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“Notre objectif : devenir le premier réseau de plates-formes indépendantes”

Publié le 11 septembre 2012
Par Clotilde Chenevoy
4 min de lecture
Franck Pelletier, directeur général de S’Energie - Le dynamique P-dg du groupe Autoreserve se lance dans un nouveau défi en prenant la direction opérationnelle de S’Energie. Communication revue, signature de nouveaux accords fournisseurs et création d’un centre de formation : les bases du S’Energie nouvelle génération sont déjà bien posées.
Franck Pelletier, directeur général de S’Energie - Le dynamique P-dg du groupe Autoreserve se lance dans un nouveau défi en prenant la direction opérationnelle de S’Energie. Communication revue, signature de nouveaux accords fournisseurs et création d’un centre de formation : les bases du S’Energie nouvelle génération sont déjà bien posées.

Pourquoi intégrez-vous S’Energie ?
J’ai toujours refusé d’adhérer à un groupement de plates-formes tel que cela pouvait être défini auparavant, d’autant que S’Energie avait alors une grosse orientation Groupauto et Partner’s, avec des acteurs comme Frédéric Leonardi et Philippe Girault. Or, Jackie Vercaigne, le président, m’a sollicité lors d’Equip Auto 2011 car S’Energie ne correspondait plus à sa stratégie d’indépendants. Nous avons échangé plusieurs fois au fil des mois. Je n’avais pas d’intérêt à venir chez S’Energie, mais chez Autoreserve, notre stratégie a toujours été claire : devenir la première plate-forme indépendante de France, sur un plan généraliste et technique. Aujourd’hui, nous conservons cette stratégie, mais les moyens mis en place pour obtenir gain de cause passent soit par des solutions financières, soit par un rapprochement avec d’autres entreprises. Le groupe Autoreserve, sur l’intégralité des structures, a généré, en 2011, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous avions donc besoin d’une stratégie d’ouverture pour atteindre les 100 millions d’euros en deux ans. Parallèlement, avec la sortie de Frédéric Leonardi en juin dernier, S’Energie partait vers un futur incertain, sans grosse structure ni point de vente dans le Sud et sur Paris. En effet, le groupement compte CDAL, JV Platform, Idea Est, Idea Nord, Idea Ouest (ancien Ouest Diffusion matériel), Métropole Dépôt et, depuis peu, Est Entrepôt.

Quels sont les engagements pris ?
Avec Jacky Vercaigne, nous avons convenu que j’acceptais de prendre la tête de S’Energie en tant que directeur général si tous les partenaires du groupement s’intégraient à ma vision stratégique de développement visant à devenir le premier réseau de plates-formes indépendantes de France. Premières actions, la communication du groupement évolue, et S’Energie devient “le réseau des plates-formes indépendantes de la rechange automobile”, avec un logo qui se modernise et un site Internet qui arrivera prochainement. L’informatique se trouve déjà en commun entre les plates-formes, mais la mise en commun du commerce, avec la visite des clients, arrivera bientôt. Chaque étape en son temps, le démarrage de S’Energie nouvelle génération date seulement de juillet !

Pouvez-vous détailler l’organisation de S’Energie ?
S’Energie est une SAS dans laquelle nous sommes tous actionnaires. Jackie Vercaigne reste président et je deviens le directeur général. Nous avons une commission pour les achats, qui se compose de Nicolas Delhoute et moi-même. Les prises de décisions se font lors de réunions du réseau. Il y a une concertation globale de tous les membres de S’Energie, et tout se déroule dans une bonne entente, avec une stratégie qui a été validée dès le départ. Le chiffre d’affaires actuel se monte à 65 millions d’euros, dont 40 millions d’euros proviennent d’Autoreserve. Notre objectif consiste à atteindre au moins les 100 millions d’euros de CA d’ici 2016, notamment par la pièce technique.

Quel rôle jouera LumLux ?
Notre plate-forme technique devient le centre technique pour l’ensemble des sites. Nous étoffons d’ailleurs notre offre avec la signature d’un accord, officialisé sur Automechanika, avec Delphi, pour distribuer l’ensemble de leurs pièces techniques. La pièce technique en France représente un milliard d’euros de chiffre d’affaires, dont 900 millions d’euros restent aux mains des constructeurs. Pour quelle raison ? Parce qu’il n’y a pas de stocks, les gens ne savent pas où acheter ces pièces en dehors des réseaux de marque. Nous offrons donc un panel complet de solutions à la distribution, avec une livraison en H + 4 de notre catalogue complet de pièces techniques. Nous allons également plus loin pour nos clients, puisque nous ouvrirons, à partir de janvier 2013, un centre de formation technique sur Gennevilliers.

Vous disposez de votre propre MDD, Artec. Sera-t-elle distribuée par S’Energie ?
S’Energie doit disposer de sa marque de distribution et il est logique que le réseau adopte Artec. Nous disposons de 10 lignes de produits : huiles et liquides, batteries, kits de distribution, roulements de roue, machines tournantes et transmissions, débitmètres, injecteurs, pompes à eau et durits. Artec représente 15 à 20 % de notre chiffre d’affaires, soit une bonne proportion pour une MDD, positionnée comme un produit Premium, au juste prix, et non comme une marque discount. Nous gérons nous-mêmes les sourcings et composons nos gammes en trouvant les fabricants qui travaillent avec les équipementiers, voire même qui livrent directement la première monte. Nous achetons les produits en sortie d’usines, limitant donc les intermédiaires qui impactent le coût final de la pièce, mais nous ne transigeons pas sur la qualité. Nous communiquons d’ailleurs fortement sur Artec Premium. Nous sponsorisons Olivier Lombard, de l’équipe Nissan Signatech, qui court en LMP2. La marque gagne ainsi en visibilité, et nous axons l’ensemble de nos campagnes sur ce partenariat.

Le marché demande-t-il beaucoup de prix ?
Le problème est que l’on vend trop cher la pièce et qu’on ne valorise pas assez la main-d’œuvre. Mais il reste compliqué de la valoriser avec 70 % de taxes… En Angleterre, le taux horaire moyen se situe à 115 euros, contre 40 euros en France, avec un prix de pièces 25 à 30 % moins élevé. Le montant de la facture ne présentera pas un écart très fort, mais la valorisation et l’approche du client sont clairement différentes. Toutefois, les consommateurs qui recherchent avant tout du prix restent peu nombreux. Ils attendent surtout d’être rassurés et d’avoir le bon produit, au bon prix, au bon moment. Si les sites Internet fonctionnent si bien, c’est parce qu’ils ne vendent que du produit Premium. Ils ont tenté de vendre des MDD à moindre coût, cela n’a majoritairement pas fonctionné.

Autoreserve déploie Checkstar. Où en est le développement ?
Checkstar a pris du retard, mais un réseau national, sans appui national, ne pouvait pas avoir de légitimité. Nous avons donc préféré structurer S’Energie dans un premier temps. De plus, nous avons trouvé un partenaire financier, GE Capital, pour garantir les dossiers des candidats au réseau. Le distributeur qui déploie Checkstar n’a pas vocation à supporter un problème financier. Cette solution permet donc de simplifier les échanges, l’agent réparateur réglant directement les coûts du panneau à GE Capital. Nous aurons d’ici la fin de l’année 25 panneaux Checkstar répartis nationalement, le premier ayant ouvert en juin à Aulnay-sous-Bois. L’objectif reste d’en ouvrir 500 en cinq ans. Chaque plate-forme S’Energie disposera d’un responsable technique Checkstar, pour pouvoir intervenir sur sa zone de chalandise, avec LumLux comme centre névralgique.

Où en sont les accords avec le groupement espagnol Serca ?
Je dois rencontrer prochainement les responsables de Serca, pour discuter des échanges possibles, d’autant que nous avons beaucoup de partenaires en commun. Plus globalement, nous avons une vraie vocation européenne, d’autant que j’ai des connexions avec des plates-formes étrangères. Mais d’abord, nous allons nous attacher à structurer la France !

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