Airbags Takata : pourquoi certains garages refusent d’intervenir

Les nombreuses campagnes de rappels d'airbags Takata continuent de poser problème. Face à la dangerosité de ces équipements, plusieurs réseaux d’entretien et de réparation se refusent désormais à accepter les véhicules concernés dans leur atelier.
C’est le cas notamment de Speedy qui a annoncé, le 1er août, que ses centres n’effectueraient plus aucune intervention sur un modèle muni d’un airbag Takata défectueux tant que celui-ci n’a pas été remplacé.
"Pour les véhicules concernés par un rappel, nous pouvons continuer intervenir, uniquement pour les situations d'interventions urgentes qui ne nécessitent pas au technicien Speedy de déplacer le véhicule du client (ex : AdBlue, changement d'ampoules, contrôles visuels, pneu crevé sur roue emportée par le client...) […]".
L’enseigne demande un justificatif de l’intervention constructeur avant de reprendre toute prestation. Une position motivée par la volonté de "préserver la sécurité" de ses équipes et des usagers.
Une position adoptée par plusieurs enseignes multimarques (Feu Vert, Roady, etc.) qui réorientent les automobilistes concernés vers le constructeur pour mise en conformité.
Point S mise sur la prudence
Dans ce contexte, Point S a choisi de clarifier ses règles internes. Dans un communiqué, le pneumaticien rappelle, de son côté, que ses centres peuvent intervenir sur les véhicules concernés, à condition que l’opération ne touche pas au système d’airbag et qu’aucune action ne présente un risque de déclenchement accidentel.
Les équipes sont invitées à redoubler de vigilance lors des manipulations, même banales, comme la fermeture d’une portière ou la mise sur un pont élévateur, susceptibles de provoquer un choc. L’enseigne insiste sur le fait que le remplacement de l’airbag reste du ressort exclusif des ateliers agréés par les constructeurs.
Vers de nouvelles obligations au contrĂ´le technique ?
Cette prudence affichée pourrait bientôt s’accompagner d’un nouvel outil réglementaire. L’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) préconise en effet de conditionner la validation du contrôle technique au remplacement des airbags défectueux.
Une mesure qui, si elle est mise en œuvre comme prévu le 1er janvier 2026, accélérerait les rappels et empêcherait la revente de véhicules dangereux sur le marché de l’occasion.