Nexus Automotive France change de gouvernance
Près de deux ans après son arrivée à la tête de Nexus Automotive France, Philippe Guyot cède les rênes de la structure tricolore. Dans un communiqué, le groupe international annonce en effet que les associés de l’entité qui représente ses intérêts dans l’Hexagone ont décidé de faire évoluer leur gouvernance et d’en confier la direction à une nouvelle équipe.
Un nouveau directeur général sera annoncé d’ici à la fin du mois pour prendre la succession de Philippe Guyot. Il sera placé sous la présidence de Gaël Escribe, CEO de Nexus Automotive International. "Sa mission consistera à accélérer le déploiement de Nexus en France, en consolidant les partenariats actuels et en engageant des projets collaboratifs essentiels dans un contexte de forte mutation de l’aftermarket automobile", précise le groupement dans un communiqué.
Interrogé sur les raisons de ce changement de gouvernance, Patrice Godefroy, président d’Alternative Autoparts, nous a précisé que cette décision a été prise à la suite d’une "réflexion globale de tous les adhérents". "Nous n’étions pas satisfaits et les résultats n’étaient pas à la hauteur de nos attentes. La décision n’a pas été simple à prendre car, humainement, tout se passait très bien avec Philippe. Mais il y avait une vraie perte de confiance", précise le dirigeant. Un sentiment partagé par Vincent Belhandouz, président d’Aniel : "Ce n’est pas une décision facile à prendre mais nous attendions quelque chose de plus".
Des intérêts trop divergents chez Nexus Automotive France ?
Contacté par notre rédaction, Philippe Guyot n’a, quant à lui, pas souhaité s’étendre sur cette annonce, indiquant uniquement que les adhérents et actionnaires ont voulu "continuer leur route différemment". Pourtant, son arrivée en 2020 semblait symboliser un nouveau départ pour Nexus Automotive France. L’an dernier, le dirigeant avait d’ailleurs présenté une feuille de route ambitieuse, visant le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Aujourd’hui, son départ risque de faire naître de nouvelles interrogations sur l’avenir de l’organisation qui fédère, rappelons-le, quatre actionnaires (Alternative Autoparts, Aniel, Apprau et ID Rechange) et deux adhérents (Exadis et Mannes). Des profils très différents qui n’ont pas aidé à la mise en place d’une stratégie d’ensemble, partagée par l’ensemble des parties prenantes.
Plusieurs observateurs nous ont indiqué, en effet, qu’il était difficile pour certains réseaux du groupements, concurrents au quotidien, de faire abstraction de leurs intérêts propres pour travailler de concert. "Chacun tire la couverture de son côté… Difficile dès lors d’avancer ensemble sur certains sujets. C’est le cas, par exemple, des réseaux de garages : il n’y a pas de stratégie commune aujourd’hui", confie une source proche du groupement.
Autant dire que la mission qui attend le prochain directeur général du groupement ne sera pas de tout repos.