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Réparer les batteries des voitures électriques : une nécessité pour le MAP

Publié le 23 novembre 2022
Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
Dans son dernier atelier, l'observatoire des experts de la mobilité – le MAP – est revenu sur la nécessité de se préparer à la maintenance des véhicules électriques. Les différents acteurs interrogés s'accordent sur l'importance de réparer les pièces à forte valeur, les batteries en tête.
De gauche à droite : Antonio Calvosa (vice-président stratégie et innovation de LKQ Europe), Laurent Hecquet (directeur général du MAP) et Michel Forissier (directeur ingénierie et marketing de Valeo).
De gauche à droite : Antonio Calvosa (vice-président stratégie et innovation de LKQ Europe), Laurent Hecquet (directeur général du MAP) et Michel Forissier (directeur ingénierie et marketing de Valeo).

S'interrogeant sur l'avenir de la réparation automobile, le MAP a consacré, le 16 novembre dernier, son atelier en ligne à la maintenance des véhicules électriques. Avec une question : "Est-ce une révolution pour les professionnels et les consommateurs ?"

Au cours de cette table-ronde virtuelle animée par Laurent Hecquet, directeur général du MAP, tous les intervenants se sont accordés à reconnaître l'accélération de l'électrification du parc roulant. "En 2030, nous attendons 34 millions de VE en Europe 2030, soit 12% du parc", a insisté Antonio Calvosa, vice-président stratégie et innovation de LKQ Europe.

Des réparations moins fréquentes, mais de l'électronique à prendre en compte

Les invités du jour ont ensuite listé tous les changements qu'impliqueront cette transition du parc automobile. "L'usager va moins se rendre en atelier, ce qui est une contrainte à prendre en compte, a prévenu Michel Forissier, directeur ingénierie et marketing de Valeo. Pour le garagiste, les interventions traditionnelles (courroie, vidange, embrayage, etc.) seront évidemment moins fréquentes. "Le réducteur de vitesse continuera de s'user. Les roulements aussi, mais moins. Les freins seront moins sollicités du fait du freinage par régénération", a ajouté Michel Forissier. Antonio Calvosa n'a pas manqué de préciser que le poids des véhicules électriques créera d'autres contraintes, notamment une abrasion accrue des pneumatiques.

Si les défaillances mécaniques seront moindres, les VE accordent, en revanche, une place très importante à l'électronique de puissance. "Il n'y aura pas d'usure mécanique, mais beaucoup de courant passe dedans. De ce fait, il y aura sans doute des défaillances, avec des pièces chères, a affirmé Michel Forissier. La maintenance du logiciel sera aussi importante, car elle évoluera tout au long de la vie du véhicule. Il ne faudra pas négliger les problèmes de compatibilité entre le logiciel et l'électronique."

Réparer les batteries est primordial

Enfin, le sujet de la batterie reste central. "Tout le monde en a peur, a résumé le directeur ingénierie et marketing de Valeo. Mais il y aura de la maintenance autour du pack batteries, car l'électrochimie s'abîme avec le temps. Les batteries qui sont un peu endommagées doivent, comme l'ensemble des pièces chères, pouvoir être réparées et non changées. Ce sera un défi, car la réparation est le seul moyen de rendre le système viable." Par ailleurs, Antonio Calvosa estime que 300 000 unités seront rapidement nécessaires à la rechange pour remplacer celles des premiers véhicules électrique d'ici à 2030.

Enfin, tous les intervenants se sont accordés sur l'importance de la formation pour se préparer à l'avenir de la rechange. "L'électrification arrive, mais nous avons encore du temps. Il faut changer les compétences", a conclu Antonio Calvosa.

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