Covéa divise par quatre son réseau de centres VHU partenaires

Le changement s'annonce brutal pour les recycleurs automobiles. Covéa confirme la résiliation de 57 conventions de partenariat avec des déconstructeurs agréés, ne conservant que 16 acteurs triés sur le volet. Parmi eux, 14 collaboraient déjà avec l'assureur mutualiste.
Le groupe justifie cette décision par la nécessité d'aligner les partenariats avec ses objectifs de réparation durable. Selon les propos de David Thévenot, responsable du pôle réseaux auto de Covéa, relayés par nos confrères de L’Argus de l’assurance, les 16 entreprises retenues disposent d'un maillage compris entre 50 et 60 centres de traitement répartis sur le territoire métropolitain, hors Corse et outre-mer, complétés par 250 à 300 points relais.
Chaque partenaire se verra confier un volume de véhicules plus important, avec une règle stricte : la dépendance économique vis-à-vis de Covéa ne devra pas excéder 25 % de leur activité.
Covéa entend favoriser l’essor de la Piec
Le nouveau cahier des charges imposera aux centres agréés de déconstruire 70 % des épaves reçues, contre seulement 50 % au maximum actuellement selon David Thévenot. Cette hausse significative doit permettre de produire davantage de pièces issues de l’économie circulaire (Piec).
"Covéa souhaite améliorer la production de pièces de réemploi pour enrayer l’inflation du coût des réparations et, en particulier, des pièces détachées neuves", confirme Célia Keller, attachée de presse du groupe.
Les recycleurs devront également mettre en vente leurs pièces démontées sur la plateforme Carrosity, détenue conjointement par Covéa et le groupe Faubourg. Objectif : faciliter l'accès aux 4 300 carrossiers agréés du réseau mutualiste qui réalisent près de 600 000 réparations annuelles sur les véhicules assurés.
Une accélération inévitable de la consolidation du secteur
La stratégie de Covéa, suivie par La Macif qui a aussi resserré son réseau de partenaires déconstructeurs (41 à 24 établissements), accélère mécaniquement la concentration du marché. Selon Patrick Poincelet, président de la branche des recycleurs de Mobilians, seules 150 entreprises maximum disposent encore d'une convention avec un assureur, contre plus de 300 il y a cinq ans.
Et cette contraction devrait se poursuivre sous l’effet de la loi Agec et de la directive européenne sur la déconstruction automobile. Directrice générale d'Indra Automobile Recycling, Florence Bailleul estime que sur les 1 700 centres agréés en France, seulement 800 à 900 sites auraient suffisamment investi pour franchir cette première étape de sélection.
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