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Bosch croit toujours au Diesel

Publié le 19 septembre 2014
Par Romain Baly
3 min de lecture
Faisant fi des polémiques, l’équipementier allemand a doté son usine de Rodez (Aveyron) d’une toute nouvelle chaîne d’assemblage destinée aux injecteurs Diesel, moyennant un investissement de 29 millions d’euros.
L’usine de Rodez devrait voir ses volumes progresser de 10 % cette année.

Le Diesel a encore de beaux jours devant lui. C’est en substance le message que souhaite faire passer Bosch en investissant massivement dans ses sites de production dédiés à ce type de carburant. Dans un climat houleux opposant les pro et les anti depuis le début de l’année, le groupe allemand s’est logiquement rangé dans le camp des premiers au vu de son savoir-faire en la matière, mais aussi de l’importance que revêt encore le Diesel dans l’industrie automobile. Surtout sur le Vieux Continent, comme l’a rappelé Rolf Bulander, membre du directoire du groupe Bosch et président des activités moteurs, lors de l’inauguration de la nouvelle ligne d’assemblage de l’usine de Rodez : “Aujourd’hui, l’Europe demeure de très loin le premier marché dans le monde pour ce type de carburant.” Chiffres à l’appui, on constate ainsi que celui-ci s’octroie 61 % du marché européen contre 26 % en Asie et 13 % sur le continent nord-américain. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochaines années, selon le dirigeant, qui estime qu’en “2020, 27 millions de véhicules vendus dans le monde devraient rouler au gasoil, dont 10 millions en Europe”. Des perspectives de croissance qui aiguisent l’appétit de Bosch, de surcroît à propos d’une technologie en pleine évolution.

65 millions d’euros d’investissement depuis 2006

Président de Bosch France, Guy Maugis note ainsi que “les nouvelles technologies, les filtres à particules et la maîtrise de l’injection permettent aux blocs Diesel d’être bien plus performants qu’avant et de se rapprocher des moteurs essence”. Un argument de poids en faveur de cette énergie, à l’heure d’une diabolisation à tout-va, la rendant responsable de tous les problèmes de santé publique.

Conscient que le vent soufflait toujours en sa faveur, Bosch s’est donc décidé à réinvestir dans son usine de Rodez. Un site capital en France pour le premier employeur germanique de l’Hexagone, où sont produits chaque année 2,6 millions d’injecteurs common rail, mais aussi 18 millions de bougies de préchauffage et 7,2 millions de buses pour injecteurs. Grâce à l’accord de performance industrielle signé l’an dernier entre la direction du groupe et les représentants syndicaux, 29 millions d’euros ont été mobilisés pour construire une nouvelle ligne de montage dernier cri, destinée à la production d’injecteurs Diesel common rail 1 800 bars. Au total, près de 65 millions d’euros ont été consacrés au site aveyronnais depuis 2006, date à laquelle les injecteurs common rail ont remplacé les injecteurs-pompe (produits principalement pour Volkswagen). “Ces investissements constituent un prérequis si nous voulons conserver la dynamique du site”, estime Guy Maugis.

Renault, premier client du site

La chaîne d’assemblage inaugurée le 4 juillet dernier est capable de monter 14 000 pièces chaque jour. Selon un parcours entièrement automatisé, toutes celles-ci sont identifiées au moyen d’une puce assurant à Bosch une traçabilité sans faille, gage de qualité et de confiance pour ses clients. Premier d’entre eux, Renault représente aujourd’hui entre 70 % et 80 % du chiffre d’affaires, loin devant BMW, son dauphin. Grâce à eux et à d’autres, tous ces investissements devraient permettre au site d’augmenter significativement ses volumes en 2014, avec une croissance estimée à 10 %. Une bonne nouvelle pour Olivier Pasquesoone, le directeur de l’usine, pour qui cette hausse de l’activité ou au moins son maintien “s’avèrent essentiels pour le groupe, mais aussi pour l’économie régionale et pour la pérennité de ses emplois”. Rassurés par les dernières actions de leur direction, les 1 515 employés du site verront également d’un très bon œil le passage aux nouvelles normes Euro 6 fixées par l’Union européenne. Des normes qui obligeront ainsi les moteurs Diesel de dernière génération à se montrer aussi propres que les moteurs essence, tout en consommant moins. Un atout de plus dans l’escarcelle de ce carburant et dans celle de Bosch.

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