L’après-vente en 2036 : l’Anfa dévoile le dessous des cartes
L’avènement du véhicule électrifié ne sonnera pas le glas des MRA. Bien au contraire si l'on en croit l’étude présentée par l’Observatoire de l’Anfa sur les conséquences de l’évolution des motorisations sur l’activité et l’emploi dans les services de l’automobile. Réalisée avec les cabinets Feria et TCG Conseil, cette enquête s’est notamment penchée sur l’impact de l’augmentation du parc électrifié sur le chiffre d’affaires des ateliers, dans les 15 prochaines années.
Plusieurs scénarios sont envisagés selon le taux de pénétration des véhicules électriques à batterie (VEB) au sein du parc roulant. Aujourd’hui, selon l'Insee, le marché de l’après-vente s’élève à environ 47 milliards d'euros en France. D'ici à 2036, le scénario le plus optimiste ferait passer ce chiffre à 46 milliards et celui le plus pessimiste à 42 milliards, soit une baisse de 10 %.
Un vieillissement du parc thermique favorable aux indépendants
En regardant plus en détail, l'Observatoire de l'Anfa juge que ce sont les réseaux de marques qui en pâtiront le plus avec un recul de leur CA compris entre 5 et 20 %, quand celui des centres autos, réparateurs rapides et pneumaticiens sera compris entre 1 et 10 %. Quant aux MRA, ils pourraient tirer leur épingle du jeu avec un résultat qui resterait stable, ou afficherait une légère progression. Dans le scénario le plus favorable, ces derniers verraient leur part de marché croître de 33 % à 36 %.
La raison ? À l’horizon 2036, peu de véhicules diesel de moins de 5 ans, cœur de l’après-vente des réseaux constructeurs aujourd’hui, subsisteront dans le parc roulant. Or, le parc diesel âgé constitue justement l’activité principale des MRA, avec une facture par véhicule et par an de plus de 1000 euros. Idem pour le parc roulant essence âgé (autour de 11-13 ans), qui représente une facture par véhicule avoisinant les 850 euros.
Une baisse notable de la main d’œuvre
Selon les scénarios établis par l’Observatoire de l’Anfa et ses partenaires, sur les quinze prochaines années, le volume total d’opérations après-vente devrait légèrement se contracter, dans une fourchette comprise entre - 2,8 % et - 4 %. C'est du côté de la main d'œuvre qu'un changement vraiment perceptible sera observé. Sur ce point, la chute devrait atteindre 6 % dans le meilleur des cas et 13 % dans le pire.
Les dépenses en entretien d’un VEB sont évaluées à la moitié de la valeur d’un véhicule thermique. Celles en réparation, rares sur un VEB, sont un peu plus chères (+10 %) car électroniques. Quant aux dépenses en pneumatique, elles seraient constantes. Au total, le nombre d’heures d’après-vente devrait donc diminuer de façon beaucoup plus sensible que le nombre d’opérations", conclut l’Observatoire de l’Anfa.