Borg Automotive à la conquête des marchés émergents du remanufacturing

Encore peu structuré, le marché italien de la pièce remanufacturée offre de réelles perspectives de croissance. Raison pour laquelle Borg Automotive est revenu exposer sur le salon de Bologne, du 21 au 24 mai 2025.
"Nous sommes présents à Autopromotec pour renforcer notre part de marché en Italie. Ce pays constitue pour nous une terre de conquête où nous ne disposons pas encore d’une couverture nationale, en dehors de LKQ, tant pour notre marque Newman que pour notre offre de pièces remanufacturées", explique Jean-Sébastien Bignozzi, responsable des marchés France et Belgique du groupe. Les ambitions du groupe ne se limitent toutefois pas à la péninsule italienne.
Borg Automotive Newman à l'assaut de la pièce neuve
Le salon italien est le premier événement où le fournisseur présente conjointement ses deux gammes : les pièces remanufacturées et les pièces neuves d’usure. Celles-ci sont commercialisées par sa filiale Borg Automotive Newman, qui intègre les activités du groupe SBS Automotive, racheté en 2021. Cette approche double lui permet souvent de proposer une offre plus étendue. À titre d’exemple, sa gamme dédiée à la direction regroupe 1 350 références de crémaillères et 578 de pompes.
Dernièrement, cette famille de produits s’est enrichie d’une centaine de nouvelles références, dont plus de 80 crémaillères, parmi lesquelles une quarantaine de modèles électriques. Grâce à ces ajouts, Borg revendique une couverture du parc européen de 86 % pour les crémaillères et de 82 % pour les pompes. L’offre comprend aussi bien des références pour des modèles anciens et rares – comme la Renault R5 – que pour des véhicules récents et largement diffusés.
Face à ses concurrents, Borg se positionne comme une alternative sérieuse à la pièce neuve. Cette stratégie lui permet d’envisager des gains significatifs de parts de marché dans l’après-vente italienne, qui ne représente aujourd’hui que 2 à 3 % de son chiffre d’affaires. Pour affiner sa stratégie locale, le groupe reste à l’écoute du terrain. "Nous échangeons avec nos partenaires sur place afin de savoir s’ils jugent utile que nous nous implantions localement. Si oui, dans quelle région et pour proposer quels services ? Nous restons ouverts à toutes les opportunités", précise Jean-Sébastien Bignozzi.
Borg Automotive pourrait ainsi installer des relais logistiques en Italie, comme ceux déjà opérationnels ailleurs en Europe. Ces hubs permettent au groupe d’assurer des livraisons en J+1 ou J+2 depuis ses usines britanniques, espagnoles et polonaises. Une réactivité essentielle sur un marché où la disponibilité rapide des pièces est un critère clé.
L’Afrique du Nord dans le viseur
C’est dans cette logique que Borg Automotive investit aussi l’Afrique du Nord. Le groupe vient d’y installer une nouvelle usine en Tunisie. "Ce site de remanufacturing est en cours de mise à niveau", indique Jean-Sébastien Bignozzi. Cette unité devrait permettre à terme de structurer une filière locale de refabrication.
Un enjeu important dans une région encore confrontée à des barrières réglementaires, notamment sur les déchets. Ces freins compliquent la requalification des pièces remanufacturées et limitent leur exportation hors de l’Union européenne. En structurant une activité sur place, Borg anticipe ces obstacles et s’affirme comme l’un des pionniers de l’économie circulaire, aussi bien dans les pays émergents que dans les marchés matures.