IAM et OES, vers un marché unique ?

Lancement de l’offre Distrigo par PSA, rachat du groupe Flauraud par Emil Frey France (ex-PGA Motors), acquisition du réseau de plateformes Exadis par Renault et Mobivia… Depuis quelques années, les incursions des constructeurs et de leurs distributeurs dans le marché de la rechange indépendante ne cessent de se multiplier, témoignant de leurs nouvelles velléités sur ce segment d’activité. En panne de croissance sur leurs marchés historiques (VN, VO, etc.), les constructeurs veulent désormais faire de l’IAM leur nouveau terrain de jeu.

Une évolution stratégique naturelle pour ces derniers qui s’étaient déjà essayés au multimarquisme dès la fin des années 90 avec des gammes de pièces (Motrio, Eurorepar, etc.) et des réseaux de réparateurs dédiés. Aujourd’hui, ils passent à la vitesse supérieure, lorgnant plus que jamais un marché de la rechange indépendante estimé à 6 milliards d’euros par an dans l’Hexagone.

Pour parvenir à leurs ambitions, constructeurs et concessionnaires se sont attelés à renforcer leur outil logistique pour s’aligner sur le niveau de services offert par les opérateurs de la filière IAM. A l’instar de PSA qui a développé pas moins de 39 plaques de distribution dans l’Hexagone en moins de trois ans pour bâtir son réseau Distrigo et garantir à ses clients au minimum deux livraisons journalières.

Les indépendants passent à l’offensive

Face à des constructeurs n’hésitant plus à empiéter sur leurs plates-bandes, les acteurs de la rechange indépendante ne sont pas restés les bras croisés. Ces derniers ne s’interdisent pas, à leur tour, de s'intéresser à la pièce captive, s'affranchissant des positions dogmatiques. La Feda a d’ailleurs rouvert une brèche dans le dossier du monopole de la pièce de carrosserie l’an dernier avant de voir le dispositif de libéralisation censuré fin 2019 par le Conseil constitutionnel. Malgré cet échec, la fédération ne baisse pas les bras et entend bien obtenir gain de cause sur ce sujet.

Sur le terrain, les distributeurs n’hésitent pas à se montrer plus entreprenants. Si les spécialistes de la pièce de carrosserie Cora (PHE ) et Saint-Amand Service (Alliance Automotive) s’approvisionnent déjà chez les constructeurs, d’autres grossistes tentent de compléter leur offre avec des références d’origine acquises grâce à la porosité du réseau de distribution sélective des constructeurs... La récente affaire Hory témoigne d’ailleurs des difficultés des marques à faire respecter leur schéma de distribution.

Constructeurs, concessionnaires et distributeurs autour de la table

Dans un monde de l’après-vente où chaque acteur s’évertue désormais à exercer le métier de l’autre, nous tenterons, avec nos invités, de mettre en lumière ces mutations à l’œuvre. Pour échanger autour de ces différents sujets, plusieurs constructeurs et distributeurs ont répondu à notre invitation, parmi lesquels Jean-Christophe Bertrand, directeur de la business unit IAM de PSA Aftermarket, Peter Canisius, président de Ford Service, Philippe Baudin, vice-président automotive aftermarket France & BNL de Schaeffler et président d’Equip Auto, Robert-Claude Soria, président de Clara Automobiles (groupe Dubreuil), Christophe Maurel, président du groupe Maurel & président des concessionnaires VP du CNPA, Pierre Mannes, directeur général du groupe Mannes, Odette Dantas, directrice France du Gipa, Alain Landec, président de Feda, etc.

Pour assister à ces débats, il suffit de vous inscrire gratuitement (pour les réparateurs et les distributeurs) sur le site des Ateliers du J2R.