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REPORTAGE VIDEO - AD Carrosserie Lilloise adopte la semaine de quatre jours

Publié le 23 juin 2025
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Par Nicolas Girault
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3 min de lecture
Au sein du réseau AD Carrosserie, le réparateur installé dans la périphérie de Lille (59) fait partie des plus avancés en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). La dernière innovation de la Carrosserie Lilloise est la réorganisation de son activité en semaines de quatre jours. Une petite révolution pour ses salariés et dirigeants.

En janvier 2025, AD Carrosserie Lilloise a lancé l'expérimentation pendant trois mois de la réorganisation de son activité en semaine de quatre jours. "Nous avions proposé cette opportunité aux membres de nos équipes. Quasiment tous y avaient répondu favorablement, alors que j'étais moi-même hésitant", raconte Emmanuel Clément, le dirigeant de l'entreprise. Mais à l'issue de la période de test, il n'a pas observé de baisse de productivité de ses ateliers. Tandis que ses salariés ont confirmé leur satisfaction. Ce nouveau rythme de travail a donc été adopté.

Cette réorganisation a été lancée un an après l'entrée dans les nouveaux murs. En effet, le dirigeant a géré jusqu'à trois carrosseries dans l'agglomération de Lille (59). Mais comme dans d'autres agglomérations, la politique urbaine locale l'a poussé à abandonner son atelier le plus proche du centre-ville. Le carrossier a donc décidé de réunir deux de ses carrosseries sur un site plus grand et moderne.

Conditions de travail améliorées

Attaché au bien-être de ses salariés, Emmanuel Clément en a profité pour améliorer encore leurs conditions d'emploi avec du matériel plus récent. Ainsi, chacun dispose de son propre poste de travail, équipé d'une table élévatrice. Par ailleurs, outre les tickets-repas, réparateurs et administratifs bénéficient d'un 13e mois. Des horaires aménagés avaient aussi été mis en place pour les bénévoles associatifs. Car, "si les salariés se sentent bien dans l'entreprise, avec de bonnes conditions de travail, ils nous le rendent bien", assure le dirigeant.

Il tire cette affirmation de sa longue expérience en réparation-collision. Ancien étudiant en droit, il a démarré dans cette profession après avoir passé un CQP et un bac professionnel. Le carrossier a ensuite fait ses premières armes dans l'atelier de son beau-père pendant six ans. Puis, il a été chef d'atelier dans deux grosses carrosseries de concessionnaires. Avant d'acheter sa première entreprise de réparation en 2012, puis deux autres en 2015 et 2020. Son épouse, en charge de la gestion des ressources humaines, cherche à s'éviter les écueils de l'actuelle pénurie de main-d'œuvre en carrosserie.

Toujours à l'affût des innovations, c'est elle qui a proposé le passage à la semaine de quatre jours. Cette organisation avait déjà notamment été mise en place par la carrosserie AD Aubert, à Gap (05). Les plages horaires sont ainsi élargies de 6 h 30 à 18 h. Tandis qu'une permanence est organisée à tour de rôle le vendredi, de 7 h 30 à 13 h. Ce dernier jour d'ouverture permet à la fois d'achever les éventuels retards de chantier, de restituer et d'accueillir des véhicules. Cette organisation implique un gros effort d'anticipation. De la commande de pièces au flux des véhicules, tout doit être précisément planifié.

Avantages et inconvénients

Mais à la fin, les réparateurs apprécient de pouvoir mener de bout en bout un (ou plusieurs) chantiers sur une seule journée. Tandis que ceux qui habitent le plus loin sont contents d'éviter les embouteillages matinaux du trajet domicile/travail. Surtout, tout le monde apprécie de bénéficier d'un week-end prolongé pour profiter du temps en famille et pouvoir organiser ses rendez-vous administratifs et médicaux.

Seul inconvénient : les journées sont parfois plus longues. "Je suis là tout le temps, du lundi au vendredi matin, plus longtemps qu'avant dans la carrosserie. Mais, j'y ai quand même gagné en confort", explique Emmanuel Clément. Autrement, les salariés ne trouvent pas d'autres inconvénients à ce système.

Si un salarié veut changer d'entreprise, il devra se réhabituer à un rythme de travail traditionnel. Or, il est apparemment difficile de se passer de celle de quatre jours lorsqu'on y a goûté. Par ailleurs, cette organisation permet aussi d'attirer des talents. Ainsi, la Carrosserie Lilloise a embauché récemment un nouveau peintre. Cette entreprise, qui souffrait déjà peu du turn-over, semble s'en mettre entièrement à l'abri. Et elle conservera un avantage d'attractivité tant que ses homologues ne la copient pas.

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