Quand le remote diagnostic simplifie la maintenance électronique
Pour comprendre l'importance du remote diagnostic (diagnostic télécommandé), il faut intégrer la présence généralisée du Pass-Thru et des security gateways. Rapide rappel des faits : l'interface Pass-Thru permet de réécrire les logiciels des calculateurs. Ce qui permet au constructeur de corriger d'éventuelles erreurs ou d'apporter des améliorations à leur fonctionnement général.
L'accès doit être garanti aux réparateurs, qu'ils soient dans un réseau de marque ou indépendants. Quant aux security gateways, elles ont été mises en place pour lutter contre le piratage électronique des véhicules. Il s'agit de serrures informatiques qui protègent l'accès aux calculateurs et à leurs données de programmation.
La réglementation internationale a rapidement obligé les constructeurs à ouvrir leur accès pour permettre aux propriétaires de faire l'entretien et les réparations auprès du réparateur de leur choix. Cependant, cet accès n'est autorisé que sous certaines conditions d'identification stricte du réparateur. Et ce protocole est, selon les constructeurs, plus ou moins complexe, et plus ou moins coûteux…
Si, malgré les security gateways, les techniciens peuvent intervenir avec n'importe quel outil de diagnostic électronique, le Pass-Thru nécessite d'accéder, via une VCI, aux systèmes de maintenance électronique privatifs du constructeur qui a une structure de classement des informations, un vocabulaire et des méthodes de recherche de défaillance qui lui sont propres.
Autrement dit, il faudrait réapprendre à se servir d'un outil à chaque intervention ! De nombreux MRA ont donc délaissé ces prestations ou les ont sous-traitées à un concessionnaire. C'est pourquoi les fabricants d'appareils de maintenance et les réseaux de garagistes ont notamment développé des services de remote diagnostic.
Diagnostic à distance : moins de contraintes, plus de productivité
La délégation de maintenance électronique simplifie la tâche du mécanicien. Toutes les opérations fastidieuses et les contraintes d'accès privatisé sont confiées à des spécialistes qui disposent du matériel et des autorisations nécessaires pour couvrir une large partie du parc roulant. Via une hotline, les opérateurs de remote diagnostic peuvent réaliser des recherches de pannes électroniques, des téléchargements de logiciels et de mises à jour, etc.
Ce service allège les ateliers d'opérations chronophages et onéreuses. D'un opérateur à l'autre, le principe du remote diagnostic est souvent le même : un réparateur confronté à une panne qui le dépasse va contacter son expert à distance. Via une interface de communication, le technicien analyse les données de panne pour guider l'atelier dans ses réparations.
L'assisteur peut se mettre en relation avec les services d'information du constructeur pour réaliser des reprogrammations ou des mises à jour. Toute la procédure de connexion est déléguée. C'est le service d'assistance qui détient la connaissance, le matériel et les autorisations d'accès.
Et Sermi fut !
Tout ceci serait (presque) simple si la réglementation européenne n'avait pas imposé aux réparateurs automobiles de disposer d'une nouvelle certification pour accéder aux informations techniques liées à la sécurité des véhicules : le Sermi.
En effet, depuis le 1er novembre 2024, tous les garages et services intervenant sur ces systèmes doivent demander une autorisation d'accès. Cette certification est également obligatoire pour les techniciens qui font intervenir des tiers dans leurs opérations de réparation, comme les services d'assistance à distance.
Cette obligation porte sur les véhicules commercialisés depuis 2009 et la norme Euro 5, soit une grande part des modèles en circulation. Les opérations concernées sont le codage de clés, la réécriture de logiciels par le portail du constructeur, voire l'installation d'un attelage de remorque pour certaines marques.
La certification répond à des critères particuliers garantissant le respect de l'intégrité du véhicule réparé (casier judiciaire, déclaration de compétences et d'activité professionnelle, existence d'une assurance responsabilité civile, etc.). En France, trois opérateurs sont agréés pour délivrer ces certifications avec des formules couvrant cinq années (durée de validité de la certification) pour moins de 2 000 euros.
Si le Sermi représente une nouvelle contrainte pour les réparateurs, il sera pourtant difficile de s'en passer. En effet, les interventions de maintenance et de réparation portant sur les systèmes électroniques des véhicules ne cessent de croître. Environ 50 % des entrées atelier seraient liées aujourd'hui à l'électronique.