La Feda dresse sa feuille de route
La première année de présidence d'Alain Landec au sein de la Feda lui a servi à prendre le pouls de la fédération. L'ancien directeur général de Précisium Groupe reconnaît : "En vingt ans, le marché a évolué et sa mutation est évidente. Nous avons assisté à la montée en puissance des grands groupes, des organisations commerciales structurées, qui ont filialisé beaucoup d'affaires. En marge de ce constat, la concurrence s'est accrue, tout comme le besoin de différenciation."
Il est exact qu'auparavant, la distribution indépendante s'organisait en amicales (Copafa, Carda…), regroupant elles-mêmes des distributeurs dont le "phare dans la nuit" était symbolisé par la Feda, qui portait leurs messages. Puis, avec l'avènement des groupements, l'emprise de la Feda s'est faite moins prégnante, et les adhésions se sont révélées moins nécessaires aux yeux des distributeurs, qui se sont estimés suffisamment entendus et défendus par leur réseau.
A tel point qu'aujourd'hui, même si l'Autodistribution et ses adhérents sont fidèles à presque 100% à la Feda, force est de constater que seuls 20% des autres distributeurs sous enseigne cotisent au syndicat, dont la mission première consiste à les défendre.
Aux grand maux, les grands remèdes !
Un décalage stratégique qu'Alain Landec n'entend pas laisser perdurer. Ainsi, le président de la Feda choisit de mettre les groupements au cœur du dispositif de recrutement de ses adhérents, ainsi que les plates-formes de distribution et les enseignes de centres-autos. Avec leur accord, ils deviennent "organismes collecteurs" et acceptent à ce titre de quémander les adhésions auprès de tous leurs adhérents, et ce, de façon systématique.
Si l'initiative va sans doute faire grincer un peu sur le terrain, Alain Landec considère que les distributeurs doivent comprendre que cet investissement contenu (800 à 1000€) sera de nature à mieux les défendre et les représenter sur les sujets d'actualité de la filière. L'objectif est de parvenir à fédérer pas moins de 1800 adhérents d'ici la fin de l'année, ce qui permettra d'avoir les moyens d'une politique visible, et donc une représentativité accrue de la fédération.
Le second chantier prioritaire de la Feda touche à sa gouvernance. Désormais, le président ne sera plus élu par un collège de présidents de régions. Il devra son mandat à l'ensemble des distributeurs adhérents, réunis en assemblée générale. "Je pense que si nous voulons voir revenir les distributeurs, il faut leur donner un peu de pouvoir sur leur fédération", estime Alain Landec.
Par ailleurs, la structure Feda se dote d'un conseil de surveillance et d'un conseil d'administration, et les régions juridiques de la Feda sont abandonnées. Elles sont remplacées par des délégations régionales, plus étroitement liées à la structure nationale. Désormais, elles auront pour mission de relayer sur le terrain les actions de la Feda, de manière homogène. Le tout consistant en "un mouvement syndical fort", souligne le président.
Enfin, le dernier étage de la fusée Feda, qui parachève sa révolution, touche aux groupes métiers. Une excellente idée initiée par Gabriel de Bérard, ex-président de la Feda, mais qui tendait à s'essouffler sur certains métiers. Alors, il s'agit maintenant de les relancer. D'où l'arrivée d'un animateur, en la personne de Bernard Bruneaux, actuel directeur général de Continental Teves.
En avril prochain, il rejoint les rangs de la fédération et aura pour mission de dynamiser les groupes Diesel et Nouvelles Technologies, Plate-forme, Commerce numérique, Peinture, Moteur… Pour ces deux derniers, il sera notamment question d'établir et de développer un référentiel qualité, sanctionnant les meilleurs professionnels, au moyen d'un label. Et, pour terminer, la Feda a la volonté de proposer ponctuellement à ses adhérents des indices de référence, des statistiques basées sur les propres remontées de ces derniers, permettant de se situer dans son marché.
Le club Eco-entretien
En marge de ces chantiers de long terme, la Feda crée de suite le Club Eco-entretien. En effet, le concept même d'entretien préventif des moteurs, récemment salué par Ségolène Royal, a été intégré dans le contrôle technique à partir de janvier 2017. Il signifie un contrôle cinq gaz des véhicules, établissant le maintien ou non du niveau d'émission d'origine du véhicule.
La Feda, à l'origine du projet en amont, ne veut pas être taxée par les pouvoirs publics de légèreté en aval, sur le traitement des véhicules ayant subi un test négatif. Alors, pour éviter que d'innombrables pseudo-professionnels s'accaparent le sujet, la fédération met en place un club, regroupant les prescripteurs (distributeurs techniques des matériels et produits), les utilisateurs (garages), les fournisseurs équipementiers et, enfin, les formateurs.