurès.

La sensibilisation des équipes, désormais considérées comme "premiers recruteurs", participe aussi à ce travail d’attractivité. Mais la pénurie ne se limite pas aux techniciens : elle touche aussi les magasins, maillon essentiel de la chaîne. "Un magasinier gère les appels clients, l’approvisionnement de l’atelier, la logistique, la réception et la garantie. Ces postes manquent cruellement. Le problème, c’est la filière : il n’existe quasiment pas de voie dédiée", déplore le patron de TVI.

Entre transition technologique et adaptation des compétences

La transition énergétique ajoute un nouveau niveau de complexité dans les ateliers poids lourds. Si les motorisations GNV, électriques ou hydrogène peinent encore à s’imposer dans les flottes, leur montée en puissance est inéluctable.

Elle transformera profondément les savoir-faire en maintenance, et la structure même des ateliers. Les chiffres du CNR en témoignent : les coûts de maintenance des véhicules GNV ont progressé de 2,8 % sur un an, notamment en raison de la technicité croissante des interventions et de la rareté des compétences qualifiées.

Dans les ateliers, l’entretien des systèmes antipollution – filtres à particules, capteurs NOx, circuits AdBlue – est déjà devenu une spécialité à part entière. Les véhicules électriques de nouvelle génération accentuent cette tendance : diagnostic haute tension, gestion thermique des batteries, surveillance des systèmes de charge, etc. Autant de domaines qui exigent des techniciens formés, certifiés et parfaitement outillés.

Les réseaux du constructeur, tout comme ceux des indépendants, doivent désormais intégrer des protocoles stricts de sécurité et d’habilitation électrique. À terme, la maintenance d’un véhicule industriel électrifié ne ressemblera plus guère à celle d’un moteur diesel classique.

Les réseaux indépendants, eux, se préparent à leur rythme. Pour ces ateliers traditionnellement centrés sur la réparation mécanique, l’enjeu est considérable : il s’agit d’accompagner la mutation technologique des camions tout en préservant la rentabilité des opérations quotidiennes. C’est une certitude, le métier de réparateur poids lourd entre dans une ère nouvelle, où la compétence devient la première énergie.

PHE renforce sa présence en Espagne avec l’intégration de Cerdá

AD Parts Intergroup, qui pilote les activités de Parts Holding Europe sur le territoire espagnol, ajoute une nouvelle pièce à son dispositif. Le groupe annonce l’intégration d’Auto Recambios Fco. Cerdá Perales au sein d’AD Vilber, sa filiale régionale.

Fondée il y a plus de 50 ans, l’entreprise familiale a progressivement bâti sa présence autour de 4 points de vente et emploie aujourd’hui 27 collaborateurs. Elle réalise plus de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires et s’est imposée comme une référence dans la zone de la Ribera Alta.

Pour AD Vilber, l’opération représente un renforcement stratégique de son implantation locale. L’activité de Cerdá vient compléter un maillage déjà dense, tout en élargissant l’offre proposée aux ateliers de la région.

AD Parts Intergroup élargit sa stratégie de croissance externe

L’acquisition s’inscrit dans la ligne directe des ambitions d’AD Parts Intergroup, qui veut devenir un acteur moteur de la consolidation du marché espagnol. Le groupe privilégie habituellement les opérations menées avec les membres existants d’AD Parts, mais reste ouvert aux opportunités extérieures dès lors qu’elles sont alignées avec sa feuille de route.

"Cette acquisition marque une nouvelle étape dans le développement d’AD Parts Intergroup en Espagne, en intégrant un distributeur hors de notre groupement. Cela démontre l’attractivité de notre groupe et notre capacité à saisir toutes les opportunités de croissance […]", confirme Josep Bosch, président d’AD Parts Intergroup.

Un nouveau chapitre pour la société Cerdá

Pour les dirigeants historiques d’Auto Recambios Fco. Cerdá Perales, cette opération ouvre une phase de développement supplémentaire. L’entreprise, qui a débuté son activité en 1974, rejoint un groupe en capacité de soutenir son expansion sur un marché en recomposition.

"En intégrant le groupe AD à travers AD Vilber, Cerda se donne les moyens de poursuivre le développement de son activité, en élargissant ses gammes, en augmentant la disponibilité de ses produits et en renforçant sa compétitivité", confirme Bernardo Cerda Boix, associé et dirigeant de l’entreprise.

BP s'apprête-t-il à tourner la page Castrol ?

Selon des informations de Reuters, le groupe britannique BP serait en négociations actives avec Stonepeak pour céder Castrol, sa marque de lubrifiants. Une vente importante qui s'inscrit dans son plan de désinvestissement visant à récupérer jusqu'à 20 milliards de dollars.

Le processus a commencé au printemps, lorsque BP a confirmé vouloir vendre cette activité vieille de plus de 100 ans. En septembre, Stonepeak et One Rock ont déposé des offres, selon plusieurs sources. Mais rien n'est acté : aucune information n'a filtré sur la valeur exacte proposée ni sur l'existence d'autres candidats. Les analystes estiment néanmoins que Castrol pourrait être valorisé autour de huit milliards de dollars.

BP, Stonepeak et One Rock ont tous refusé de commenter ces informations. L'annonce a néanmoins suffi à faire bondir de 2 % les actions de BP cotées aux États-Unis, avant un retour au calme. Une réaction modérée, alors que des analystes doutent que le géant pétrolier puisse finaliser rapidement une vente aussi importante.

"Certains investisseurs ont exprimé des doutes quant à la capacité de la société à conclure rapidement l'accord compte tenu de la taille (de Castrol), qui limitera le nombre d'enchérisseurs", souligne Henry Tarr, coresponsable de la recherche sur l'énergie et l'environnement chez Berenberg.

BP réduit la voilure

Selon l'analyste de la banque Berenberg, un accord réussi permettrait à BP de réduire ses risques et d'alléger sa dette. Cette vente serait un signal important pour les investisseurs, alors que le groupe cherche à devenir plus rentable et à réduire ses coûts. Depuis l'arrivée de son nouveau président, Albert Manifold, BP revoit l'ensemble de ses activités pour mieux valoriser ses actifs pétroliers et gaziers.

Début novembre 2025, le PDG Murray Auchincloss avait confirmé que Castrol intéressait plusieurs acteurs, sans donner plus de détails. BP prévoit déjà environ cinq milliards de dollars de cessions cette année, notamment grâce à la vente de parts dans ses pipelines terrestres aux États-Unis.

Stonepeak est un investisseur important dans les secteurs de l'énergie, des transports et des infrastructures numériques. Le fonds gère près de 80 milliards de dollars d'actifs. Il multiplie les acquisitions, comme celle de 65 % des activités de distribution de carburant de Phillips 66 en Allemagne et en Autriche, annoncée en mai dernier.

AkzoNobel et Axalta fusionnent pour créer un géant mondial de la peinture

AkzoNobel et Axalta créent la surprise en annonçant leur fusion. Les deux géants de la peinture et des revêtements industriels ont officialisé une association "entre égaux", structurée entièrement sous forme d'échange d'actions. Ils sautent ainsi aujourd'hui le pas qu'ils n'avaient finalement pas franchi en 2017. Mais, cet accord n'est toutefois pas encore finalisé. Les deux groupes devront vraisemblablement encore surmonter quelques obstacles avant de le faire accepter par les autorités.

Néanmoins, les deux entreprises semblent vouloir très rapidement concrétiser leur union. En effet, toutes deux annoncent que le nouveau groupe devrait voir le jour entre fin 2026 et début 2027. Il adoptera alors un nom commun à son lancement.

Ce nouveau groupe sera aussi coté à la Bourse de New York et s'appuiera sur une double implantation. Il entretiendra ainsi un siège à Amsterdam et un autre à Philadelphie. La direction de la société fusionnée sera confiée à Grégoire Poux-Guillaume, actuel PDG d'AkzoNobel, tandis que Chris Villavarayan deviendra son adjoint.

Un groupe plus solide et plus présent dans le monde

Avec cette fusion, les deux acteurs veulent renforcer leur présence internationale et mieux répondre aux besoins des marchés industriels, automobiles et décoratifs. Ils mettent en avant une offre plus large, des capacités d'innovation renforcées et une production plus efficace.

"Cette fusion nous permettra d'accélérer nos ambitions de croissance en réunissant des technologies, des compétences et des collaborateurs passionnés hautement complémentaires afin de libérer tout notre potentiel combiné", affirme Greg Poux-Guillaume.

Les deux entreprises promettent aussi une organisation plus performante. Cela, notamment grâce à un réseau industriel combiné couvrant plus de 170 sites de production à travers le monde. "Ensemble, AkzoNobel et Axalta sont en mesure de tracer une voie rentable et durable pour devenir leaders dans le secteur des revêtements", déclare Chris Villavarayan. L'union des fabricants de peinture s'attend à générer plus de 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

Reste toutefois à voir si les autorités européennes de la concurrence autorisent cet accord en l'état. En effet, les deux groupes réunis pourraient éventuellement occuper des positions dominantes dans certains domaines. Cela serait par exemple le cas pour les peintures en poudre. Avec ces produits, tous deux approvisionnent l'industrie et notamment les constructeurs automobile. Peut-être seront-ils donc obligés de se séparer d'une partie de celles-ci pour rendre leur mariage acceptable ?

Carross.eu lance sa gamme de consommables

Suprême : c'est le nom de la nouvelle ligne de produits de para-peinture et consommables de Carross.eu. La gamme compte des abrasifs, mastic et vernis. Avec cette offre, le site e-commerce veut renforcer son attractivité auprès des carrossiers en quête de solutions performantes et compétitives.

Pour petites et grosses réparations

La ligne s’ouvre sur des mousses abrasives proposées du grain 600 à 1 200. Elle inclut également des bandes et disques Suprême Red, déclinés en plusieurs dimensions : 115 × 230 mm, 70 × 396 mm, 70 × 198 mm et 150 mm de diamètre pour les disques. Conçus avec un traitement anti-encrassement, ces produits sont annoncés comme plus réguliers et durables à l’usage.

Le mastic Suprême Red Multi Carbone intègre des fibres de carbone pour améliorer la résistance mécanique des réparations. Le vernis Suprême, destiné aussi bien aux petites qu’aux grandes interventions, se distingue par un séchage annoncé en cinq minutes à 60 °C, tout en offrant une finition brillante.

Avec ce lancement, Carross.eu étoffe son portefeuille entre les lignes Efficiente et Ultimate, déjà positionnées sur le segment premium. "Avec la gamme Suprême, Carross confirme sa volonté d’accompagner les carrossiers avec des produits performants et adaptés à leurs exigences quotidiennes", indiquent les responsables du site.