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Contrôle technique

Contrôle technique des deux-roues : Motovision dans les starting-blocks

Publié le 18 mars 2024
Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Premier réseau de contrôle technique pour les véhicules de catégorie L, Motovision s'apprête à démarrer ses activités dès le 15 avril 2024. Malgré des défis techniques à anticiper, l'enseigne se prépare à un marché potentiel d'environ 800 000 à un million de véhicules à contrôler chaque année.
Motovision
Le déploiement du réseau Motovision s’accompagnera d’une campagne d’information, sur Internet et dans les centres Autovision. Un site internet dédié, en ligne courant mars, apportera toutes les informations utiles. ©Manuel Abella/Autovision

Premier réseau de contrôle technique dédié aux véhicules des catégories L agréé par l'Utac-OTC, Motovision se dit prêt à effectuer ses premières visites dès le 15 avril 2024. Développée par la société Vivauto, cette nouvelle enseigne s’appuiera sur le réseau Autovision, comptant plus de 1 000 sites en France. Selon Bernard Bourrier, PDG du réseau, environ 500 à 600 centres volontaires élargiront leur champ d’expertise pour accueillir ces nouveaux véhicules. "Soit un maillage suffisant pour couvrir la totalité du territoire", souligne le dirigeant.

Formation et matériels se déploient chez Autovision

Pour ce faire, les contrôleurs agréés VL peuvent bénéficier d’une extension de leur agrément pour les véhicules de catégorie L sous condition d’une formation spécifique. D’une durée de 33 heures, elle comprend notamment un module de 7 heures minimum dédié à la manipulation de deux-roues. Depuis le 29 janvier dernier, 350 contrôleurs ont été formés par Autovision. Au 15 avril, ce nombre montera à 800.

Dans les centres, les outils informatiques et les équipements techniques sont également en cours de déploiement. L’implantation des logiciels a commencé le 4 mars et l'ensemble du réseau sera équipé dans un délai de 4 à 6 semaines. Les 1 000 centres seront dotés du logiciel mis à jour et l’accès à l’extension contrôle technique CL sera activé à partir du 15 avril, pour ceux dont la demande d’extension aura été validée. Ils pourront alors arborer leur enseigne Motovision.

À l’atelier, les contrôleurs pourront s’appuyer, en partie, sur les matériels dont ils disposent déjà pour les véhicules légers. Des outillages spécifiques seront néanmoins nécessaires, à l’instar d’un jeu de béquilles avant et arrière à entraxe réglable adapté aux deux roues. Précisons que les centres devront s’équiper également de sonomètres – obligatoires à partir du 1er mars 2025 – et de bancs de débridage pour les L1 et L2 (50 cc), dès le 1er juin 2025.

Au total, les centres Autovision devront débourser entre 10 et 20 000 euros pour s’équiper des matériels nécessaires aux véhicules de catégorie L. Pour les sites Motovision, spécifiquement créés pour cette activité, il faut tabler sur un investissement deux à trois fois plus important. Notons également que les ateliers "mixtes" auront pour obligation de dédier une piste de 40 m² à ces véhicules.

Un contrôle plus "visuel que technique"

Si les équipes d’Autovision ont tout mis en œuvre pour respecter l’échéance du 15 avril, elles n’excluent toutefois pas certains couacs lors des premiers contrôles. "Nous avons assisté aux débuts du contrôle technique avec l’automobile et le poids lourd… Nous avons donc appris de nos erreurs mais nous ne pouvons pas vous garantir que tout se passera parfaitement bien dans les premiers jours", indique Bernard Bourrier.

Le dirigeant se montre d’autant plus prudent qu’il rappelle que la profession n’a pas obtenu gain de cause auprès des pouvoirs publics sur plusieurs points techniques. "Nous nous interrogeons notamment sur la pertinence d’un contrôle sans banc de freinage. Même remarque pour le régloscope et les véhicules des catégories L6 et L7…", déplore le PDG d’Autovision. Plus globalement, ce dernier regrette que les spécificités propres aux différents véhicules de cette catégorie L n’aient pas été prises en compte.

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Une position partagée par Valentin Karras, président d’Autovision, qui estime que ce contrôle technique sera plus "visuel que technique". Mais le dirigeant demeure confiant. Il estime que le contenu technique des visites périodiques de la catégorie L s'étoffera au fil des années.

Plus de 800 000 véhicules à contrôler chaque année

Pour les futurs centres Motovision, le pari de la catégorie L pourrait toutefois s’avérer payant. Le parc roulant compte plus de 3 millions de deux-roues, environ 30 000 quads de loisirs et 25 000 mini-voitures. Le réseau table ainsi sur une estimation de 800 000 à un million de véhicules des catégories L à contrôler chaque année.

Sur l’ensemble des 6 700 centres de contrôle technique en France, si l’on considère que 50 à 60 % d’entre eux proposeront le CT L, on arrive à une moyenne d’une visite par jour et par site. S’ajoute à ces opérations le contrôle technique des transactions VO, difficile à évaluer pour le moment.

Selon l’enseigne, la majeure partie de ces contrôles concerneront, sans surprise, des deux roues. Or, une récente étude de BCA Expertise a mis en évidence que 32 % de ces véhicules présentent un "mauvais état général".

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Mesuré, Bernard Bourrier estime toutefois que cette catégorie L représentera un "marché de niche" pour les contrôleurs. Ce dernier refuse donc pour le moment de s’avancer sur une estimation très précise de ce nouveau marché. "Nous manquons de visibilité sur l’activité à venir. Il faudra sans doute attendre les 3 premières années du contrôle technique L pour avoir une vision plus juste du parc roulant et de son état d’entretien."

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