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Distribution

Nexus Automotive se prépare au renouveau de l’aftermarket  

Publié le 10 mars 2022
Par Mohamed Aredjal
4 min de lecture
[Abonnés] 2030 marquera, selon Nexus Automotive, un basculement pour le marché de l’après-vente. Pour préparer cette nouvelle ère, le groupement international, qui s’affirme désormais comme la plus large alliance dans le paysage mondial de l’aftermarket, a dévoilé une stratégie ambitieuse lors de son dernier Business Forum, tenu à Vienne (Autriche), les 8 et 9 mars 2022.
Gaël Escribe, CEO de Nexus Automotive International, se dit prêt à développer de nouveaux partenariats avec les constructeurs.
Gaël Escribe, CEO de Nexus Automotive International, se dit prêt à développer de nouveaux partenariats avec les constructeurs.

En 2020, lors de son événement Business Forum, organisé à Amsterdam, aux Pays-Bas, Nexus Automotive International avait clamé son souhait de franchir un cap, en passant d’un statut de "challenger à leader". C’est désormais chose faite. L’organisation s’est affirmée, lors de dernière convention organisée à Vienne (Autriche), du 8 au 9 mars 2022, comme le plus important groupement d'achats internationaux (ITG) dans le monde.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Créé en 2014, Nexus Automotive n’a cessé de faire grandir son maillage sur l’ensemble des continents, et réunit désormais 159 membres dans 138 pays, pour un chiffre d’affaires global de 34,9 milliards d’euros. Son réseau ne compte pas moins de 2 043 plateformes logistiques et 9 023 points de vente. Côté fournisseurs, le bilan est tout aussi flatteur, avec 75 équipementiers "globaux" et 74 spécifiques à l’activité poids lourd. "Nexus Automotive est la communauté leader de l’aftermarket indépendant", s’est félicité Gaël Escribe, CEO de l’ITG, lors de la plénière du Business Forum.

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Autre point notable : les récents renforts enregistrés par l’organisation en Amérique du Nord lui ont permis de rééquilibrer ses positions. En effet, Nexus Automotive réalise désormais 43 % de son activité sur les marchés nord-américains, et 25,8 % pour l’Europe, où il est né. L’Amérique du Sud (9,8 %) et l’Asie-Pacifique (7,1 %) sont les deux autres régions où le groupement est le plus actif.

Nexus Automotive tend la main aux constructeurs…

Après un exercice 2021 fructueux, Nexus Automotive n’entend pas se reposer sur ses lauriers. "Nous voulons impacter l’écosystème aftermarket à long terme", a lancé Gaël Escribe. Conscient des enjeux qui se profilent sur ce marché de la rechange automobile, le dirigeant a déjà le regard tourné vers l’avenir. Avec l’électrification et la connectivité croissantes du parc roulant, ce dernier entrevoit un basculement du marché dès 2030 avec un déclin progressif de l’activité de distribution de pièces de rechange. Pour faire face à cette transformation, Nexus Automotive a identifié six directions qui guideront sa stratégie ces prochaines années.

Dans un premier temps, le groupement entend faire tomber définitivement le mur qui sépare l’IAM de l’OE. Autrefois très hermétiques, ces deux segments de marché se sont rapprochés ces dernières années et Nexus Automotive entend bien accélérer cette convergence… "Nous avons été contactés par plusieurs constructeurs faisant face au même problème : leurs réseaux vont se réduire avec la digitalisation de la distribution automobile. Ils auront donc moins de concessionnaires et moins d’implantations, mais auront besoin de nouveaux partenaires. […] Il y a également les nouveaux constructeurs (Ineos, Fisker, etc.), qui n’hésitent pas à s’associer aux réseaux indépendants pour faciliter leur déploiement dans de nouveaux marchés", explique Gaël Escribe.

Prêt à se tourner vers les acteurs de l’OE, le dirigeant a précisé qu’un partenariat de ce type devrait voir le jour au sein de la communauté Nexus lors du prochain trimestre. Des projets pilotes devraient également être initiés dès cette année dans des marché émergents, au Moyen-Orient et en Afrique.

La consolidation bientôt en marche dans les rangs de Nexus Automotive

Dans sa feuille de route, Nexus Automotive s’est aussi donné pour objectif de faire face à la consolidation, qui avance à grands pas dans le secteur de la rechange. Dans un premier temps, le groupement a relancé ses projets de consolidation régionaux. Le principe ? Donner la possibilité à plusieurs distributeurs d’unir leurs forces pour atteindre une taille critique. "Nous avons des projets dans trois pays d’Europe avec l’ambition de réunir au moins cinq entreprises dans chacun d’entre eux. L’objectif est de favoriser la création d’un nouveau groupe, qui ferait partie du top 3 dans ces trois pays", a expliqué Gaël Escribe.

En parallèle, pour bénéficier des mêmes conditions d’achats que les plus grands "consolidateurs" du marché (LKQ, GPC, PHE, etc.), Nexus Automotive mettra à la disposition de ses distributeurs un nouveau concept, baptisé "collaborative active purchasing". Cet outil permettra à plusieurs grossistes, quelle que soit leur localisation, de consolider leurs achats pour bénéficier de conditions plus avantageuses auprès des fournisseurs.

"Nos adhérents garderont évidemment leur autonomie mais nous serons en mesure d’afficher des volumes similaires aux plus grands groupes, a confié Gaël Escribe. Nexus Automotive est la plus grande alliance du marché, il n’est pas logique que nous ne bénéficiions pas des mêmes conditions." Selon le CEO, ce nouveau service pourrait permettre aux distributeurs Nexus de bénéficier de 15 % de remise en moyenne.

Une version 2.0 pour NexusAuto et NexusTruck

Pour accompagner l’évolution du marc roulant, l’ITG s’est également penché sur ses réseaux de réparation. Les concepts NexusAuto et NexusTruck seront modernisés pour accompagner l’évolution du parc roulant et des nouvelles habitudes de consommation des automobiles. Dans les prochaines semaines, le groupement déploiera ainsi une version 2.0 de ses enseignes qui intègrera l’élargissement de son portefeuille clients (avec une offre destinée aux flottes), de nouveaux services pour les véhicules électrifiés et à carburants alternatifs, ainsi qu’un parcours clients plus digital.

A lire aussi : Comment Nexus Automotive veut accompagner l’évolution du marché

Gaël Escribe ne s’en cache pas : cette montée en compétences des concepts NexusAuto et NexusTruck a été pensée pour favoriser d’éventuels rapprochements avec les constructeurs en quête de réseaux partenaires. A cette fin, le groupement maintient d’ailleurs ses objectifs de maillage et vise toujours un réseau de 25 000 ateliers à horizon 2025.

De la pièce… et des services

Autre priorité fixée par Gaël Escribe : amorcer un virage stratégique vers une activité de service dans le modèle économique de la rechange indépendante. Alors que le chiffre d’affaires généré par l’aftermarket devrait décliner à partir de 2030, Nexus Automotive entend se positionner dès aujourd’hui comme un acteur global de la mobilité avec un large portefeuille de services.

"Il n’y a pas d’alternative : si nous n’évoluons pas, nous finirons par perdre la partie", a assuré le CEO. Pour accompagner cette transition, Nexus Automotive a investi ces trois dernières années 25 millions d’euros dans plusieurs start-up (Marketparts.com, Inteliam, Renovatio, Mobilion, etc.). Parmi celles-ci, le groupement a mis en lumière Sparker, une nouvelle plateforme conçue pour favoriser l’émergence de ces jeunes pousses en mettant à leur disposition une équipe d’experts chargée d’encadrer et de structurer leur projet.

Valoriser une filière en panne d’attractivité

Dans la lignée de ses dernières annonces, Nexus Automotive a également rappelé ses investissements en matière de recrutement. Outre ses différents programmes de formation (Nexus Academy), le groupement s’est récemment illustré par le lancement de Talent4AA. Localisée à Paris, cette organisation internationale créée le 2 mars dernier a pour mission de redorer le blason de la filière après-vente. "Nous sommes une industrie fondamentalement peu attractive, qui n’attire pas les nouveaux talents", a déploré le CEO de Nexus Automotive.

Talent4AA, qui associe 14 acteurs du marché, dont d’autres ITG (Temot, GlobalOne Automotive) et plusieurs fournisseurs (ZF, Bosch, BorgWarner, etc.), s’appuiera notamment sur une plateforme qui pourra centraliser les besoins des différents opérateurs de la filière (équipementiers, distributeurs, réparateurs, etc.) sur l’ensemble des marchés internationaux.

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