FFC : "Les réparateurs de pare-brise non agréés ne sont pas des mafieux !"
Jusqu’en 2020, les assureurs remboursaient les opérations sur les pare-brise sur un principe de confiance aux réparateurs. En effet, pour des raisons de coût, il n’était pas nécessaire de faire appel aux experts pour ce type de réparation. Les compagnies d’assurance ont aussi encouragé leurs assurés à se rendre chez leurs réparateurs agréés, qui offraient de surcroît des cadeaux aux automobilistes !
On rappelle, au passage, que ces enseignes, pour être agréées, pratiquent une remise de 50 % aux assureurs sur leurs prix publics et leur reversent d’importantes commissions sur leurs factures.
Il est donc détestable de lire dans la presse "qu'il y a désormais une véritable incitation à la fraude au changement de pare-brise en vue d'obtenir un cadeau d'une valeur disproportionnée dont le coût repose finalement sur les autres assurés".
Prendre en ligne de mire les réparateurs non agréés qui ne font que "copier" ce que la plus grande enseigne de vitrage agréée des assurances (Carglass) fait au quotidien, à grands renforts de communication !
Menace sur la loi Hamon
Rappelons-le, la règle des cadeaux est légale et inscrite dans le code général des impôts. Le professionnel les prend sur sa marge et les déclare dans sa liasse fiscale. Les non agréés ne surfacturent rien, sachant que les contrats des clients précisent que le remboursement est plafonné aux temps "barèmes" du constructeur en pièces et en main-d’œuvre.
En revanche, l’assureur, en brandissant l’étendard de la lutte contre les cadeaux abusifs, souhaite faire supprimer la loi Hamon de 2014, qui permet aux assurés de se rendre chez le réparateur de leur choix. Sa réelle motivation consiste à faire baisser ses coûts en imposant son barème de remboursement.
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Les assureurs ont d’ailleurs commencé collégialement et illégalement, en plafonnant leurs remboursements à un tarif unique, pour tous les réparateurs non agréés – qu’ils soient vitriers spécialisés, carrossiers ou concessionnaires.
Des technologies de plus en plus coûteuses
Pourquoi impliquer toute une profession alors que seulement certains cas isolés de fraude ont lieu ? Les assureurs pourraient remettre les expertises terrain en place. L’augmentation du coût du remplacement de vitres n’est pas imputable à la fraude, mais à l’augmentation galopante du prix des pièces (voir les enquêtes de l'association d'assurances SRA).
Les SUV sont équipés de pare-brise plus chers que ceux des berlines et la technologie des Adas (aides à la conduite), présente sur tous les véhicules neufs, nécessite un recalibrage de caméra obligatoire pour la sécurité des usagers. Tandis que d'autres systèmes (chauffant, affichage tête haute, etc.) équipent aussi certains pare-brise. L'ensemble de ces évolutions augmente les coûts de réparation du vitrage automobile.
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Laurent Fourcade, président de la FFC Mobilité Réparation et Services, se tient à la disposition de France Assureurs, source de l’article du Parisien, pour échanger sur toutes ces problématiques, afin de continuer à apporter aux assurés et sociétaires des compagnies d’assurances et des mutuelles, le meilleur service de proximité possible.
La FFC Mobilité Réparation et Services regroupe 2 300 adhérents, réparant des pare-brise au quotidien et appartenant à des enseignes de vitrage, des carrossiers indépendants avec ou sans enseigne, mais aussi des groupes de concessionnaires, non agréés par les assureurs.