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L’après-vente indépendante, moteur du marché de la rechange en Europe

Publié le 25 octobre 2024
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Une étude de Roland Berger, réalisée en collaboration avec la Figiefa, met en lumière le rôle crucial joué par la filière IAM dans l’entretien et la réparation des véhicules en Europe. L’enquête revient notamment sur les défis auxquels font face les acteurs de la rechange indépendante, de l’électrification du parc à l’optimisation des coûts.
figiefa étude après-vente
L’IAM contribue non seulement à l’entretien des véhicules mais aussi à l’emploi, avec plus de 280 000 ateliers et distributeurs générant 1,1 million d’emplois à travers l’Union européenne. ©Delko

Pour la Figiefa, pas de doute : le segment de l’après-vente indépendante (IAM) joue un rôle moteur en Europe dans l'ensemble du cycle de vie des véhicules. Pour étayer son propos, l’association de distributeurs indépendants de pièces de rechange en Europe s’appuie sur les conclusions d’une vaste étude réalisée par le cabinet Roland Berger auprès de 380 grossistes membres et 25 experts du secteur.

Premier enseignement de cette enquête : en Europe, l’IAM représente 62 % du marché total de la vente de pièces de rechange, générant un volume de 73 milliards d’euros par an. Roland Berger souligne l’efficacité des acteurs de la rechange indépendante, dont le maillage dense d’ateliers et de points de vente (280 000 sites au total) permet l’entretien d’une grande partie des 280 millions de véhicules légers et poids lourds circulant sur le Vieux Continent. Leur rôle est encore plus central avec la réduction progressive des réseaux de concessionnaires par les constructeurs, note le cabinet d’étude.

"Chaque véhicule engendre en moyenne plus de 15 000 euros de frais de maintenance et de réparations au cours de sa vie - hors coûts de main-d’œuvre. Sur ce montant, 62 %, soit 73 milliards d'euros par an, sont générés par l'IAM, qui compte […] environ 1,1 million d'emplois, soit plus de deux fois plus que le réseau de service et de réparations des constructeurs automobiles", soutient Sylvia Gotzen, directrice générale de la Figiefa.

L’IAM, partenaire indispensable des flottes ?

Autre point intéressant, Roland Berger met également en exergue le rôle joué par les acteurs de l’IAM auprès des grandes flottes d’utilitaires et véhicules industriels. La demande en services multimarques, couplée à l’accès rapide aux pièces, s’avère essentielle pour les gestionnaires de flottes et les véhicules utilitaires.

Selon les experts de Roland Berger, le temps de fonctionnement de ces véhicules augmente ainsi de près de dix heures par véhicule et par an. Sans l'IAM, le marché européen aurait besoin de 110 000 véhicules supplémentaires pour assurer les mêmes prestations de logistique et transport. Soit un surcoût d'environ 16 milliards d'euros.

Électrification : un terrain de coopération avec les constructeurs

L’étude souligne également que l’électrification croissante de l’automobile devrait offrir de nouvelles opportunités pour l’IAM. Souvent perçue comme une menace pour les indépendants, la transition énergétique du parc roulant pourrait permettre aux professionnels multimarques de proposer des prestations complémentaires à celle des réseaux constructeurs.

Pour optimiser les services d’entretien des modèles "zéro émission", une collaboration entre constructeurs et opérateurs de l’IAM permettrait de développer une approche "gagnant-gagnant", plus favorable à l’ensemble du cycle de vie des véhicules en Europe.

"Notre étude montre que l'importance du marché de l'après-vente automobile en général et la filière indépendante en particulier, ne doit en aucun cas être sous-estimée, insiste Daniel Rohrhirsch, associé chez Roland Berger. Les constructeurs automobiles ont besoin du marché indépendant pour garantir une capacité de réparation efficace à long terme et de manière durable pour les véhicules électriques."

Innovation et digitalisation

Mais pour maintenir leur compétitivité, les acteurs de l’après-vente indépendante se doivent de faire évoluer leur structure. Ainsi, 30 % des distributeurs interrogés investissent entre 3 et 5 % de leur chiffre d'affaires dans le développement de nouvelles solutions. 15 % déclarent même entre investir entre 6 et 10 % de leur CA, en particulier dans la digitalisation et dans la formation pour les ateliers.

A lire aussi : Matthieu Simon, Roland Berger : "Améliorer les flux de l'aftermarket pour réduire son bilan carbone"

Roland Berger souligne, en effet, que ces investissements sont essentiels pour permettre aux réparateurs de répondre aux évolutions technologiques des véhicules, en particulier avec l’arrivée de la connectivité.

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