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Ordinateurs durcis, quelle solution pour l’atelier

Publié le 26 mars 2015
Par Jean-Marc Felten
4 min de lecture
Présence de poussières, de liquides corrosifs, chocs et chutes, fonctionnement à des températures très variées, les appareils électroniques de l’atelier doivent résister à des traitements bien plus rudes que les équipements qui restent dans les bureaux. Mais de “MIL” en “IPxx”, quelles sont les normes à respecter ?
A la fois ordinateur et base d’accueil des systèmes de diagnostic, le PC de l’atelier doit répondre à des normes de résistance précises validées par des tests.

Les appareils de diagnostic sont des micro-ordinateurs qui ont à répondre à des critères de performances éloignés des systèmes de bureautique. L’évolution de l’informatique est telle qu’un équipement adapté au diagnostic électronique est désormais accessible à des tarifs relativement raisonnables. Malgré tout, la solution doit également assurer un fonctionnement de l’appareil dans la durée.

Les propositions

Le réparateur qui fait du diagnostic ou de l’entretien électronique peut s’appuyer sur quatre types de matériel, du moins cher et plus simple, jusqu’à l’équipement qui s’adapte à toutes les fonctions et toutes les situations.

Compacts mais disposant de fonctions figées, les boîtiers spécialisés sont souvent limités dans les possibilités qu’ils offrent en matière de diagnostic. Il n’y a plus guère que Gutmann avec le MegaMacs 42 et les “Chinois”, plus ou moins complets, qui se partagent cette niche. L’avantage de ces appareils tient à l’adaptation relative aux conditions d’utilisation dans le garage. Généralement installées dans un robuste boîtier, les commandes se font via un clavier tactile sous film étanche. Loin de proposer les performances d’un PC, ils ne sont conçus que pour exploiter le logiciel qui est intégré lors de la fabrication.

Les ordinateurs et tablettes du commerce permettent d’intégrer les solutions logicielles avec relais d’une interface de communication E-OBD, que les fournisseurs de solutions de diagnostic proposent presque tous. Généralement conseillés pour de la bureautique ou un usage domestique, ces appareils ne sont pas adaptés aux contraintes d’un atelier. Les poussières vont rapidement bloquer le clavier, l’humidité peut s’immiscer dans l’ensemble des composants, l’équipement portable sera rapidement limité par les écarts de températures importants. Enfin, l’usage en extérieur pour du dépannage est à oublier.

Pour répondre rationnellement à leurs clients, les fournisseurs de solutions de diagnostic et d’entretien électronique disposent d’appareils robustes avec une autonomie suffisante pour une journée de fonctionnement. Leurs performances sont classifiées sur la base de normes internationales de résistance aux agressions extérieures et aux chocs. Elles sont de deux origines : militaires (MIL, normes de l’armée américaine) et des Nations unies (normes ECE “IP”).

Des fabricants indépendants sont spécialisés dans ces appareils durcis, chez qui le professionnel peut choisir la meilleure solution en fonction de son budget. Le plus important est Panasonic, qui propose plus de 16 bases durcies, adaptées à toutes les professions. Souvent retenues par les constructeurs pour leurs réseaux d’après-vente, ces solutions peuvent se révéler moins coûteuses que les systèmes des éditeurs de logiciels de diagnostic.

Les normes

La norme à respecter à la base est la résistance aux poussières et aux liquides, classifiée “IP”. L’indice IP classe le niveau de protection offert par le matériel aux intrusions de solides et liquides. Deux chiffres caractérisent cet indice, qui sont définis par la norme CEI 60529. Le premier valorise la protection aux poussières, le second aux liquides. (Voir tableau)

Les normes MIL sont établies par l’armée américaine et permettent de contrôler la compatibilité, la fiabilité d’opération, le coût total de possession, la compatibilité logistique, etc. Pour les ordinateurs, ce sont principalement les normes aux chocs et aux chutes (MIL 810F-516) et la norme de compatibilité électromagnétique (MIL STD461) qui sont utilisées.

Dans le détail, huit spécifications sont établies : les hautes températures (EVF 012, méthode 501), les basses températures (EVF 022, méthode 502), les chocs thermiques (EVF 032, méthode 503), l’humidité (EVF 072, méthode 507), le brouillard salin (EVF 092, méthode 509), les vibrations (EVF143, méthode 514), les chocs (EVF 163, méthode 516), le tir canon (EVF 193, méthode 519).

Des exemples

La référence à ces normes sans qu’il soit apporté de précision n’apporte pas la connaissance complète sur les performances. Panasonic fait référence à des valeurs spécifiques différentes selon les gammes d’appareils. Les PC et tablettes ultra-durcis peuvent chuter de 90 à 180 cm sous 26 angles différents selon les modèles. Sous 6 angles seulement, les demi-durcis acceptent une chute de 76 cm et les professionnels renforcés peuvent tomber de 30 cm sous 26 angles, ou de 76 cm sur le sol.

Contre les liquides et la poussière, les ultra-durcis sont déclarés IP65, les demi-durcis résistent aux éclaboussures et sont IP5x pour la poussière, les professionnels renforcés ne sont pas protégés.

Les ultra-durcis de Panasonic fonctionnent entre - 29 °C et + 60 °C, les semi-durcis tiennent de 0 °C à 50 °C, enfin les professionnels renforcés acceptent de + 5 °C à + 35 °C. La fourchette de température à l’arrêt est plus importante pour chaque gamme, - 20 °C à + 60 °C sauf les ultra-durcis qui acceptent - 51 °C à + 71 °C. Des tests d’écrasement viennent renforcer les prescriptions.

Bilan

Ces indications sont des références pour réussir son achat et s’assurer de la longévité d’usage. Si les niveaux supérieurs de résistance sont une assurance, un semi-durci peut convenir à une utilisation irrégulière par un seul compagnon. Pour les constructeurs, Panasonic fournit un ultra-durci, le CF19, ou des tablettes, telles les FZ-G1. On demandera donc l’ensemble de ces données à son fournisseur d’appareil, tout en pensant bien qu’un excès de résistance et d’étanchéité défavorise le refroidissement des composants électroniques. La durée de vie d’un ordinateur est de cinq ans en moyenne, un investissement de 2 400 euros coûte ainsi 40 euros mensuellement, somme peu importante au regard de l’importance de la fiabilité nécessaire de cet équipement.

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ZOOM - Panasonic, le spécialiste de l’ordinateur

professionnelPrésent depuis 1987 sur le marché des équipements informatiques professionnels, Panasonic a établi une gamme complète d’appareils qui couvrent tous les besoins, que ce soit les professions nomades qui nécessitent des petits appareils pour de la gestion de livraison ou des relevés simples d’informations, en tablettes, des portables ultra-durcis transformables en tablettes pour du diagnostic technique (dont l’automobile) avec saisie de données et recherche d’informations dans des bases, des renforcés qui assurent un usage occasionnel en conditions difficiles. La marque lance en 2015 le CF-54, une nouvelle étape dans les appareils durcis, dont les performances conviennent à de nombreuses activités. Son écran “full HD” de 14 pouces donnera satisfaction dans toutes les conditions d’éclairage. Equipé d’une coque de protection optionnelle, le CF-54 franchit les normes de chute à 76 cm. De nombreuses options permettent une configuration idéale pour chaque activité, que ce soit une seconde batterie, un lecteur de DVD, des lecteurs de cartes, des connecteurs externes, un écran tactile… Le CF-54 vient concurrencer les générations antérieures et les matériels ultra-durcis, dont le CF-19, toujours plébiscité par les constructeurs automobiles, et le CF-D1, tablette à grand écran 13 pouces.

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NOTRE AVIS

TOP
++ Ultra-durci : résiste à tout
++ Semi-durci : compromis
+ Renforcé : tarif
FLOP
-- Ultra-durci : le coût
-- Semi-durci : résistance réduite (poussières, liquides)
-- Renforcé : résistance globale et adaptation diag.
 

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