Carrosserie : quels coûts ont explosé en 2022 ?

Les records d'inflation annoncés par l'association experte en sinistres automobile ont bien eu lieu en 2022. Point intéressant : pour la première fois, SRA publie le coût des véhicules économiquement irréparables réglé par les assureurs. Ainsi, les VRADE (valeur de remplacement à dire d'expert) est en hausse de +14 % par rapport à 2021. Ce chiffre suit la tendance du marché VO.

"De part la plus forte augmentation des VRADE que des coûts de réparation, le taux de véhicules irréparables économiquement à même légèrement diminué en 2022 en comparaison avec 2021", précise Rodolphe Pouvreau, directeur de SRA.

Le coût moyen des pièces en augmentation de 9,6 %

Paradoxalement, l'importante hausse des coûts de la carrosserie n'augmente donc pas mécaniquement le nombre de véhicules dont la réparation excède la valeur monétaire. Cela, grâce au niveau du marché des véhicules d'occasion. Experts et assureurs ont alors tendance à encourager la réparation plutôt que le départ à la casse. L'observatoire précise aussi que le nombre de rapports d'expertise a augmenté de 11 % l'an dernier.

Globalement, la facture moyenne présentée par les carrossiers à leurs clients est répartie entre 51,5 % de prix des pièces, 38,1 % de frais de main d'œuvre et 10,4 % d'ingrédients peinture. Derrière ces chiffres, SRA constate que le coût moyen des pièces de carrosseries utilisées a augmenté de +9,6 %.

Celui de la main d'œuvre a connu une hausse de +5,9 % et des ingrédients peinture de +7,4 %. L'inflation de ces derniers est partiellement liée au court des matières premières (produits pétroliers, énergie nécessaire à leur fabrication, etc.).

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Tandis que le coût horaire moyen de la main d'œuvre totale a augmenté de +2,7 % et l'équivalent horaire peinture de +5,7 %. Les taux horaires restent les plus élevés en région Sud, en Paca, à Paris et en Île-de-France. Ceux des équivalents horaires du prix des ingrédients peinture, le sont aussi en région Sud et en Paca, ainsi qu'en Auvergne-Rhône-Alpes.

20 marques sur 22 ont augmenté le prix de leurs pièces

En y regardant de plus près, la réalité des dépenses apparaît encore plus impressionnante au regard du panier pièces SRA. Celui-ci englobe maintenant 15 894 pièces (de carrosserie, refroidissement, mécanique train roulant, pare-brise, airbag conducteur) de 261 modèles de véhicules de 24 marques.

Or, au-delà de la hausse des tarifs des constructeurs, le prix du panier de leurs pièces (à modèle constant et selon leur fréquence de remplacement) a grimpé de +10,9 %. Tandis que le coût du même panier (en tenant compte de la pénétration des nouveaux modèles et de la variation du nombre de pièce) atteint +12,7 %. "Ces variations à deux chiffres sont historiques", commente SRA.

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Cependant, l'observatoire souligne aussi que ces évolutions restent très disparates d'un constructeur à l'autre. Néanmoins, à l'exception de Kia et Hyundai, les 22 autres marques observées ont augmenté le prix de leurs pièces plusieurs fois en 2022. Pour certaines en particulier – comme Citroën, DS, Mazda, Opel, Peugeot et Toyota – les évolutions de leurs gammes ont gonflé le coût du panier de pièces de plus de +15 %. Tandis qu'à l'opposé Mini et Mercedes opèrent "seulement" des augmentations de moins de 5 %.

Cela devient donc une habitude depuis la pandémie : désormais, les trois postes de la facture des carrossiers battent leur propres record. Les pièces ne sont plus seules à afficher de spectaculaires progressions de prix...

Cependant, si le prix de la main d'œuvre a augmenté à un niveau inégalé l'an dernier, sa progression reste moins rapide que ceux des pièces de rechange et des produits de peinture – eux aussi à des sommets inédits. Cette tendance ne devrait donc ni encourager les assurances à réduire les primes de leurs assurés, ni à lâcher beaucoup de lest à leurs réparateurs agréés – qui en ont pourtant besoin.

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