Suspension : un équipementier, deux philosophies
Porsche vient de présenter une nouvelle génération du mythique coupé 911, avec une nouvelle plate-forme (allongée de 100 mm) et des équipements qui sont désormais loin de la technique à barres de torsion des modèles 1964. En option, les clients pourront l’équiper d’une suspension pilotée, dont la combinaison de la gestion des amortisseurs et de la barre stabilisatrice apporte un niveau de performances plus élevé que sur les concurrentes, avec un fonctionnement plutôt déroutant. De son côté, McLaren Cars sollicite le même équipementier pour simplifier la suspension de sa super sportive MP4-12C. Les deux approches ont des objectifs différents alors qu’elles partent de la même technologie, développée il y a plus de dix ans par des ingénieurs australiens, passionnés de 4x4 !
Une McLaren rationnelle
L’écurie de Formule 1 McLaren est devenue constructeur de voiture routière avec la F1 en 1993. Auréolée de nombreux succès sportifs, elle a vu arriver sa remplaçante il y a un an, sous le nom de MP4-12C, en référence aux monoplaces triomphantes sur les circuits. Ce coupé deux places utilise des technologies de pointe, du carbone pour la coque, des freins ultra légers et une suspension qui se dispense de barre antiroulis. Le combiné ressort amortisseur, fourni par Monroe, utilise la technique interactive Kinetic pour assurer la compression d’un côté et la détente de l’autre à basse sollicitation. Ainsi qu’une raideur pilotée, voire un effet contre-actif selon le pilotage, commandée par l’électronique. L’hydraulique remplace ici les barres en acier, simplifiant et allégeant le montage.
Une Porsche sophistiquée
La 911 utilise elle aussi le brevet Kinetic pour piloter la raideur de l’antiroulis. En plus des amortisseurs pilotés, la barre stabilisatrice est dotée de biellettes d’accouplement, sur la jambe de suspension de longueur variable. L’allongement ou le raccourcissement permet de déplacer de l’huile du côté droit au côté gauche. Ainsi, lorsque l’une se raccourcit sous compression à l’extérieur en virage, le côté opposé s’allonge, au profit du confort, en effaçant partiellement l’effet de la barre stabilisatrice. L’action d’un accumulateur hydropneumatique piloté, placé en dérivation, permet de réduire le découplage de la barre et d’augmenter progressivement l’antiroulis. La suspension peut ainsi prendre un caractère très sportif avec une barre très raide, tout en sauvegardant le confort, quand il est préféré des passagers. Cette raideur progressive apporte un avantage supplémentaire, elle permet au pilotage de l’amortissement d’être en accord avec le ressort sur toute la durée de la variation d’effet.
Ces premières applications sportives du système Kinetic ne sont que les débuts d’un équipement économique et aux performances étonnantes.