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Carrosserie

Five Star et Solera face aux enjeux de la réduction d'émissions de CO2 en carrosserie

Publié le 23 juin 2025
Par Nicolas Girault
2 min de lecture
Le réseau affilié à Axalta et le spécialise de la donnée se sont unis pour mettre en place un outil inédit, annoncé lors de son dernier congrès. Celui-ci devrait permettre à Five Star et Solera d'être les premiers à évaluer précisément les émissions de CO2 de chaque réparation.
Jean-François Grimaldi (Five Star) Fernando Pernigo (Solera)
De gauche à droite, Jean-François Grimaldi (Five Star) et Fernando Pernigo (Solera) précisent les enjeux de la mesure très précise des émissions de C02 en réparation auto. ©J2R/NG

À la suite de l'annonce du lancement de l'expérimentation sur la mesure des émissions de CO2 en carrosserie, lors du congrès Five Star de juin 2024, "de nombreux carrossiers se sont portés volontaires pour faire partie des 150 premiers utilisateurs", annonce Jean-François Grimaldi. Le directeur des opérations du réseau insiste sur la précision inédite de l'outil développé conjointement par Axalta et Solera. Celui-ci pourrait donner un avantage concurrentiel non négligeable à ses utilisateurs. Cela, dans un contexte où l'impact environnemental de la réparation prend de l'importance.

Viser le chiffrage des émissions de CO2 en temps réel

"Solera est parvenu à développer un algorithme au niveau international, permettant de calculer très précisément les émissions de CO2 des scopes 1, 2 et 3 à partir de ses bases de données, explique Fernando Pernigo, vice-président régional Europe de l’Ouest, Moyen-Orient, Afrique du Nord et Turquie Sidexa Solera. En plus, l'intégration de la data d'Axalta lui permet d'être encore plus précis qu'avec la donnée standard du marché".

Cet outil prend en compte le mix énergétique des pays dans lesquels est installé le réparateur. Le système calcule aussi ses données selon sa localisation, la gamme de peinture qu'il utilise, l'emploi ou non de pièces d'occasion, la logistique nécessaire pour l'approvisionner et sa main-d'œuvre. À la fin, il peut lui donner les émissions de gaz à effet de serre par poste, selon le poids, la dimension et le matériau de chaque pièce remplacée. Si dans un premier temps, les résultats seront mensualisés, à terme, ce chiffrage environnemental sera délivré en temps réel.

L'intérêt de cet outil ? "Les émissions de CO2 vont devenir un nouvel enjeu pour les assurances, dans les années à venir. Elles auront autant d'importance que les indicateurs de performance existants, affirme Fernando Pernigo. Les assureurs y sont à la fois poussés par la CSRD (directive relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises) et par leurs clients". De son côté, Axalta est également concerné par la même réglementation.

Un modèle économique à définir

Côté pratique, l'outil est intégré au logiciel de chiffrage Qapter de Sidexa, utilisé par une grande partie des membres de Five Star. Les carrossiers n'ont donc pas d'informations supplémentaires à fournir pour obtenir l'information sur les émissions liées à chaque réparation. Ils ne perdent donc pas de temps. Et à la fin, "les résultats de ces rapports donnent des arguments solides pour négocier les tarifs avec les apporteurs d'affaires : loueurs, flottes et assureurs. Il donne donc un avantage concurrentiel aux réparateurs de Five Star", affirme Jean-François Grimaldi.

Ensuite, qui devra payer ce service qui a nécessité de lourds investissements de Solera et d'Axalta ? Les apporteurs d'affaires le paieront-ils en partie à côté des réparateurs et d'autres acteurs de la réparation ? Pour l'instant, son modèle économique n'est pas encore fixé. Ses initiateurs se donnent les six mois de test pour le définir.

Dans tous les cas, ce dispositif devance largement ses concurrents. "Five Star va être un pilote parmi les réseaux d'Axalta en Europe, souligne Jean-François Grimaldi. Les autres enseignes, notamment en Suisse et en Allemagne, vont attentivement observer ce que font les carrossiers français". Reste donc à scruter attentivement les bénéfices qu'en tireront les 150 premiers expérimentateurs du réseau.

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