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Carrosserie

IBIS France fédère une nouvelle fois la réparation-collision

Publié le 2 décembre 2025
Par Nicolas Girault
3 min de lecture
La deuxième édition du symposium IBIS France a réuni les acteurs de la réparation-collision sous l'égide du Cesvi, le 18 octobre dernier. Assureurs, carrossiers, experts et fournisseurs de produits et services y ont abordé l'avenir de la carrosserie.
IBIS France 2025 carrosserie et réparation-collision
Le symposium 2025 d'IBIS France a été une nouvelle fois l'occasion de fédérer la communauté de la réparation-collision. ©IBIS France

Le palais des congrès du Futuroscope de Poitiers (86) a de nouveau rassemblé, le 18 octobre 2025, l’essentiel du monde de la réparation-collision. Pour la deuxième année consécutive, l’événement IBIS — soutenu par Cesvi France — a réuni assureurs, carrossiers, experts et fournisseurs autour d’un mot d’ordre : "Construire l’avenir ensemble". Six tables rondes ont passé au crible les grandes mutations du marché.

Les assureurs ont ouvert les débats  autour de divers sujets : électrification du parc, dérèglement climatique, arrivée de "l'assurance verte"... Autant de problématiques sur lesquelles l'intelligence artificielle (IA) est en partie mobilisée. "Avec l'IA, la limite n'est plus la technologie, mais la manière dont on va organiser nos outils, explique Angelo Maida, président du groupe Lacour. Où faut-il positionner l'IA pour avoir un retour sur investissement ? Car, elle a bel et bien un coût".

Haro sur les constructeurs

Le ton est monté encore d’un cran lorsque carrossiers et recycleurs ont pris le relais. Romuald Rozet, dirigeant du groupe CDA, est notamment revenu à la fois sur l'outil numérique et les personnes qui lui ont permis de bâtir son réseau de 15 carrosseries. Tandis que Johan Renaud, PDG de GPA, a témoigné que son "plus gros travail aura été de devenir un leader et d'orienter les équipes en percevant les signaux faibles de l'évolution du secteur". Une recette compliquée, qui lui a néanmoins permis de transformer le centre VHU familial en grande entreprise de recyclage multisite reconnu, sans renier ses valeurs.

Les tables rondes suivantes ont insisté sur un impératif devenu incontournable : la coopération entre réparateurs, experts et assureurs. Complexité croissante des véhicules, explosion des coûts de réparation, essor de la réparation durable… Désormais, toutes les parties doivent avancer ensemble. "Il est impératif que la réparation reste rentable avant tout, rappelle fermement Catherine Morhet, responsable administrative et financière du garage Morhet. Autrement, les carrossiers n'auront pas les moyens de s'adapter aux évolutions du parc".

Dans la foulée, réparateurs, assureurs et experts ont aussi ciblé les constructeurs. Accès limité aux données des véhicules, prix des pièces en hausse, design toujours plus complexe qui rend la réparation plus difficile qu’un remplacement coûteux… Sans oublier un engagement jugé timide en faveur du réemploi. Les griefs étaient nombreux.

Refus de la "voiture jetable"

Stellantis a répliqué par la voix de sa vice-présidente mondiale des pièces et services, Sylvie Layec, qui n’a pas esquivé le débat. "J'ai compris que nous étions les méchants. Mais nous avons pourtant fait notre part du travail, en travaillant sur des matériaux recyclables et des véhicules propres". Elle va plus loin : "Nous développons des solutions de réparation pour garder les véhicules plus de 15 ans". L’objectif est clair : rejeter la tentation de la "voiture jetable" attribuée à certains modèles d’Amérique du Nord ou de Chine.

Du reste, les réparateurs s'organisent aussi – notamment avec le technocentre du Cesvi – pour progresser techniquement et faire reculer l'envoi à la casse de véhicules économiquement irréparables. La montée en puissance des réseaux de réparateurs indépendants – thème de la dernière table ronde – avec l'appui de partenaires (comme les fabricants de peinture) soutient la croissance nécessaire pour que les ateliers s'adaptent à l'ensemble de ces changements.

Entre ces prises de parole, les nombreux participants – en hausse de 10 % par rapport à 2024, annonce l'organisateur – ont largement pu se rencontrer et échanger. Tous ces acteurs gardent à l'esprit l'importance de se rencontrer et de communiquer – y compris parfois malgré certains désaccords et intérêts contraires – pour résoudre des problèmes en commun. D'ailleurs, ce sera le thème annoncé de la prochaine édition 2026 : "Connecter les acteurs du changement autour du monde". Un programme encore plus ambitieux.

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