Quand les ADAS font gonfler le coût des réparations…
Lors de la 23e édition de sa journée d’informations techniques du SRA, tenue le 1er décembre dernier, la Confédération française des experts en automobile (CFEA) a dévoilé les résultats d’une étude présentant l’impact des ADAS (détecteur d’obstacle avant et d’angle mort, régulateur de vitesse intelligent, alerte de franchissement,, etc.) sur le coût d'une réparation en carrosserie. Principal enseignement de cette enquête : la facture des automobilistes s’est alourdie avec l’émergence de ces systèmes d'aides à la conduite.
Selon ce rapport, réalisé entre 2014 et 2016 à partir de 33 835 dossiers, le montant moyen de l’expertise est passé de 1268 euros HT pour les véhicules d’ancienne génération à 1409 euros HT pour ceux de la nouvelle génération, soit une hausse de 11,1%. La part des pièces passe respectivement de 578 à 689 euros HT (+19%). La durée moyenne de l’intervention évolue peu en revanche : 10,7 contre 10,9 heures (+1,9%).
En outre, les experts ont observé une augmentation significative du coût de la main d’œuvre (+6,5%), en raison de la revalorisation des conditions de facturation et de l’évolution de la part de T3.
Le prix des pièces s’envole
L’inflation est particulièrement perceptible sur les chocs avant, dont le coût est passé de 1435 à 1652 euros HT, avec une très forte augmentation du coût des pièces (784 à 988 euros HT), soit +26%. Cette hausse est due à la présence de capteurs, caméras, phares "nouvelle génération" (Xenon, Led), phares de jour qui font grimper l’addition. Quant à la main d’œuvre, elle reste stable à 9,9 heures malgré l’augmentation sensible du nombre de pièces.
Du côté des chocs arrière, les prix progressent moins vite avec un coût moyen passant de 1018 à 1113 euros HT (+9,3%). Précisons que là encore ce sont les pièces qui sont responsables de cette hausse puisque leur montant a bondi de 31%, de 336 à 440 euros HT.
Selon Pascal Jusselme, expert du CFEA, cette hausse des coûts de réparation due aux ADAS pourrait s’accentuer dans les prochaines années avec la démocratisation de ces nouvelles technologies au sein du parc roulant. "Reste à savoir si ces nouvelles technologies embarquées ont un impact sur la fréquence des sinistres qui pourrait influencer la hausse du coût des réparations" conclut l’expert.