L'expertise de Distribox a séduit Aisin
Un coup d'accélérateur et de projecteur. Plus de huit ans après son lancement, Distribox annonce un développement majeur. Une étape cruciale dans son histoire caractérisée par son rapprochement avec l'équipementier japonais Aisin. Le spécialiste du traitement des boîtes de vitesses automatiques devient ainsi le premier distributeur en France de la marque sur ce créneau technique. Mise à l'essai pendant 18 mois, la société essonnienne a définitivement séduit le groupe nippon.
"On est ravi !", nous a confié Gérald Noël. Cofondateur de la société avec Olivier Lellouche et Nicolas De Faria, le dirigeant partage sa satisfaction pour ce qui demeure, à l'échelle de Distribox, une très grande annonce. "Aisin Europe cherche à développer l’aftermarket en France et notre savoir-faire les a convaincus de nous faire confiance."
Ce que confirme Renaud de Meyer, senior business developper aftermarket d'Aisin Europe. "Ce partenariat répond à notre volonté de proposer au marché français nos boîtes remanufacturées. Pour pousser ce produit en France, il nous fallait pouvoir compter sur un vrai spécialiste car on parle là d'un sujet très complexe, qui demande une grande connaissance."
Changement d'organisation en Europe pour Aisin
Dans les faits, Distribox s'appuie sur la nouvelle organisation européenne de l'équipementier pour optimiser son service. Depuis quelques mois, Aisin a en effet choisi de centraliser ses opérations sur le Vieux Continent à Mons, en Belgique. Son site accueille non seulement une ligne de production d’équipements d’origine (pour Opel, Peugeot, Audi…) mais aussi 95 % de son stock européen. Comme tous ses partenaires, Distribox est donc réapprovisionné depuis Mons dans les plus brefs délais.
Selon les besoins des clients, ce partenariat peut prendre différentes formes. Aisin est ainsi en mesure de livrer un produit fini, avec une boîte disponible en stock à Mons. Mais l'équipementier peut aussi recevoir des "carcasses" de la part du français qu'il va se charger de remettre à neuf avant de les lui renvoyer.
Fort de cette annonce, Gérald Noël et ses associés entendent capitaliser dessus pour voir encore plus grand. Car, depuis sa création en 2016, Distribox a bien grandi. En se positionnant sur un créneau hyper technique et assez peu bataillé, les trois professionnels ont réussi à faire de leur société un nom qui compte. "Au départ, on était vus un peu comme des pirates, se remémore Gérald Noël. Mais les choses ont changé parce que le marché a compris notre valeur ajoutée."
Croissance exponentielle pour l'activité atelier
Confiant qu'encore aujourd'hui beaucoup de mécaniciens craignent de devoir traiter des boîtes de vitesses automatiques, ce dernier indique ainsi que nombre de concessionnaires et groupes de distribution font appel aux services de sa société. Tout comme plusieurs flottes, dont certaines de très grande envergure. La demande est telle que Distribox a dû agrandir cette année des locaux pourtant récents. À Ormoy (91), elle s'appuie désormais sur un site de 800 m2 au sol et 1 000 m2 développés.
Son modèle repose toujours sur du négoce (reconditionnement, échange standard) et des prestations techniques en atelier (vidange, dépose/repose ou diagnostic de BV, de ponts et de boîtes de transfert). Une activité qui croit "de façon exponentielle" et qui pèse à date 600 000 euros sur un total de 2,3 millions de chiffre d'affaires. Avec toutefois un point noir sur ce beau tableau. Distribox peine ainsi à trouver de la main d'œuvre pour assumer sa croissance.
Une main-d'œuvre aussi rare que précieuse
"C'est un vrai sujet, on a beaucoup de mal à recruter", dit encore son codirigeant. Une contrainte qui empêche la société de se développer à plus grande échelle sur la partie atelier. L'idée de dupliquer son modèle partout en France titille toujours les trois patrons qui ont toutefois mis le sujet en standby. "Il n'y a aucune formation dans les écoles et les CFA sur les boîtes de vitesses. On croit beaucoup en l'apprentissage mais ça nécessite énormément de temps."
Les onze salariés de la société ont tous été formés sur le tas, directement chez Distribox, mais aussi chez Ganzeboom. Depuis 2019, le néerlandais, l'un des deux plus gros acteurs en Europe sur le marché de la boîte de vitesses, détient 20 % du capital de la structure tricolore. Un apport qui dépasse largement le cadre financier avec un soutien quotidien sur de multiples problématiques. Sur celle de la formation, Ganzeboom a notamment aidé Distribox en apportant son expertise à ses salariés.
Pour Gérald Noël, l'aura du groupe basé à Almelo (est des Pays-Bas) a sans doute joué dans le rapprochement avec Aisin. "L'association avec Ganzeboom a servi de détonateur, les grands attirent les grands", dit-il.
"On travaillait déjà avec Ganzeboom et cela a permis d'installer directement une relation de confiance avec Distribox, abonde Renaud de Meyer. Quand on est venu les voir dans leurs locaux, le feeling initial s'est confirmé. Le côté humain et proche du terrain de l'équipe demeurent des éléments importants pour nous." Bien entourée et bien structurée, Distribox est prêt à pérenniser sa croissance.