Le débosselage en quête d’identité au CNPA
Le président du CNPA, Francis Bartholomé, l’avait annoncé l’été dernier, c’est désormais chose faite : les professionnels du débosselage sans peinture (DSP) bénéficient désormais d’une représentation dans ses rangs. L’organisation syndicale a en effet accueilli une nouvelle commission professionnelle dédiée à cette activité, placée sous la présidence de Mickaël Haynau. Sa mission ? Représenter, défendre et améliorer les intérêts d’un métier longtemps resté dans l’ombre des carrossiers. Une époque aujourd’hui révolue, la profession ayant su trouver une véritable légitimité, en particulier auprès des automobilistes.
"Notre activité n’est pas si récente, ça fait plus de 20 ans que le débosselage a été créé, rappelle Mickaël Haynau. Aujourd’hui nous sommes reconnus par le grand public, en particulier depuis les orages de grêle qui ont eu lieu ces cinq dernières années." Si ces épisodes climatiques ont offert une visibilité à ces techniciens, ils ont aussi donné lieu à de nombreuses dérives. Plateformes employant de faux travailleurs détachés, sous-traitance déguisée, recours aux auto-entrepreneurs non qualifiés… Ces abus ont fini par conduire les opérateurs du DSP à se structurer pour faire valoir leurs droits.
Un CQP sur les rails
Le CNPA s’est intéressé au débosselage dès 2010 en amorçant un premier dialogue avec les professionnels du secteur en vue d’une reconnaissance statutaire. Seul hic : les négociations avaient très vite échoué faute de consensus. Près de sept ans plus tard, les actions du syndicat professionnel ont fini par porter leurs fruits. Le chantier n’en reste pas moins conséquent. Avant toutes choses, la commission s’est fixée pour objectif d’auditer une profession composée majoritairement d’artisans indépendants. Un premier sondage a été mené en septembre auprès de 600 adhérents du CNPA.
Autre priorité de la commission : mettre fin à la distorsion de concurrence qui pénalise les plus petites structures. Ces dernières dénoncent en particulier les pratiques de plateformes peu regardantes sur les conditions de travail de leurs sous-traitants aux politiques tarifaires agressives. "Leurs tarifs peuvent être jusqu’à 30% inférieurs aux nôtres. Du moins en apparence car, une fois la plateforme déployée, ses coûts peuvent grimper et dépasser les nôtres" confie Mickaël Haynau. Afin de lisser ces inégalités, la commission a constitué un groupe de travail pour mettre au point une certification de qualification professionnelle (CQP) qui contribuera à la régulation du marché.
Sur le terrain, le CNPA s’évertuera également à dénoncer les concurrences déloyales en nouant des conventions avec les Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte). Un premier accord a été trouvé dans la région Grand Est et un deuxième devrait voir le jour prochainement en Bourgogne.