Sermi : ce qui change pour les réparateurs automobiles
Après plusieurs reports, le Sermi devrait (enfin) entrer en vigueur en France le 1er novembre 2024. Une étape décisive pour les réparateurs tricolores qui devront désormais bénéficier de cette certification pour intervenir sur certains éléments de sécurité des véhicules.
Issu du règlement européen 2018/858, ce système d’accréditation vise à uniformiser l’accès aux données de réparation et de maintenance des systèmes de sécurité et antivol des véhicules, jusqu’ici majoritairement réservées aux réseaux constructeurs.
Un cadre réglementaire pour sécuriser les interventions
Acronyme de "Security related repair and maintenance information" (en français, "informations sur les réparations et l'entretien en matière de sécurité"), le Sermi répond aux exigences européennes de sécurisation des informations liées à la maintenance et à la réparation automobile. Ce dispositif s’inscrit dans une volonté de l’Union européenne de garantir aux acteurs indépendants un accès complet aux informations techniques des constructeurs, tout en encadrant strictement leurs interventions sur les systèmes critiques des véhicules.
Concrètement, le Sermi impose que chaque atelier et chaque technicien souhaitant intervenir sur des données sécurisées (comme le codage de clés ou les mises à jour de sécurité) soit accrédité. Lorsque les réparateurs souhaitent accéder aux informations sécurisées sur un portail constructeur, l’application Sermi génère un QR-Code à scanner, permettant ainsi la validation de l’identité et de l’autorisation de l’utilisateur.
Sermi : les conditions de certification
Valable pendant cinq ans, la certification nécessite une demande spécifique auprès d’un organisme accrédité (Dekra, Kiwa France, etc.). Outre une preuve d’activité dans le secteur automobile, plusieurs documents (attestation d’assurance, extrait de casier judiciaire, etc.) sont requis pour valider l’accréditation.
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Outre ces démarches administratives, les ateliers devront engager des frais spécifiques pour obtenir leur accréditation Sermi : des coûts sont notamment prévus pour l’enregistrement de l’atelier ainsi que pour l’accréditation de chaque technicien. Des visites d’audit inopinées peuvent également être menées durant les cinq années de validité de la certification, afin de vérifier le respect des normes en vigueur.
Une activation progressive à travers l’Europe
La France rejoint plusieurs autres pays européens dans l’adoption du Sermi, qui a débuté en octobre 2023 en Suède et s’est étendue progressivement (Belgique, Allemagne, Espagne, etc.). Ce déploiement échelonné permet aux ateliers de s’adapter à ce cadre réglementaire. Selon le pays, un message s’affiche sur les portails des constructeurs lors de la tentative d’accès aux informations sécurisées, demandant une authentification via l’application Sermi avant d’accorder l’accès.
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À noter que cette certification ne remplace pas la gestion de sécurité CSM (Cyber Security Management), bien qu’ils partagent l’objectif de sécuriser l’accès aux systèmes électroniques des véhicules. Contrairement au Sermi, le CSM s’applique aux diagnostics de véhicules et repose sur une adhésion volontaire des constructeurs, avec une durée d’accès de dix ans, contre cinq pour la certification.