S'abonner
Carrosserie

Le temps de l'efficacité des cabines de peinture

Publié le 13 février 2024
Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
La crise énergétique a jeté la lumière sur la cabine de peinture, équipement le plus énergivore en carrosserie. Les fabricants mettent en avant leurs systèmes favorisant un contrôle de sa consommation et une réduction des coûts.
Avec la crise énergétique, le coût de fonctionnement d'une cabine de peinture a généralement doublé pour les carrossiers. ©Omia
Avec la crise énergétique, le coût de fonctionnement d'une cabine de peinture a généralement doublé pour les carrossiers. ©Omia

En carrosserie, la cabine de peinture est souvent l'équipement qui consomme le plus. Depuis le début de la crise énergétique et l'augmentation des coûts du gaz et de l'électricité, ce poste a doublé. Il devient stratégique pour limiter les dépenses en atelier. André Courtois, dirigeant de Weinmann Technologies, se souvient avoir particulièrement communiqué en 2022 : "Nous avons dit à nos clients, avant même d'investir, d'inviter leurs peintres à respecter les consignes de température, à ne pas faire tourner les machines à vide et à charger les cabines." Des bonnes pratiques à respecter, mais qui ne sauraient se suffire à elles-mêmes. Les fabricants ont aussi embrassé ce défi de l'optimisation énergétique, sans forcément attendre le couperet de l'augmentation des factures pour investir.

Des options pour économiser

Omia a notamment développé la fonctionnalité "pack éco", gérant automatiquement la ventilation de la cabine selon les phases de travail. "Si vous ne peignez pas dans la cabine, elle passe en demi-régime", synthétise Lionel Rodrigues, directeur de la division automobile du fabricant français. Weinmann propose aussi un système "semblable au start & stop des voitures", comme l'illustre André Courtois.

Baptisé EcoVario, il permet depuis une dizaine d'années de réduire la consommation des cabines de 35 %. Il n'est aujourd'hui plus une option. Côté équipements de la cabine, le fabricant place des filtres à haute densité au sol. "Ils encaissent 25 kg au m², soit trois fois plus que des filtres classiques. La peinture est mieux absorbée et va moins dans la turbine, qui dure plus longtemps", présente André Courtois.

A lire aussi : Cabines de peinture : trois marques, trois produits

Mais c'est surtout par la connectivité que se distinguent les cabines d'aujourd'hui. Omia connecte tous ses équipements depuis deux ans, et de série depuis un an. "Le client peut accéder à toutes les données d'activité de sa cabine (taux d'occupation, plages horaires de fonctionnement, nombre de véhicules traités), avec le détail des diverses phases opérationnelles : application peinture, matage, étuvage…, liste Lionel Rodrigues. Il peut même extraire le coût global de sa cabine pour un ordre de réparation en particulier." Weinmann a développé sa solution de digitalisation pendant la crise sanitaire, favorisant aussi cette gestion de la consommation. Elle permet surtout la maintenance prédictive : en cas de problème dans la cabine, le système envoie un code au client, qui fait appel à son fabricant pour prendre la main à distance.

Pour les carrossiers freinés par le coût d'un nouvel investissement en cabine neuve, pas de stress : le rétrofit est possible. "Nous pouvons le faire à partir du moment où la ventilation de la cabine est toujours de bonne qualité", assure André Courtois. Weinmann peut ainsi ajouter sur une "vieille" cabine son système EcoVario et son offre digitale, et Omia son "pack éco", Energéco ou encore ses dalles LED.

Pas encore l'heure de l'électrique

En revanche, le passage à l'électrique semble compliqué. Lancée en 2022, la première cabine 100 % électrique d'Omia n'a pas encore décollé. Les coûts de cette énergie peuvent expliquer cette tendance, tout comme l'investissement nécessaire pour cette cabine, deux fois plus élevé que pour un équipement traditionnel. Surtout, la technologie n'est peut-être pas encore tout à fait prête avec les puissances actuelles. "Le delta T avec une cabine électrique est de 18 °C. Pour atteindre les 20 °C nécessaires au pistolage, il faut donc un minimum de 2 °C en température extérieure. En dessous, c'est difficile", détaille Lionel Rodrigues.

Mais pas de regret pour Omia, qui retire une grosse satisfaction de cette cabine : le récupérateur d'énergie, qui récupère, filtre et réintroduit, à hauteur de 40 à 60 %, l'air chaud rejeté par la cabine. L'électrique n'est par ailleurs pas à une idée à abandonner selon Omia, qui pense déjà aux possibilités qu'offrira l'hydrogène. Du côté de Weinmann, une innovation sur la "cabine verte" est annoncée pour 2024. Mais le secret reste pour l'instant bien gardé.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle