Albax veut se réinventer
C'est bien connu, l'attaque reste la meilleure des défenses. Sur un marché très dégradé depuis deux ans, Albax a donc choisi de prendre les devants en repensant sa feuille de route pour être à même de survivre au raz-de-marée du moment. Loin d'être une nouveauté, la baisse de la sinistralité s'est considérablement amplifiée depuis début 2020 et l'arrivée de la pandémie dans notre quotidien. En chute libre il y a deux ans, en plein premier confinement, le trafic routier n'est depuis jamais revenu à son niveau d'avant Covid-19. Les confinements suivants, les restrictions de déplacement et le déploiement grandissant du télé travail ont accentué le phénomène. Recul du trafic rime ainsi avec recul de la sinistralité.
Et comme si ce problème ne suffisait pas, la situation s'est un peu plus dégradée avec le dérèglement du fret mondial et le ralentissement des sites de production (en Asie notamment) qui génèrent à leur tour des problèmes d'approvisionnement en pièces. Le secteur de la carrosserie est, aujourd'hui encore, l'un des plus impactés de tout l'univers automobile, et le seul à ne s'être jamais réellement remis à flot depuis 24 mois. Pour tous les professionnels, le gâteau se réduit et le futur s'assombrit.
Réussir à capter la bobologie
Premier réseau indépendant de France, Albax a célébré en janvier dernier son 44e anniversaire. Nonobstant cette antériorité, l'enseigne aux 19 centres (13 dans les Alpes-Maritimes et le Var, 6 en Ile-de-France) et aux 241 salariés est aujourd'hui confrontée à un immense défi : celui de se réinventer, sous peine de subir les affres de la crise. Sous la houlette de Max Alunni, les équipes d'Albax ont mené en 2021 une vaste réflexion pour redéfinir la stratégie commerciale de l'entreprise. Celle-ci a débouché sur une nouvelle feuille de route, aux multiples entrées, censée écrire le futur de l'enseigne.
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Le premier axe porte sur la digitalisation de l'activité. Initiée en 2020, cette mutation a été rendue possible grâce au déploiement de l'application SnapCare, avec laquelle l'automobiliste prend quatre photos de son véhicule (trois de l'impact et une de la plaque d'immatriculation) qu'il poste ensuite sur le site d'Albax. En retour, il reçoit un devis détaillé de son centre le plus proche, qui s'engage quant à lui à réaliser la réparation dans les 24 heures.
Cette initiative n'a rien d'anodin puisqu'elle permet de mieux capter la "bobologie", soit tous ces petits problèmes de carrosserie type rayures ou chocs légers (15 % des dégâts), qui constitue une manne non négligeable de clients supplémentaires. SnapCare ayant fait ses preuves, Albax s'inscrit plus que jamais dans cette démarche.
Albax vient à ses clients
Autre axe identifié : les services sur site. Qu'ils soient effectués au domicile ou sur le lieu de travail de l'automobiliste, ils s'inscrivent pleinement dans l'air du temps. De nombreuses enseignes de l'après-vente se sont penchées sur la question et Albax n'entend pas faire défaut. Avec sa campagne "Albax fait le max", l'entreprise investit ce créneau en proposant de gérer in situ l'évaluation des dommages, de réaliser le devis chiffré, l'expertise, la prise en charge du véhicule et son retour après travaux. Ce service comprend même le prêt éventuel d'un véhicule de courtoisie le temps des réparations. Le carrossier s'est également emparé d'un autre sujet très en vogue, celui de l'électrification. L'an passé, son réseau a ainsi pris livraison de 70 véhicules hybrides et 10 électriques, mis à la disposition de sa clientèle.
En matière d'engagement vers une mobilité plus durable et plus responsable, les pièces d'occasion, ou issues de l'économie circulaire (Piec), constituent une autre réponse, de surcroît à l'heure actuelle. Outre l'aspect réglementaire (tous les réparateurs doivent proposer de la Piec à leurs clients), celle-ci vient renforcer le service client avec une offre complémentaire et dépositionnée, et elle offre aussi une "porte de secours" par ces temps où il devient difficile d'obtenir certaines références. Ce sujet s'est concrétisé avec l'appui de GPA, l'un des leaders de ce marché.
Les conciergeries densifient le maillage à moindre coût
Dernier axe de travail, et non des moindres : développer le réseau. Une problématique qu'Albax entend relever sous un format inédit. Faisant remarquer à juste titre que "la carrosserie est un service de proximité" – l'automobiliste allant souvent au plus proche de chez lui, comme il va chez le boulanger ou le libraire de son quartier –, Céline Alunni met en exergue ce besoin "d'améliorer le maillage" de l'enseigne. Et la directrice commerciale d'étayer son idée : "Aujourd'hui, il devient fondamental pour nous de gagner en proximité et en accessibilité. De cette façon, nous réduirons l'immobilisation des véhicules et la satisfaction des clients n'en sera que meilleure."
Plutôt que de multiplier les carrosseries à foison (et donc les coûts), Albax a opté pour la création de conciergeries. Ces points d'accueil, installés au cœur des villes ou des centres d'affaires, disposent de places de parking pour accueillir les véhicules et se caractérisent par leur visibilité et leur accessibilité.
Quatre sites ont d'ores et déjà été inaugurés à Nice Nord, Nice Ouest, Saint-Laurent-du-Var et Villeneuve-Loubet, et d'autres projets sont dans les cartons. Parce qu'elles permettent de soutenir l'activité de leurs carrosseries référentes, ces conciergeries pourraient être démultipliées à moyen terme. Grâce à tous ces efforts, Albax (qui détient également la Carrosserie Lecoq) a généré en 2021 un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros, soit 5 de plus qu'en 2020.