Autodistribution investit plusieurs millions d'euros pour sa "version 2.0" de Logisteo
Si d'ultimes aménagements verront le jour dans quelques mois, la "version 2.0" de Logisteo est bel et bien là . Après des années de réflexion, Autodistribution, le groupement au triangle rouge a concrétisé cet automne un développement crucial pour son avenir. Sa plateforme nationale de Réau (77), la bien nommée Logisteo, est en effet un maillon essentiel de son organisation. Son bon fonctionnement, son agilité, sa réactivité et bien entendu la qualité de son offre ruissellent au sein de toutes les filiales et chez tous les adhérents indépendants.
"On est au cœur du « oui, j'ai » qui définit toutes nos priorités et toutes nos décisions, martèle Jérémy de Brabant, directeur des opérations BtoB Europe du groupe PHE. C'est notre philosophie et Logisteo en est le porte-étendard." Derrière cette plateforme se cache tout un écosystème riche de 400 sites dans l'Hexagone. Depuis Réau, 90 % de ces implantations sont desservies en H+2, 95 % en H+4 et 100 % en J+1, ou plutôt, comme le rappelle le dirigeant, en "nuit+1" dans la mesure où une commande passée avant 18h30 est livrée le lendemain avant 8h.
Logisteo : une surface de 36 000 m²...
Aussi pertinent soit-il, ce modèle devait toutefois évoluer. Un constat assez paradoxal pour un outil logistique opérationnel depuis mars 2017. On pourrait légitimement se demander si celui-ci n'avait pas été sous-dimensionné à sa création. Alors que l'activité du site a bondi de 88 % depuis 2018, la direction de Parts Holding Europe, maison mère d'Autodistribution, elle, met davantage en exergue trois phénomènes. Entre sa propre croissance, une fidélité toujours grande de ses distributeurs envers leur plateforme nationale et des parts de marché grappillées ici ou là , le groupement savait que Logisteo devait muter.
Un plan d'investissements sur cinq ans a été engagé en 2021. Au total, 13 millions d'euros auront été dépensés pour réinventer cette plateforme. La dernière phase de travaux, la plus importante, s'est conclue en novembre. Celle-ci a déjà permis d'agrandir la surface. L'ajout d'une cellule supplémentaire l'a fait passer de 30 000 à 36 000 m². Autre nouveauté, cet espace organisé sous forme d'allées étroites et dédié au stockage de palettes (16 000 au plus). Ces dernières sont manipulées par des opérateurs grâce à des chariots élévateurs semi-autonomes.
En outre, le site bénéficie désormais d'une zone d'approvisionnement largement agrandie. C'était l'un des grands enjeux de cette réflexion. Comment optimiser et accélérer la mise en stock des flux entrants ? Si des solutions automatisées ont été étudiées, aucune ne convenait à la gestion de pièces détachées avec des références aux tailles et aux poids très variables. L'option prise a donc été d'étendre cet espace sur les 100 mètres de profondeur de la plateforme. De quoi multiplier les postes de travail, les zones de contrôle et celles depuis lesquelles démarrent la mise en rayon.
… rassemblant 103 000 références
La zone de picking manuel, où 30 % des flux se font avec seulement 1 300 références (les fortes rotations), n'a pas connu d'évolution majeure. En réalité, la plus notable, la plus visible, se trouve à côté, dans la première cellule. C'est là que se trouvait déjà la zone mécanisée, un espace dédié aux moyennes rotations dans lequel est rassemblé un tiers des 103 000 références de Logisteo. Cette partie de l'entrepôt représente 65 % des flux. Plus grand, avec désormais huit allées contre cinq auparavant, le "Cuby" a aussi gagné en efficacité grâce à l'ajout de nouveaux postes de préparation installés sur une mezzanine créée pour l'occasion.
Tous ces travaux se traduisent par d'autres chiffres. Ainsi, en 2024, la capacité de préparation de Logisteo a augmenté de 30 % avec ces aménagements inédits. Entre 3 600 et 4 000 lignes de commandes peuvent désormais être traitées chaque heure. La capacité de stockage automatisée a, quant à elle, fait encore mieux avec un bond de 50 %. Responsable du site, Julien Raimbault souligne aussi que Logisteo est désormais en mesure de traiter jusqu'à 53 000 lignes quotidiennement. Une capacité qui pourrait même monter à 75 000 en cas de pic.
Aujourd'hui plus que jamais, la plateforme nationale d'Autodistribution demeure le vaisseau amiral de sa logistique. Plus moderne et plus efficace, cette dernière – où sont par ailleurs rassemblés les flux voisins issus des entrepôts de Brie (peinture et produits dangereux) et Lieusaint (équipement de garage) – permet au groupement de se donner de l'air. Le Journal de la Rechange et de la Réparation vous fera découvrir plus en détail cette plateforme dans son édition de février 2025.