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Comment l'Avere compte relever le défi des batteries en fin de vie

Publié le 15 octobre 2024
Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Le dernier rapport de l'Avere, présenté au Mondial de l'Auto 2024, met en lumière les défis et enjeux critiques liés au traitement des batteries des véhicules électriques en fin de vie. Avec une électrification rapide du parc automobile en France, des solutions de réparabilité et de recyclage deviennent indispensables selon l'Avere pour assurer la durabilité de ces technologies.
batteries avere électriques
L’Avere préconise d’intégrer dans la réglementation une définition de la "réparabilité" plus claire, en explicitant notamment les différences techniques et juridiques entre "réparation" et "remanufacturage" des batteries. ©VW

Quel avenir pour les batteries des véhicules électriques (VE) ? C’est la question que s’est posée l’Avere, en association avec l’association technique énergie environnement (ATEE) et le cabinet Wavestone, dans un rapport dévoilé le 14 octobre 2024, sur le Mondial de l’Auto.

Dans cette étude, l’association pour le développement de la mobilité électrique s’interroge en effet sur les défis en termes de gestion du cycle de vie des batteries alors que la France connaît une électrification croissante de son parc roulant.

"Ce travail a été lancé il y a un an à partir de deux constats, explique Clément Molizon, délégué général de l'Avere. Tout d’abord, la batterie cristallise plusieurs fantasmes et un grand nombre de fausses idées. En outre, avec l’essor de l’électrification, des millions de batteries vont arriver en fin de vie dans quelques années, et nous devons nous interroger sur leur avenir."

Une durée de vie limitée et des batteries difficiles à réparer

Effectivement, la durée de vie des batteries des VE est estimée entre 10 et 15 ans, soit environ 1 000 à 1 500 cycles de charge. Cette longévité peut varier en fonction de l'utilisation, de l'entretien et des conditions de recharge.

Les batteries peuvent être prolongées par des réparations et des améliorations. Mais, lors de sinistres, elles sont souvent mises au rebut par mesure conservatoire en raison des risques accrus de dysfonctionnement et de départ de feu. Le courtier AssurOne avait notamment déploré, en juillet dernier dans une étude, leur remplacement systématique après déclenchement de l'airbag chez certains constructeurs

Autre facteur qui nuit à leur réparabilité : la conception du pack batterie. Certains constructeurs, en particulier asiatiques, favorisent désormais des batteries non dissociables, c’est-à-dire composées de modules non démontables. Une pratique déjà pointée du doigt par l’association Halte à l’obsolescence programmée (Hop) dans un rapport publié en avril dernier.

Réparabilité : un enjeu clé pour la seconde vie des batteries

À la fin de leur première vie, les batteries conservent une valeur économique importante. Pour encadrer leur traitement, un nouveau règlement européen est entré en vigueur en août 2023. Or ce texte, précise l’Avere, impose de nouvelles exigences en matière de durabilité, de sécurité et de performance énergétique. Il prévoit également des objectifs d'efficacité de recyclage et de récupération des matériaux, ainsi que l'institution d'un passeport batterie (à partir du 18 février 2027) pour faciliter leur suivi.

Pour répondre à ces nouvelles attentes, la filière se structure progressivement. Les principaux récepteurs des batteries usagées sont les centres VHU, les réseaux des constructeurs et les garages. L’Avere rappelle que la valorisation peut inclure la réparation, le réemploi, la réaffectation (stockage stationnaire notamment) et, enfin, le recyclage.

Mais pour respecter ces différents cycles de vie, la réparabilité reste un élément crucial. Les batteries réparables permettent de réduire les coûts liés au diagnostic, au démontage, au transport et à l'intégration des batteries dans des installations de seconde vie. L'accès aux données de la batterie est essentiel pour garantir le bon fonctionnement des logiciels et des outils de contrôle et de diagnostic.

Les recommandations de l’Avere pour une filière plus durable

À partir de cette étude, les experts du groupe de travail réuni par l’Avere ont formulé plusieurs recommandations pour garantir aux batteries de VE un avenir plus durable. Primo, ils appellent à définir clairement la "réparabilité" et harmoniser les termes entre première et seconde vie des accumulateurs.

Ils réclament, en outre, une harmonisation des règles de collecte et d’exploitation des données. "Ce cadre standardisé, à préciser, facilitera le partage des informations de la batterie pour permettre la réparation, le remanufacturage, le réemploi ou la réaffectation", souligne l’étude.

Parmi ses autres propositions, l’Avere entend aussi encourager la réparabilité et la standardisation, notamment en incitant les fabricants à privilégier des normes communes d’assemblage. Ce qui favoriserait l’émergence d’un écosystème autour de la rénovation des batteries.

A lire aussi : Mobilians encadre le recyclage des véhicules électriques

Enfin, l’association pour le développement de la mobilité électrique se dit favorable à la création d’une instance impliquant les différentes parties prenantes afin d’identifier et de lever les barrières au développement de cette filière.

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