Airbags défectueux : 236 900 Citroën C3 et DS 3 immobilisées dans le nord de la France
Stellantis a annoncé, le 17 février 2025, une nouvelle vague d’immobilisation concernant 236 900 Citroën C3 et DS 3 situées dans le nord de la France. Ces véhicules, produits entre 2008 et 2013, sont équipés d’airbags Takata susceptibles de présenter un risque de défaillance grave.
Après des tests révélant une détérioration de leur composition chimique, le constructeur a décidé d’étendre le dispositif de rappel "stop drive" à ces régions, initialement exclues des premières campagnes.
Un risque avéré, un rappel étendu
Selon le ministère des Transports, 29 accidents liés à ces airbags ont déjà été recensés en France, provoquant onze décès en Outre-mer et un en métropole. Depuis plusieurs années, des rappels massifs ont été effectués par divers constructeurs, parmi lesquels Volkswagen, Nissan, BMW et Toyota.
En 2024, Stellantis avait déjà mis en place une campagne d’immobilisation dans le sud de l’Europe et au Maghreb, ciblant les régions les plus exposées aux fortes chaleurs favorisant la dégradation de ces équipements.
Jusqu’à présent, les propriétaires de C3 et DS 3 situés au nord de la ligne Lyon-Clermont-Ferrand étaient uniquement invités à se rendre en atelier sans obligation d’arrêt immédiat du véhicule.
Mais les nouveaux tests réalisés sur une voiture en Loire-Atlantique ont révélé une altération des propriétés du nitrate d’ammonium utilisé pour le déclenchement des airbags, poussant Stellantis à élargir la mesure à l’ensemble du territoire.
Une prise en charge accélérée selon Stellantis
Les propriétaires des véhicules concernés sont appelés à prendre rendez-vous via le site internet de Citroën afin de procéder au remplacement de leurs airbags. Contrairement à la première vague de rappels, où le constructeur avait dû faire face à des délais d’attente prolongés en raison d’un manque de pièces, Stellantis assure disposer désormais d’un stock suffisant pour une prise en charge rapide.
Citroën promet notamment des rendez-vous en cinq jours en moyenne, précisant que l’opération de changement d’airbag est gratuite et ne dure qu’environ une demi-heure.
Le constructeur a mobilisé huit de ses usines en France – situées notamment à Rennes (35), Poissy (78), Sochaux (25) et Mulhouse (68) – pour faciliter l’intervention sur les véhicules. En parallèle, une campagne d’information a été lancée par le ministère des Transports, notamment dans les stations-service d’Outre-mer et les centres de contrôle technique, afin de sensibiliser les propriétaires concernés.
Des recours en justice en cours
Par ailleurs, le constructeur prévoit d’étendre ses campagnes de rappel aux modèles commercialisés entre 2014 et 2019 dans le nord de la France et dans plusieurs pays européens (Allemagne, Autriche et Suisse). Toutefois, ces futurs rappels ne nécessiteront pas d’immobilisation des véhicules, selon le constructeur.
Cette annonce de Stellantis intervient alors que le groupe fait l'objet d'une nouvelle plainte collective soutenue par près de 900 automobilistes pour "mise en danger de la vie d’autrui" et "pratiques commerciales trompeuses". Interrogé par nos confrères de France 2 ce 17 février, Philippe Tabarot, ministre des Transports, a indiqué qu'"une responsabilité (de Stellantis) doit être engagée".