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Carrosserie

R-M et Glasurit automatisent leur peinture écoresponsable

Publié le 7 octobre 2024
Par Nicolas Girault
3 min de lecture
Les deux marques de BASF ont présenté des vernis fabriqués à partir de pneus recyclés à Automechanika Francfort. Elles renforcent ainsi leur stratégie autour des produits de peinture écoresponsables. Ceux-ci sont désormais accompagnés d'une machine automatique de mélange de teintes.
BASF R-M Glasurit Automechanika Francfort 2024
Chris Titmarsh, vice-président de BASF Coatings (au centre) et Jane Niemi, responsable marketing mondial BASF Coatings (deuxième en partant de la droite) présentent les nouveaux vernis R-M et Glasurit à base de pneus recyclés. ©J2R/NG

Les deux marques de peinture automobile adossées au groupe de chimie allemand ont présenté une foule de nouveautés lors du salon Automechanika de Francfort. R-M et Glasurit ont d’abord mis en avant de nouveaux produits inédits. Leurs composants écoresponsables sont issus de la recherche de BASF. Ces marques ont également présenté leur machine automatique de mélange de teintes. Elles entrent ainsi dans le club de moins en moins fermé des fabricants proposant des systèmes complets pour optimiser l’activité peinture des carrosseries.

50 % moins d'émissions de CO2

Côté produits, le principal tour de force des deux marques est le lancement de leur nouveau vernis partiellement fabriqué avec des pneus recyclés. Cinq litres de produit contiennent des matières tirées de deux pneus. Ce vernis est baptisé Race Finish-R e'Sense chez R-M et AraClass A-C-24 Ligne 100 Eco Balance chez Glasurit. Cette nouvelle référence complète ainsi leurs gammes écoresponsables respectives.

Le tour de force du fabricant est de proposer un vernis de dernière génération, néanmoins écoconçu. Son emploi réduit la consommation énergétique des carrosseries. Ses temps et température d’étuvage en cabine de peinture sont réduits. Ce produit sèche en seulement 20 minutes à 40°C. Son emploi réduirait de 50 % les émissions de CO2 dans l'atelier. Il diminue ainsi l'impact environnemental et économique des réparations. Ses performances sont également intéressantes pour la réparation de véhicules électriques, dont les composants sont sensibles aux températures élevées.

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Mais c’est surtout sa composition qui le distingue le plus de ses concurrents. En effet, il a été mis au point dans le cadre du projet ChemCycling de BASF, lancé en 2018. Ce programme de recyclage chimique vise à industrialiser la fabrication de produits à partir de plastiques et de pneumatiques en fin de vie.

Remplacer les intrants issus de la pétrochimie

L’objectif du groupe de chimie est de réduire son empreinte environnementale. Dans la division peinture auto, "notre vision est de soutenir une économie circulaire en réduisant l'utilisation de matières premières fossiles, en minimisant les déchets et en réduisant les émissions de CO2 dans la chaîne de valeur", précise Chris Titmarsh, vice-président de BASF Coatings. À la fin, le groupe vise la neutralité carbone pour toutes ses activités à l'horizon 2050.

Cette stratégie avait été initialement amorcée avec le lancement des gammes de produits de peinture durables Ligne 100 (Glasurit) et e’Sense (R-M) en 2018. Les chimistes de BASF y avaient remplacé une partie des intrants issus de la pétrochimie par des ingrédients tirés de la biomasse. Aujourd’hui, ils franchissent une nouvelle étape en en substituant d’autres par des matières recyclées.

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Ainsi, de l'huile issue de la pyrolyse des pneus entre dans la composition du nouveau vernis des deux marques. Elle est fournie par Pyrum et New Energy, spécialistes de ce type de production. Cet ingrédient contribue à la fois à la réduction des émissions de CO2 et à l'économie circulaire. Raison pour laquelle les produits fabriqués à partir du recyclage des pneus sont certifiés Ccycled.

Six teintes en quinze minutes

Parallèlement, R-M et Glasurit présentaient pour la première fois publiquement la machine de mélange de couleurs CR4/CR6 (aussi employée par Sinnek et Sherwin-Williams). Conçue par le spécialiste italien Alfa, son adoption avait été annoncée depuis mars 2024. "Elle apporte rapidité, précision et facilité à l’ensemble du processus de coloration, rationalisant et allégeant le flux de travail et la charge de travail des peintres, ce qui accroît leur efficacité", a déclaré Jane Niemi. La responsable marketing mondial de BASF Coatings précise que "la durabilité joue ici un rôle important. Le gaspillage de produits est réduit et en utilisant notre gamme de couches de base hydrodiluable la plus durable, la ligne 100, nous aidons les carrossiers à réduire leur impact environnemental".

Cette machine est connectée à la plateforme numérique Refinity des deux marques. Celle-ci rassemble leurs outils digitaux (d’identification et de recherche de couleurs, etc.) pour optimiser leur emploi dans l'atelier. Grâce à cette connexion, la machine peut mélanger jusqu’à six teintes en quinze minutes, à partir de 30 grammes chacune. Comme des machines équivalentes, son emploi réduit les erreurs et les déchets de peinture. Les marques assurent que les peintres peuvent ainsi gagner jusqu’à 60 % de leur temps en effectuant d’autres tâches pendant l’opération.

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Les deux marques allemandes maintiennent donc leur stratégie fortement orientée vers la protection de l'environnement. Mais elles emboîtent aussi le pas de l'automatisation d'une partie des tâches du peintre. Cette tendance vise à concentrer son activité sur les opérations pour lesquelles il apporte de la valeur ajoutée : application, etc. L'objectif reste d'améliorer encore la rentabilité de l'atelier, tout en le rendant toujours davantage respectueux de l'environnement.

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