Les équipementiers automobiles durement touchés par la crise
L’industrie automobile n’a pas été épargnée par la crise du Covid-19 et les équipementiers ont été l’une des principales victimes. Une enquête menée par le Clepa (Association européenne des équipementiers automobiles) avec le cabinet McKinsey révèle que plus de 90 % des fabricants du secteur prévoient une baisse de leurs revenus d’au moins 20 % en 2020. Pire : 35 % s’attendent à une chute de leur chiffre d’affaires de plus de 30 %.
La rentabilité de la filière sera également en berne puisque plus de la moitié des entreprises sondées estiment qu’elles essuieront des pertes avant impôts. Il faut dire que la perspective d'une reprise rapide s'est considérablement dégradée pour les entreprises interrogées. Trois équipementiers sur quatre craignent ainsi qu'il leur faudra plus d'un an pour redresser la barre, alors qu'il y a 4 semaines la tendance s’orientait vers un délai de 6 à 12 mois. Plus pessimistes, un tiers des répondants tablent même sur une période de 2 à 3 ans.
Le Clepa plaide pour des dispositifs d'incitation
Pour justifier leurs difficultés, les équipementiers mettent principalement en cause la "volatilité de la demande". Selon 90 % des sondés, c’est même la principale préoccupation de la chaîne d'approvisionnement automobile. Pour stimuler la demande, le Clepa, en collaboration avec les autres associations européennes de l’industrie automobile, a d’ailleurs exhorté les pouvoirs publics à lancer des programmes de renouvellement de parcs.
De leur côté, les équipementiers ont prévu de mettre en œuvre plusieurs actions pour faire face à la crise. Près de 40 % des entreprises ont déjà pris des mesures pour réduire leurs budgets de R&D (32 % sont indécises et 30 % ont décidé de ne pas le faire à ce stade).
La moitié des répondants prévoient, en outre, d'ajuster leurs investissements et leur main-d'œuvre à court terme. Les autres sondés estiment que de telles mesures seront prises au cours des 6 à 12 prochains mois. Pour mémoire, en Europe, les fermetures d'usines chez les constructeurs automobiles ont affecté jusqu’à 1,1 million de salariés pendant la crise. Mais l’impact de ces arrêts de production pourrait être encore plus important sur l'emploi automobile, menaçant trois plus de postes dans la chaîne d'approvisionnement immédiate et trois fois plus encore dans la filière aval.